SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE des situations de fortune-les tablissements scolaires eux-mmes perdant toute marque distinctive au course de ces exercices o les mains innocentes s'tendent les unes vers les autres avec sympa- thie, en toute fraternity. Et ces manifestations se droulant sou- vent l'occasion des anniversaires qui rappelent la Patrie, of- friraient leur tour, la foule assemble des hatiens la ncessit de s'unir, de marcher (unis), pour l'harmonie tout au moins que cela cre. A la rflexion, Estim servait, depuis longtemps, la cause de la Revolution. Si l'on carte les revendications extrmistes, que re- -clame la Rvolution si non la participation de tous les citoyens- puisque les droits sont gaux- administration de la chose pu- blique et l'effacement, si l'on veut, des inconscients, pour que l'union devienne possible dans notre pays o il doit plus y avoir mpris d'un ct et rancoeur de l'autre ? Quand on tudie en profondeur quelques actes d'Estim, Mi- nistre de lInstruction Publique et de l'Agriculture, on s'aperoit que son intime dsir n'a jamais t que d'arriver aux rsultats ob- tenus grce au succs des ides rvolutionnaires qu'a soutenues avec un rare civisme cette vaillante et studieuse jeunesse, qu'il a prpare, cette jeunesse qui dferlait sur Port-au-Prince, le matin du 7 Janvier avec ce mme enthousiasme que, quelques annes auparavant, elle mettait voluer devant la statue de l'Empereur, aux rythmes de la march hatienne. Pour une formule heureuse, il faut admettre que la parade civi- que en aura t une. Estim trouvera peut-tre celle du salut na- tional. Les mes prdestines ont souvent le secret des grandes choses. Sans doute, nous n'avons pas t assez mls la Rvolution pour prtendre dfendre ses intrts et parler en son nom, main- tenant qu'elle est triomphante. Toutefois, la lumire des r- flexions qui viennent d'tre faites, on peut voir que, de tous les can- didats, Estim est celui qui ralisera les voeux de la Rvolution. Si nous tions le Peuple ou seulement le Parlement, nous l'eussions lu Prsident de la Rpublique. 271