SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE autre chose. Il a oubli que tout un Dpartement l'a lu au Snat non pas pour porter seulement une cocarde, mais avant tout pour dfendre les intrts de ses lecteurs. Il a oubli que son succs lui vient peut-tre tout au moins en principle, c'est la rgle en dmocratie de sa ligne politique d'homme public. Il a oubli qu' la Chambre Haute, son action contre un gouvernement don't la gestion devrait tre nfaste la Rpublique serait plus efficace qu'ailleurs et qu'en dmissionnant, loin de dfendre les intrts de son parti et de la nation, il les aurait trahis. Il a oubli que, man- dataire du people, rester au Snat mme quand un Reprsentant de l'Excutif serait un monstre, ne serait point une tache sa carrire et sa renomme, pourvu qu'il ne se fasse point le com- plice du gouvernement dans ses dmarches anti-nationales. Quand nous voyons donc nos vedettes politiques commettre de telles erreurs, nous demandons si, aprs l'installation du gouver- nement dfinitif, nous n'assisterons pas une floraison d'opposi- tions systmatiques, aveugles et criminelles. Et nous croyons just de rappeler nos politiques que le prochain gouvernement af- frontera une situation trop delicate et trop pnible pour qu'il ait sur la direction des destines nationals une action efficace, s'il doit se dfendre contre des chicanes mesquines et injustes. La tche est trop lourde pour que, la lutte finie, toutes les bonnes vo- lonts ne s'entendent pas aux fins d'pauler le future gouvernement et l'assister de leurs conseils, s'il est bon, ou pour le combattre et lui adresser des reproches s'il s'gare. Que mme les partisans de l'lu, s'ils croient s'tre tromps sur la valeur de l'homme qui ils avaient accord une confiance ne croient point de leur devoir de le soutenir mme dans le mal, parce que seulement ce sera leur rgne; mais qu'ils avouent-si le cas y chet, mais Dieu nous en gardera- qu'ils avouent, dis-je, leur erreur et s'allient leurs ad- versaires de la veille pour combattre l'ennemi commun. Ils en au- ront mme avant tout autre le devoir; parce qu'ils auraient t les premires dupes et victims. Nous avons toujours eu le tort de croire la vertu active des formules. Loin de les considrer comme de simples bases sur les- quelles se construit un Edifice solide, des cadres vides remplir, nous avons toujours cru l'oeuvre acheve, une fois les principles poss. Erreur! croit-on sincrement que le problme de la misre du people sera rsolu par la seule reconnaissance dans notre charte