SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE au nom de qui la Rvolution semble avoir t faite, quand, enfin, on rencontre comme premier signataire du dit manifeste un indi- vidu comme Milo Rigaud, on ne peut qu'approuver du moins en ce qui concern ces gens-l les measures qui ont t prises contre eux pour les mettre dans l'impossibilit de nuire. Nous sommes tout fait d'accord avec notre confrre quand il s'lve contre le couvre-feu et la loi martial. Si nous lui don- nons notre accord, ce n'est pas que nous pensions comme lui que ces measures sont draconiennes ni qu'elles constituent une viola- tion des promesses faites par le C. E. M. au moment de prendre le pouvoir le 11 janvier dernier. Si nous lui donnons notre accord ce n'est pas non plus que nous croyions ce que notre ami met une certain candeur appeler dmocratie absolue. Notre accord re- pose. uniquement sur le fait que ces measures n'taient pas indis- pensables, le C. D. N. n'ayant pas le prestige et l'autorit ncessai- res jusqu' provoquer un movement qui et pu, la rigueur jus- tifier l'honneur que lui a fait le Comit Excutif Militaire en dcr- tant la loi martial et en ordonnant le couvre-feu 8 heures. Mesures draconiennes, a crit notre confrre. Mais notre ami Serge Corvington, s'est-il jamais demand si le C. E. M. n'est pas le seul gouvernement militaire dans l'Histoire de ce pays qui ait accept encaisser tant d'horreurs, tant de sottises de ses gou- verns. Si le C. E. M., comme le prtend Serge Corvington tait ef- fectivement un gouvernement arbitraire, il y a longtemps que pas mal de crapauds auraient cess de coasser. Nous ne terminerons pas sans nous rallier entirement d'au- tres confrres qui ont demand au Comit Excutif Militaire de bien vouloir revenir sur les measures prises la semaine dernire et de mettre en libert les quelques citoyens que l'enthousiasme ou la mauvaise foi a pu entraner dans le manifeste tapageur du Co- mit de Dfense Nationale.