SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE


Christ. En cela il est rest dans le train de tout bon catholique
qui croit en ce qu'enseigne l'Eglise elle-mme. Mais quelle que
soit sa conviction lui qui en a tant, qu'il se dit une faction au-
tant qu'il m'en souvient, il n'a jamais prtendu tre ce qu'il n'est
pas encore. Il admet, parait-il, les alas, les contingencies, les coups
du sort, les arrts du destin, la Volont de Dieu que personnel ne
peut prtendre connatre ni pouvoir dominer. Mais Castera D-
lienne n'est pas candidate  la prsidence, on comprend alors qu'il
fasse montre de reserve : tandis qu'il semble que quand on est
candidate en Hati on aboutit automatiquement  cette conception
qu'on est dj tout et qu'on peut tout. La Nation est prvenue,
le monde entier est averti et on n'ajoute mme pas ainsi soit-il.
 Sous notre ciel on ne fait que changer de tristesse; et l'incroya-
ble va toujours en s'amplifiant en s'aggravant.
 On parle donc en ce moment, d'une auto-attribution de pouvoir,
en dpit des Chambres et sans envisager un coup d'Etat.
 Nous allons attendre pour voir: et l'exprience acquise servira,
sans aucun doute,  l'univers entier.
 On pourra arriver sans l'usage ou l'emploi d'un des moyens
connus.
 C'est quelque chose comme une bombe atomique envisage
dans un nouveau domaine.
 Une accession  la prsidence sans le concours des Chambres
seules investies du pouvoir d'lire et sans un coup d'Etat !...
 Nous sommes autoriss  conclure sans coup d'tat puisque
seule la force arme peut le raliser.
 Or cette force, par sa declaration, et en la personnel de ses re-
prsentant attitrs et authentiques, a solennellement, et en face
de l'Univers, promise qu'elle ne remettra le pouvoir qu' celui qui
sera rgulirement lu par l'Assemble Nationale, c'est--dire : les
Chambres runies aux fins d'lire le Chef. Tout nous incite 
croire qu'elle tiendra sa parole et ne faillira pas  ses engage-
ments. C'est du reste, dans les traditions de la Garde, car l'histoire,
notre histoire contemporaine, nous rapporte que l'un de ses chefs,
le colonel D.P. Calixte, pour ne pas forfaire  l'honneur, refusa,
dit-on d'accder au pouvoir et d'occuper le fauteuil prsidentiel.
Mais voil que d'autres promettent de donner au pays un chef
 l'encontre de la volont des Chambres runies et don't la Garde
garantit l'excution de la decision. Quoi alors !... Disons : Les
paris sont ouverts !...