SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE des inconscients faux col. A part quelques farceurs qu'on peut considrer comme de vritables courtiers lectoraux quand ils ne sont pas fous, les divers candidates qui briguent des siges tant la Chambre qu'au Snat peuvent tre diviss en deux categories bien distinctes: les lments surgis de la Rvolution et les repr- sentants de la REACTION. Ces derniers, mieux organiss, il faut le reconnatre, emploient dans la bataille les armes les plus ac- cessibles l'ignorance et la faiblesse populaire: la calomnie et l'argent. Une telle bataille ne peut tre mene que par les lments cons- :ients de la classes majoritaire. Autrement nous la perdons. L'ex- prience a dj dmontr que dans les grands combats o les in- trts de classes s'affrontent, le premier feu doit tre essuy par les lments d'avant-garde. Nous sommes absolument contre le systme, disons inefficient pour ne pas dire autre chose, de lancer l'aventure des centaines de malheureux qui ne savent pourquoi et contre qui ils se battent, leur education n'tant pas encore faite pour ce genre de luttes. Nos intellectuals qui forment ce que nous pouvons appeler l'objectif principal de l'adversaire pour la raison bien simple que c'est eux qui observent, comprennent et dnoncent son jeu, doivent comprendre que le moment est venu de prparer l'action afin de n'tre pas surprise dans le cas o la ba- taille l'urne s'avrerait impossible. Celui-l est bien naf qui croit que l'adversaire est dispos oublier les mille vrits qui lui au- ront t dites durant l'intervalle qui part de la chute de Lescot l'tablissement du gouvernement dfinitif. Si nous avons le mal- heur de ne pas comprendre la gravit de la situation et de ne pas prendre les dispositions ncessaires, nous sommes foutus pour le reste de notre existence. Nos enfants nous maudiront cent fois la rage au coeur, comme parfois nous semblons reprocher au Lib- rateur de s'tre arrt en chemin. Si par imprvoyance ou par sot- tise nous nous laissons aveugler par l'gosme jusqu' perdre la bataille qui se livre actuellement, c'en est fait de nous, de nos en- fants et de tous ce qui nous touche de prs ou de loin. L'adver- saire sera sans piti. Nous avons t trop loin pour avoir droit sa commisration. Donc nous sommes en face d'une alternative: Vaincre ou prir. Ils sont un tas, de parfaits aveugles, instruments inconscients de l'adversaire, se chamailler inutilement dans une circonscription