SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE pour la bonne march de la Nation vers un devenir meilleur. Et ce n'est pas sans raison que les gens senss envisagent l'avenir avec effroi. Toute discipline est rompue et les forces du mal sous prtexte de jouir des liberts reconquises, se sont mises miner tout ce qui, jusque l, paraissait fonctionner normalement. Dans toutes les branches de l'activit national, il se fait res- sentir un relchement qui est le signe d'un bouleversement en profondeur dans les assises du pays, bouleversement don't la cause est le peu de scurit que trouvent nos hommes d'affaires dans ces moments peu rassurants, et don't la rpercussion se fera sentir long- temps encore, si l'on n'envisage srieusement le moyen d'y ob- vier. Et le malaise est tel que toute la machine conomique du pays en subit le choc. Le capitalist apeur refuse de faire des sorties de fonds dans la crainte de surprises dsagrables; le com- merant regarded avec indifference son stock s'puiser sans son- ger une minute le renouveler; les crdits l'extrieur sont vir- tuellement bloqus et le march national semble n'inspirer aucune confiance aux lments trangers. Or, nous devons admettre que l'apport tranger constitute jusqu' cette heure la principal source de notre conomie. Depuis donc 5 mois, nous n'avons enregistr que des entres intermittentes qui nous donnent une force passagre. Mais cette situation ne saurait durer indfiniment. Car pendant ce temps, nos masses qui ont cru trouver et qui veulent trouver dans le movement de Janvier l'vnement sans prcdent qui viendrait les tirer de cette misre sculaire dans laquelle elles croupissent, connaissent une existence bien plus pnible qu'auparavant. Leur cas rclame une solution immediate si nous ne voulons arriver au pire et dans un trs bref dlai. Il faut ramener la vie national la normal pour empcher que le tableau devienne plus sombre aux yeux de nos families des campagnes et des faubourgs. Exas- pres, elles vont finir par perdre tout espoir, tandis que nos grands clercs discutent perdre haleine de questions secondaires et cons- truisent de trs belles theories sur le cadavre de ceux qui jour- nellement crvent de faim. Les lections lgislatives tant attendues ont eu lieu depuis un mois, dans des conditions qui, il est vrai ont drout nos prvi- sions. Mais une fois les rsultats admis comme concluants, les