SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE sanne, de la misre, de Fignorance et de la superstition o elle croupit depuis si longtemps. Et ce sort dplorable fait au people n'est pas la moindre cause de notre retard. Il convient d'y rem- dier et une seule chance de succs s'offre nous: l'augmentation de notre production et l'ducation des masses. Une vritable mobili- sation de nos forces conomiques s'impose en ce sens. Il importera ainsi d'envisager l'irrigation effective et progressive de nos planes, l'tablissement de coopratives agricoles et mme dans la measure de nos moyens l'introduction dans notre conomie rurale de ma- chines agricoles. Entreprendre une vritable croisade en vue d'in- tensifier le rendement de nos terres par l'organisation de cultures mthodiques, selon la technique moderne sans ngliger lexp- rience de nos cultivateurs, remplacer la bureaucratic de notre ser- vice d'agronomie par un travail effectif de nos agronomes au sein mme de nos campagnes, premier point raliser. Exiger que nos consuls ne soient plus des villgiaturistes l'tranger, mais des agents prposs l'tude des conditions des marchs extrieurs, des possibilits de dbouchs et de relations commerciaux, et am- liorer ainsi notre balance commercial, ce sera le second point. Enfin par une meilleure rpartition des impts et la revision de notre tarif douanier, allguer le trop lourd fardeau de nos classes laborieuses et percevoir davantage des classes dites privilgies jusqu'ici trop largement exonres de ces charges, voici le troisime point Et quand une rforme srieuse de l'enseignement rural vien- dra apporter nos agglomrations paysannes groupes en villages une plus large diffusion des lumires de l'instruction, une rorga- nisation de la Police Rurale, leur assurer aux coins reculs de nos sections une vraie scurit et alors nous aurons ouvert une voie nouvelle vers le Progrs et la civilisation. Toutefois, jusque-l l'oeuvre ne sera pas complete. Il faudra en mme temps travailler dlivrer nos masses proltariennes, tant urbaines que rurales, des series de l'exploitation. Un contrle srieux--et du reste tablir-de notre commerce accapar par des trangers, l'laboration d'une loi sur le Travail assise sur les ralits de notre milieu, l'organisation et le libre fonc- tionnement des syndicats y pourvoieront. Notre effort n'a pas vis donner un programme complete dp gouvernement, mais seulement indiquer quelques-uns des points les plus essentiels pour lesquels nous luttons dans cette maison.