SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE chez les fonctionnaires et les professionnels de toutes categories, la disparition des prjugs et des pontifes qui se sont donn pour mis- sion de les entretenir et de les rpandre dans les zones o s'exer- cent leurs activits. S'il pouvait en tre ainsi, il est certain qu'en tenant compete du nombre de Constitutions don't le pays a t dj dot, dans de nom- breuses et diverse circonstances, depuis 1804, la Rpublique d'Haiti, serait, au moment o nous parlons, un paradise de dlices, une region habite par des saints. Mais celui qui entend considrer la situation hatienne en vue d'une amlioration du statut national ne doit point ngliger l'apprciation de certain faits qui ont t l'obje de proccupations profondes de nos devanciers et que les esprits lucides de la priode contemporaine ne cessent d'envisager pour trouver les solutions que prsentent les problmes poss de- vant la conscience de ceux qui ont ou se donnent pour mission de corduire ou de diriger leurs semblables. Le citoyen hatien, de 1804 nos jours, a connu tant de dcep- tions, tant de msaventures qu'il donne tous les signes, laisse voir tous les symptmes d'un tre conscient de ses misres, non moins conscients de l'inhabilet, de l'incomptence, de l'incurie, du mau- vais vouloir de ceux qui, en rgle gnrale, il confiait la direction de ses affaires. Les discours grandiloquents et interminables tout maills de promesses fallacieuses et irralisables il n'en veut plus. Ce ne sont que des amorces dangereuses don't il a appris se mfier. On est maintenant bien d'accord qu'un gouvernement qui n'exer- ce pas ses activits l'avantage du people n'a pas sa raison d'tre. Il imported donc que le people ait la facult de manifes- ter ses ides, ses dsirs, ses tendances, afin que par la libre discus- sion, il arrive tablir leur valeur, leur lgitimit en vue de l'appli- cation de measures pouvant assurer la moyenne de bien tre n- cessaire l'panouissement des diffrentes capacits qui doivent ca- ractriser l'homme des temps actuels, et qu'on parvienne ainsi raliser la transaction inhrente aux impratifs de ceux qui gouver- nent et aux prtentions de ceux qui sont gouverns. Il s'agit donc de reconnaitre au people la libert, toute la li- bert,- privilege qui lui a t octroy par la nature, de rexercice duquel aucun gouvernement propre et honnte ne peut avoir peur, que nul dirigeant scrupuleux ne saurait craindre; car la li-