SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE Eh bien! mardi, le Comit Excutif Militaire s'est prsent de- vant la Reprsentation Nationale, et nous avons t fiers et sa- tisfaits de l'entendre soutenir dans sa communication au Grand Corps: qu'il importerait que les acquisitions de la Rvolution soient intgres dans la Nouvelle Constitution. Nous avons t encore fiers et satisfaits de leur declaration, qu'ils ont hte de rentrer dans leur statut antrieur. Nous avons retenu leur magnanimit et nous disons... leur in- dulgence, attribuer leurs mprises possibles l'insuffisance de leur preparation et leur inaptitude politiciennes. Nous croyons plutt que c'est cela qui les a prservs de tout ce qui, au lieu d'tre des erreurs, prendrait, nous en sommes presque convain- cus, la forme et les porportions de vritables catastrophes. Nous avons d'autre part, frissonn d'orgueil en coutant les ap- prciations saines, profondes, marques du plus pur patriotism que l'Assemble, par l'organe de son minent et lucide president, eut mettre au sujet de la question du gouvernement provi- soire. La consideration de la situation du pays par l'Assemble telle qu'il nous a t donn d'en avoir connaissance par le dis- cours du president de l'Assemble Nationale, a fait natre en nous les plus grandes et lgitimes esprances dans la faon don't les re- prsentants de la Nation entendent remplir leurs devoirs envers leur mandant. Les officers et agents de la Garde d'Hati presents la crmo- nie ont t d'une tenue et d'un comportement impeccables. Quant au public, l'assistance elle-mme, elle a fait preuve d'une intelligence de la situation, d'un sens de la dignit au-dessus de tout loge. Les applaudissements nourris et prolongs avec les- quels elle rpondit aux communications du C. E. M. et l'Assem- ble, le silence qu'elle sut s'imposer pour ne pas trouble l'ordre et l'harmonie qui rgnaient dans la salle prouvent que nous avons de grandes possibilits d'amlioration et de perfectionnem6ent, qu'il nous suffira de vouloir cultiver et augmenter pour prendre rang en dpit de notre petitesse et de nos misres, parmi les na- tions les plus civilises. Que chacun continue mettre dans l'entreprise de renflouer la barque national, sa part de bonne volont, de dvouement, de d- sintressement, de persvrance et de distinction et nous sauve- rors le pays.