SOUVENIRS D'UNE CHAMPAGNE Mais la question a aussi un aspect social qui en est le ct n- vralgique. Sans appartenir aucune faction nous donnons fran- chement notre opinion. Pour bien dfendre la vrit, il faut l'ai- mer et la respecter sans la craindre. Aussi la dirons-nous toute et sans travestissement Le principal danger signaler est ce que nous appelons Pes- prit multre. Il est la fois une doctrine, celle de la suprio- rit du multre appel, selon une selection naturelle, occuper le haut du pav et tous les postes de command; une tendance, celle de former une oligarchie; une attitude, celle de mpris du people, une politique trs intelligence, avouons-le, celle de la soli- darit, seule force de l'infime minority contre l'immense majority. Cet esprit multre n'est pas cependant l'apanage de, tous les multres, mais seulement du plus grand nombre, et s'il est di- rig contre la grande masse noire, certain noirs en sont aussi malheureusement contamins. Cette mise au point faite, il ne resta pas moins vrai que le cen- tre de rayonnement de cet esprit est le Quartier Gnral des mu- ltres: la Haute Bourgeoisie. Le vent pestifre souffle de l. Et qu'on ne crie point l'hrsie! Car, qu'on veuille ou non, es- prit multre et mentality bourgeoise s'apparentent bien ensem- ble. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer tant soit peu le com- portement du Bourgeois multre. Il pense qu'avoir la peau claire est indispensable pour appartenir la Bourgeoisie authentique. Ainsi, son avis, quand un noir s'gare dans cette classes mino- ritaire, il n'y est entr que par contrebande et n'y est accueilli que par tolerance comme certain allemands de race douteuse mais utiles la Politique hitlrienne taient reus dans le Parti nazi et tenus, par une contradiction inconceivable, pour aryens honoraires tandis qu' ses yeux, l'homme de couleur pauvre, nour- ri des mmes sentiments, du reste, apparat comme un frre mal- heureux que solidairement il aidera sortir des rangs infrieurs pour retourner vers ses pairs et rintgrer sa vraie classes. D'avoir tenu pareil language, on nous jettera peut-tre l'anath- me, on nous accusera de prcher la division. Mais le vrai crime serait de former aujourd'hui les yeux la lumire. Ecarter des d- bats la question de couleur, cette heure o se plaide la cause de la nation Hatienne serait laisser une porte ouverte un nou- veau et prochain gchis; pis encore! ce serait le vouloir et le pr-