SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE MES RAISONS DE LUTTER AUX COTES DE DUMARSAIS ESTIME Par Edouard L. LEROY Je ne suis pas politician et je m'en vante, car la carrire est trop dangereuse. Mais dans cette lutte mort qui vient de se dclencher et qui intresse tant le destin de mon pays, je crois qu'il est une obligation imprieuse pour chaque jeune haitien de prendre son parti. L'indiffrence en tel moment serait sans con- tredit un signe de faiblesse, la marque fatale d'un corps sans vie qui n'attend que son spulcre. Depuis le movement de Janvier, on n'a pas cess de crier que le pays a besoin d'un chef, d'un homme nergique et de bonne foi qui viendrait le tirer des ,bords du prcipice o chaque jour, il menace de sombrer. La multitude des voix a engendr un cho formidable, tumultueux, qui semble dgnrer en un confusion- nisme inquitant Il faut sauver le pays; il faut un homme; un fils authentique du people, de ce bon people tir de cette bonne terre des campagnes, matrice de toute la nation hatienne. Certes, d'intressantes figures s'agitent actuellement sur la scne politique; elles sont toutes bien dignes d'attention. Mais le jeune paysan que je suis, perdu au milieu de cette foule bruyante de la ville, et qui rve pour ses frres des campagnes, un peu trop oublis par l'ingratitude d'une lite goiste, un devenir plus human, se doit de lutter aux cts de Dumarsais Estim. J'ai pleine confiance en l'homme qui, durant son passage au Dpartement de l'Instruction Publique o il a t appel en un moment de crise, a pos pour l'Histoire un acte don't le souvenir se perptuera travers le temps. Ses belles ralisations tmoignent d'un administrateur averti, et d'une intelligence profonde, capable de guider les destines d'un people. Dans un pays o chaque individu en function n'agit que dans le sens des intrts d'une clique, Dumarsais Estim a su s'lever au-dessus des contingencies du milieu pour se placer sur un plan suprieur et n'envisager que les intrts de la Nation. Avec une iret qui dnote un bon sens exceptionnel, il s'est entour d'l-