SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE delicate de l'inscription, candidates honntes et citoyens probes et clairs, unissent leurs efforts pour que les choses se fassent le plus proprement possible, en attendant que dans notre socit de demain des measures plus radicales soient prises contre cet tat de choses. Car je crains fort que notre mal ne soit avant tout moral et qu'il faille dans la grande oeuvre de redressement moral qui nous attend penser non seulement l'ducation de la masse, mais encore combattre ailleurs la corruption. La vertu est le resort de la vraie dmocratie, tout le monde le sait, mais beaucoup l'oublient.. Notre double tche doit tre demain sembla- ble celle, d'un laboureur qui aurait d'immenses terres en fri- ches ensemencer et un petit champ cultiv soigner en y arra- chant la mauvaise herbe pour la jeter au feu avant qu'elle n'enva- hisse les cultures prochaines. LA SITUATION Par Jean REMY Le vendredi premier mars ont commenc les inscriptions tra- vers tout le pays. Nous n'avons jusqu'ici aucun renseignement sur le comportement des lecteurs dans les provinces, mais nous pou- vons affirmer qu'ici Port-au-Prince le spectacle est plutt d- plorable et mme renversant. On a vu des lecteurs mettre leur carte aux enchres et des enchrisseurs pousser jusqu'... deux dollars. C'est une tristesse que nous ne devons pas avoir peur de dnoncer, ne serait-ce que pour en flageller les artisans et blmer comme il convient ceux-l qui les encouragent. Quand nous signalions dernirement que l'ducation politique de l'lecteur hatien n'tait pas faite et qu'il y avait un travail tenter dans ce sens, nous ne supposions pas un seul instant que la bataille lectorale, malgr la grande inconscience populaire, at- teindrait ce degr de mercantilisme hont. Autant que notre m- moire peut nous tre fidle, nous n'avons pas eu ce spectacle en 1930. Du moins, s'il y avait march il se faisait plutt par des chefs de bouquement immoraux qui trafiquaient et qui trafiqueront toujours de la confiance place en eux par les candidates. Aujour-