SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE impose notre conscience de soldats et de citoyens d'un pays en pleine revolution. Mais nous croyons avoir tenu nos promesses envers la nation en arrivant dans l'ordre, sans luttes fratricides, aux lections du 12 Mai 1946 et cette Assemble prestigieuse issue de la libre volont des citoyens de vivre une re nouvelle et plus digne de leur statut de people indpendant Nous savions d'autre part que pour arriver ce rsultat, au milieu de passions vives et d'intrts de tous ordres, il serait parfois ncessaire de sacrifier notre dsir de conciliation et de con- cession. Aussi, avons-nous fait quand il le fallait, et sans hsiter abstraction de toute sentimentality dangereuse, nous exposant ainsi au jugement svre d'une opinion publique encore sujette aux emballements, pour accomplir notre devoir tel que nous le dictaient notre patriotism et notre sens des affaires o n'entre aucune politique personnelle ou de parti. Nous sommes persuads que vous, de cette Honorable Assemble, saurez saisir les raisons qui nous ont ports agir comme nous l'avons fait; nous avons galement la conviction que le -. vrai people saura lui aussi les discerner demain. Voil pourquoi, parvenus presque au terme de notre mission, nous prouvons une relle fiert vous adresser, Messieurs, notre salut patriotique et vous dire que nous croyons avoir russi, sinon imprimer au pays sa nouvelle direction, du moins sauver ce qui devait survive pour que les acquisitions de la Rvolution ne soient perdues par le fait d'agitations striles susceptibles d'an- nihiler tous les efforts tents de bonne foi par des citoyens sincres. Vous pouvez constater que la Presse est entirement libre, que d'un autre ct, les citoyens peuvent librement s'organiser en parties politiques et diffuser toutes les ides qui, jusqu'au 7 Janvier, taient frappes d'ostracisme par les dirigeants de ce pays. Jamais les affaires de l'Etat n'ont t plus ouvertement ni plus largement discutes, et toute question intressant le pays est dsormais affaire de chaque citoyen exerant ses droits sacrs de critique et d'ex- pression. Les syndicats se forment pour la defense des intrts des ouvriers, des travailleurs, des professionnels. La faon don't la press en gnral sanctionne les moindres actes du Comit Excutif Militaire prouve assez que la Rvolution n'est pas morte, qu'elle ne peut pas mourir comme on se plait le dire. Maintenant un autre vent souffle sur la Rpublique, et, ce serait notre avis un crime de lse Patrie, que de permettre au moment o la Dmo-