SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE Leur libralisme n'a produit que dsordre et anarchie. Le people don't l'ignorance t l'inculture sont immense n'a fait que trbu- cher ou se corrompre au contact de leurs tentatives, grandioses sans doute, mais inefficaces, d'introduire des innovations dans un milieu don't ils ignoraient eux-mmes les possibilits d'action ou de reaction. L'histoire de notre pays nous oblige en toute bonne foi recon- natre ce qui parat paradoxal que Dessalines, Christophe, Soulouque, Acaau, Florvil Hyppolite, sans citer Salomon sont beau- coup plus remarquables dans l'ordre des ralisations nationals ou sociales que les cinq autres don't nous venons de parler. C'est qu'il s'agit moins, dans notre pays surtout, d'tre un rvolutionnaire, un extraordinaire meneur, motif et mouvant qu'un ralisateur vritable et convaincu. La bourgeoisie hatienne de par sa constitution et par la conception absurde et inintelligente de ses obligations en vue du progrs du people, don't l'volution est la condition essentielle de son existence, se trouve tre l'ennemi irrconciliable de la nation laquelle elle appartient La collusion de nos principaux Chefs d'Etat avec cette bourgeoisie don't ils ont pous les faux principles et les mthodes rtrogrades, a t la cause indiscutable du pitinement de la nation dans les tnbres et l'ornire de la misre. Nous osons affirmer, en considrant le cas spcifiquement ha- tien, et en nous basant sur des principles gnraux indiscutables que tout programme de gouvernement qui prtendrait instituer un rgime de libert sans procurer la majority des citoyens des pos- sibilits de participer largement au droit de proprit individuelle, sans leur garantir un moyen d'existence personnelle par le dvelop- pement du travail et une saine distribution de la richesse publique, sous quelque forme qu'elle se prsente, constitute un leurre, un mensonge, une fausset. Il est indniable, et ceci, l'encontre de ce que pensent et en- seignent certain doctrinaires, que l'ordre et le bonheur d'une na- tion ne peuvent exister et subsister que s'ils sont garantis par un gouvernement fort et strictement responsible envers le people, et rgulirement contrl par des institutions composes de cito- yens vraiment intgres, honntes, raisonnables et comptents. Le people, dans son universalit ne saurait, par lui-mme, exer- cer le pouvoir. Il a t prouv et il est sculairement admis qu'il 226