- 119 - pas arrt le mal que-l'on redoutait, mais it est dOue teux qu'elles aient par elles-mmes caus de grand* dommages aux campagnards et que de leurseule abfo- gation doive s'en suivre pour eux une re de pros- prit. Le colportage dans les campagnes qui n'taient abrog qu'implicitement, a. t toujours tolr jus- qu'en 1864 o le nouveau Code rural l'a formellement autoris par son article 6, outre que plus d'un campa- gnard vend chez lui' au dtail des objets de consomma- tion et achte par petits lots des denres d'exporta- tion en violation formelle de l'article 7 du Code rural. Lavrit, c'est que de grandes boutiques, abondam- ment pourvues de toutes choses l'usage des campa- gnards, n'ont pas tjusqu'ici tablies dans nos cam- pagnes, cause de l'inscurit,qui y rgne, triste r- sultat de nos guerres civiles. A chaque revolution, ces boutiques seraient pilles et rases en bon ordre, pour employer l'expression ironique dp brigandage hatien. A cet obstacle vient s'en joindre un autre : le mauvais tat de nos routes publiques. Dans les mon- tagnes, les transports dos d'animaux sont difficiles; dans les planes ou les cabroets peuvent circuler, et encore quand de fortes pluies n'ont pas rendu les rou- tes impraticables, le prix du transport est si lev qu'il quivaut pour les marchandises et les denres presque au prix'd'un transport transatlantique. L'ar- ticle 7 du Code rural a donc prohib ce que la situation social, conomique et politique du pays prohibit et prohibe encore, et il n'a pu empcher l'tablissement dans les campagnes d'un commerce compatible avec cette mme situation. D'accord aves M. Ed. Paul sur le principle de. la li- bert du commerce intrieur, nous croyons ncessai- re nanmoins de reviser le jugement qu'il a port sur les commerants, dits spculateurs en denres, qu'il traine, sans le vouloir assurment, la barre de la justice piqufiste. Selon M. Ed. Paul, la legislation des patentes a fait du spculateur en denres un rentier " qui peut attendre, sans dpenser d'activit et de soins, les pieds croiss sur son perron, que les culti- vateurs viennent lui verser, comme 'un cleste per- sonnage, les dons dcrts pour,son existence. Et il demand que le million de piastres que la loi fait , tomber dans les caveaux de la speculation retourne dans les sillons de l'agriculture d'o' il sort Injuste- ment chaque anne. Le titre de spculateur prte