%azti: UNE NOUVELLE EPREUVE POUR UN PEOPLE DEJA BIEN MALHEUREUX. Comment suivivr a tant de ravages ? Un seisme d'une rare violence De toutes les catastrophes naturelles, les s6ismes ou tremblements de terre sont les risques naturels majeurs les plus d6vastateurs. Celui qui vient de ra- vager FI'le voisine d'HaTti est le plus vio- lent que ce pays a connu depuis plus de deux siecles. II est survenu le mardi 12 janvier, A 16H53, heure locale. Ses ca- ract6ristiques expliquent 1'6tendue des d6gats qu'il a provoqu6s. D'abord, la forte magnitude de la se- cousse principal qui a atteint 7,3 de- gres sur I'Mchelle de Richter, suivie d'une douzaine de violentes repliques (secousses secondaires) de magnitude sup6rieure A 5. La magnitude measure I' nergie liber6e au niveau du foyer ou hypocentre, c'est- a-dire du point ou le s6isme a pris nais- sance. Ensuite, son caractere tres superficiel. Ce foyer 6tant seulement situ6e moins de 10 Km de profondeur de la surface du sol. Les violentes ondes de choc n'ont donc W6t que tries partiellement absorbees par la faible 6paisseur des couches g6ologiques A travers les- quelles elles se sont propag6es. Elles sont parvenues A la surface avec beau- coup d'6nergie et ont donc 6branl6 les batiments avec une extreme violence. Troisiemement, la proximity de son 6pi- centre (le point de la surface terrestre situ6 A la vertical du foyer), A 15 Km environ de la capital Port-au-Prince, qui est une region trbs fortement urba- nisee oO se concentre une population de plus de deux millions d'habitants. C'est A I'6picentre que les secousses ressen- ties atteignent leur puissance maxi- male. C'est la conjugaison de ces trois para- metres qui explique, sur le plan scienti- fique, la violence de ce s6isme et en parties I'ampleur des d6egts. Les seismes : des ph6nomenes geologiques relativement bien connus Bien qu'6tant dans la plupart des cas im- pr6visibles, les s6ismes sont des phe- nom6nes bien connus tant du point de vue de leur origine que de leur propa- gation. Comme pour la drive des continents, la formation des chaines de montagnes et des volcans, les s6ismes trouvent leur explication dans la theorie de la tecto- nique des plaques. Depuis la second moiti6 du 206me siecle, les savants sa- vent que la parties rigide de la croOte terrestre ou lithosphere est divis6e en plusieurs plaques mobiles qui consti- tuent les continents et le fond des oceans. Elles se d6placent trbs lente- ment les unes par rapport aux autres a la vitesse moyenne de quelques centi- metres par an. Ces plaques peuvent s'eloigner les unes des autres (extension), se rapprocher (compression), ou se d6placer lat6rale- ment (cisaillement). Ces d6placements supposent la mise en oeuvre de forces consid6rables. C'est au niveau des zones de contact entire les plaques que se situent les failles qui sont les regions les plus fra- giles et les plus instables de I'6corce terrestre. C'est la que prennent nais- sance la plupart des seismes. Le blocage de ces movements en- traine I'emmagasinement d'6normes quantit6s d'6nergie qui finissent par se lib6rer, provoquant de brusques depla- cements de ces plaques et des 6bran- lements A I'origine des tremblements de terre. La Cara'be fait donc parties de ces re- gions du globe ou le risque sismique est tres elev6. Notre region est en effet situ6e dans la zone de contact entire la plaque am6ricaine et la plaque caraTbe qui coulissent "hiorizontafement" I'une par rapport A I'autre. De plus, elle est parcourue par de nombreuses micro- failles, d'ou I'importance de I'activit6 vol- canique et la fr6quence des s6ismes. Un pays martyris6 Dans ce pays de 27 750 Km2 et de 9 millions d'habitants environ, le plus pau- Impuissance et d6sespoir des rescap6s