editorial 1 y a catastrophes et catastrophes. Celles suscep- tibles d'tre provoques par les changements cli- matiques, les catastrophes naturelles -d'autres, comme la tourmente dans laquelle le Kenya, modle, a t plong au tournant de l'anne. Si les catastrophes ne sont pas prvisibles, elles sont facil- ites par les ngligences et surtout les oublis de l'tre human. Le grand dossier de ce numro du Courrier est con- sacr aux changements climatiques dans le Pacifique. Il ne se veut pourtant pas pessimiste car la dtermina- tion protger son pays, le calme et la joie de vivre de la population du petit pays symbol de la menace, Tuvalu, constituent une leon d'optimisme. Une autre raison d'optimisme se trouve dans les dispo- sitions prises dans le cadre de la cooperation entire le group Afrique-Carabes-Pacifique et l'Union europenne sur la prevention de ces catastrophes naturelles. Les Journes europennes du dveloppe- ment de Lisbonne la fin de l'anne ont vu l'Union europenne s'engager fermement en faveur d'un emprunt mondial pour aider les pays en dveloppe- ment affronter les changements climatiques, un emprunt qui musclerait les strategies adoptes respec- tivement, en la matire, par le Conseil de l'Union europenne et le Conseil des ministres ACP-UE. Le nouveau partenariat stratgique UE-Afrique conclu Lisbonne la fin de l'anne dernire se collte aussi avec les sources des catastrophes. Parmi ses 20 actions prioritaires, figurent encore les changements clima- tiques mais aussi la paix et la scurit, la gouvemance dmocratique et les droits humans ainsi que d'autres remparts contre les dflagrations sociales, politiques et conomiques. La signature, mme gomtrie variable et sans enthousiasme, avant la fin de l'anne d'un certain nombre d'accords de partenariat conomique entire l'UE et des rgions ou pays ACP a dmontr une attitude raliste des uns et des autres pour prvenir les risques de dcrochage de ces derniers du commerce mondial. C'est alors que survient le cataclysme du Kenya. La carte postal, le pays o les enfants remplissent les muses o la Bourse de Nairobi tait l'une de celles qui offraient le plus de retour sur investissements, pour ne citer que cela comme titres de gloire. Bien sr, certaines drives politiques et de gouvemance ont t montres du doigt mais si elles pouvaient provoquer des heurts, elles n'expliquent pas seules ce dchanement de vio- lence auquel le monde a assist avec torpeur. Le grand oubli de la dmocratie dans beaucoup de pays a refait son apparition : la tribu. Il n'y a pas de problme tribal. Il y a celui de l'oubli de la tribu. La dmocratie l'europenne, y compris celle des Etats- Unis par example, a tenu compete ds sa naissance du fait "tribal". Pas forcment dans le sens ethnique Hutu et Tutsi sont-ils biologiquement d'ethnies dif- frentes ? -mais dans celui du sentiment d'apparte- nance un group. Elle a pondr le "un homme une voix" par des instances comme les snats o le group minoritaire et le majoritaire ont plus ou moins le mme poids. Et qui garantissent ainsi celui-l la pro- tection de ses intrts vitaux. Sans cela, il sera rticent voter pour quelqu'un d'un autre group, ft-il le meilleur. La cooperation ACP-UE a probablement les moyens d'approfondir de telle rflexion et d'agir contre d'autres catastrophes. Hegel Goutier Directeur et Rdacteur-en-chef N. 4 N.S. JANVIER FVRIER 2008