SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE ter tous ceux qui lui servent d'exemple, le people est toujours enclin suivre les tendances des lites. Or si le modle est faux, il induit en erreur ceux qui sont appels le reproduire. Les con- squences en sont d'autant plus graves que l'habitude, acquise de penser et d'agir d'une certain faon des groupements d'individus disparat difficilement de leurs moeurs. Une analyse minutieuse du comportement social et mme na- tional de la majority des Hatiens rvle en eux un certain com- pl2xe d'infriorit qui se transmet, par atavisme, de pre en fils et qui les prdispose diminuer leurs propres yeux tout ce qui c:t national tout en acceptant sans discussion tout ce qui est exo- tique. Au point de vue social, ce comportement anti-national nous a caus bien des abmes. L'on a vu des l4pents du pays qui pas- sa'ent pour reprsentatifs parce qu'il pouvait just titre les pr- senter comme des chantillons de la race, provoquer des hym- nes avec des nergumnes venus on ne sait d'o, sans question- ner leur presence et leur pass, en commettant plutt des bassesses et en adhrant des compromissions les plus avilissantes. Quand un pays nourrit en son sein une socit qui a pu descendre si bas dans l'abme des msalliances, tout en refusant avec hauteur les lments nationaux de valeur, il n'est pas tonnant que l'on en soit arriv la grande catastrophe de la lutte des classes, car, les classes moyennes et la masse finissent toujours par constater -c'est notre cas- que seules, elles constituent les forces natio- nales dpositaires des traditions ancestrales, avec lesquelles on peut computer si l'on veut assurer la prennit aux caractristiques de la race. Mais, les masses, sans le vouloir peut-tre, et pour n'avoir pas reu une education adequate ont contribu aussi -dans une large mesure- au boycottage de l'difice conomique national, pour la raison bien simple qu'elles suivent les tendances de la minority sur ce terrain. Si l'Etat qui, depuis quelque temps, n'tait que l'excuteur lgalis de toutes les vellits nfastes de la mino- rit, n'a jamais pens protger le commerce national; si, tou- jours dans le mme ordre d'ides, il a toujours livr une. lutte acharne l'industrie national par une imposition lourde et st- rile, sans fondement logique; s'il a contribu, en grande parties, dtruire au lieu de l'intensifier, notre rgime agricole, c'est qu'