SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE d'attente propice aux machinations de coulisses et un coup de force violer les rgles. Il y parait mme dj. Qu'on n'invoque pas non plus le prcdent de 1930; quand M. Eugne Roy, d- tach de toute ambition personnelle, respect la parole donne et tint la balance gale entire tous ceux qui briguaient alors le fau- teuil prsidentiel. Les conditions et les circonstances dans les- quelles il eut assurer la gestion de la chose publique durant des mois ne sont pas les mmes qui accompagneraient la formation d'un gouvernement provisoire civil aujourd'hui. Contentons-nous de rappeler que celui de M. Eug. Roy ne fut pas de second main. On a aussi mis l'accent sur la prestation de serment du pro- chain Chef d'Etat dfinitif sur la Constitution et de l'impossibilit pour lui de remplir cette, obligation indispensable, si la nouvelle Charte n'est pas vote avantf son election ; puisque la dernire a t abolie par la Rvolution de Janvier. Mais avec un gouverne- ment provisoire la question ne sera pas lucide. Et quel incon- vnient y aurait-il, comme l'a si bien propos Me. Love Lger dans un trs judicieux article, remettre en vigueur momentanment l'une des plus librales de nos anciennes Constitutions, celle de 1932 par example, pour recevoir' du Prsident lu la prestation de serment qu'il aurait du reste renouveler sur celle venir? Les prcdents foisonnent dans notre Histoire Nationale. Enfin on craint une influence trop directed et trop dtermi- nante de l'Excutif sur les ides et les opinions de nos consti- tuants, si les lections prsidentielles doivent avoir lieu d'abord. Je crois que c'est faire injure nos mandataires et leur retire l'avance notre confiance que de penser qu'ils seront assez faibles pour laisser un chef de gouvernement tenu dans les limits d'une Constitution librale, brider leur autorit souveraine et diminuer leur pouvoir suprieur. Ils ne seraient donc que des compares, des marionnettes sans conviction, prts trahir la cause de la Na- tion, sacrifier la cause du people au profit des intrts mesquins d'un seul homme. S'il et t ainsi, quelle garantie offrirait la Charte la plus dmocratique don't ils auraient dot la Nation mme avant l'avnement du gouvernement dfinitif ? Elle n'au- rait pas survcu la premiere collusion machiavlique de ces deux pouvoirs pour un nouvel assassinate des liberts publiques et la resurrection du despotisme, de la dictature: puisque les membres de notre Parlement eussent t plus tard des hommes