PORT-AU-PRINCE, Hutti QUOTIDIEN ; Abonnements: Un Mos. . . G. 2.00 b WaT-AU-PRINCE Trois Mois. < « &.O00 | ‘sepsRTEMENTS) Ux Mois... « 2.20 Le ARTEM Trois Mors . « 6.00 Trois Mor. . « 8.00 | [ IRANGER....... Histoire ad Haiti A LUSAGE DES ADULTES LIVRE III Violences et représailles Lixi Toajours 4 titre d’appendice au/Je ne suis point cet antique génie, Kit des sanglants événements des Ca- i et des Piquets, je donne aujour- Fini aux lecteurs du Matin la repro- fiction de quelques piéces relatives a benvoi poétique fait par une certai- W Madame"Rhivlay, de Hinche, a e 08, : li peut donner la mesure dans la- fle lenthousiasme révolutionnaire mals A cette époque. eUn jour de j nvier 1869, Brice, étant Flitémie, recut un pli couvert d’une Aa dcriture feminine, qu’il s’empressa p décacheter. Il lut. ‘* «Hinche, 16 janvier 1869. tha général Brice ainé, comman- aien chef de l’armée révolutionnai- operant dans Varrondissement de la ind-Ange, = |, «Général, #l¢ bruit de vos exploits guer. iers ment jusqu’a moi: il retentit de peen plus dans cette cité et me dis- PWadvous tracer ces lignes qui ac- Pipagoent le « Chani du Caco. » Ca vous Tadresse, ce chant destind “18 populaire, et dont vous ferez ese (Ue vous voudrez. +émettez, Général, que dans cette wiistance, je sois ’écho des ova- Pie dont vous étes Pobjet, tant A cau- bone profonde intelligence que bs Courage héroique,rehaussé par A i Vertus qui eanoblissent |’A ba a célébrité attachée a votre bi, ous Joindrez désormais la gloire ; sae pacificateur de la Grand’ Anse; indi car, Dieu,qui est avec nous ba Beatle ele eotiaues efforts, vous da Pays” olre pour le grand avan- iq u? Pouvais donc mieux faire que ry ; : pet Ce faible fruit de ma ine shade que je suis que vous in © petite place dans votre Ge Général, mes cordiales Patrie. « Madame RHIVLAY.» i i Bidce Te oncée que je livre Fe talionajes . Productions posti- C8 Que sz surs sGHANT DU CACO ~ haa ie et esprit des ténabres Fee tle Gace Présidait aa malheur Pethicven: gesses funébres = Spouvante et d’horreur. Cacodémon, des mortels redouté : Ne me crains point ; je hais la tyrannie : : nye : , Je suis Caco, j’aime la liberté. La paix coulait dans mon Ame candide Qui distillait et le baume et le miel, | Et sur mon front, vierge de toute ride, Se reflétait l’aimable azur du ciel. Javais un toit, des enfants, une {:mme.... Frére, ot sont-ils ?... Plus de félicité ! Mais l’incendie a passé dans mon ime ! Je sais Caco, j’aime la liberieé. Un feu terrible infusé dans mon ¢tre, Depuis ce temps pé ille dans mon coeur, Et mon courroux, pénéiré de salpetre, Est un volcant exhalant sa fureur. Lirruption s’est fai e... Entend Silnave Lise Oh! le tonnerre a fort bien éclaté ! Car le volcant t’inonde de sa lave : Je suis Caco, j’aime la liberté. Ne veis tu pas, dis, f ére qui m’écoute, — Quel veste devil Ivgubre ce pays” Mais ces lambeaux de chair jonchant nos ( routes ), Manudissent-ils le Prince des bandits ¢ La torche ardente a promené sa 1€:e Dans tous mes champs cui brillait la gaicé.., Ah 1 contre lui mon bras d airaia s’apprete: Je svis Caco, j'aime la liberte. Horde égarée, il é.ouffe en ton ame La voix ou Dieu se voile sous |’instinct ; Il communique 4 ton front, lui V'infime ! Son propre signe emprunté de Cain. Puis avec lui tu marches cd:e 4 co*%e, Brisant les noeuds de la fraternité. Tremble 4 ton tour, tu n’es point patriote ! Je suis Caco, j’aime la liberté. Nomme-le Hoche ou Judas Macchabée, Ce uoble Brice, héroique entre tous ! Sous des lauriers, vois ! Sa téte est courbée; Devant Dieu seul il figchit les genoux : « Hais, te dit-il, ’homme qui te déprave « Et né romps plus avec l’humanité.» Mais pour ma part, je dis: « Mort 4 ( Sa'nave)!.» Je suis Caco, j'aime la liberté. Hinche, 16 Janvier 1869 Madame Ruiviay. Brice, sensible 4 cet hommage poéett- que, comme 4a tous ceux qul tenduient 4 exalter son courage, fit a cet envol la réponse suivante : ‘© A Madame Rhivlay, ‘“¢ Madame, ‘© Le ‘* Chant du Caco” mest parve- nu.” $i je n’étais déja ce fils résolu de - ce Ee bo DIRECTEUR-FONDATEUR | Clément-Magloire ApMimmTRatEUR, Arthur Isidore | la Liberté, que vous connaissez, cette ma'e et patriotique podsie ett suffi pour Venfanter. ** Merci, poéte, de ce oasis que vous placerez 4 propos dans les sables bra- lants du désert de mon cceair!.... ‘¢ Je n’ai qu’un but, qu’une volonté : empécher |’éclipse du soleil de la civi- lisation dans mon Pays. Puissé-je etre compté parmi ceux donf le sang versé doit servir a éteindre le feu des pas- sions qui arrétent la marche de la Pa- trie ! ‘¢ Puisse votre muse vous inspirer, au jour inévitable et prochain de la ré- cénération d’Haiti, ces paroles qui ont fait dire 4 Lamartine : “ J’ai contribué & sauver mon Pays!” ‘“* Salut affectueusement, BRICE AINE.” Fort-Marfran, Jérémie, janvier 1869. Pour Copie conforme, — AUGUSTE MAGLOIRE. a CORRESPONDANCE Port-au-Prince, le 17 Aout 1909 A Monsieurle D-recteur du « Matin» Monsieur le Directeur, En mai 1907, j'ai signé avec le Diparte- mint de laJus:ice un contrat qui m’ob‘ige, en retour d’une subvention,— a4 fournir a VErat ry0o0 volumes des codes d Instruc ion criminelle et pénal. Li sabvention, des:i- née a faciliter la pub'‘catioa de l’ouvrage, m’a été versée. Les livres seront remis, parce qu’en alléguantdans l’acte de mai que j’avais prépar’ les dits codes, je n’avais pas eu l’intention de fraader. L’exactitude de mon assertion peut facilement se vérifier. Mr le jage Dupont Day quia bien voulu mettre mon travail au net peut I’attester. Mr le juge A. Champagne qui |’a va avant son expédition 4 l'étranger et Mr le juge A. Poujol qui, pour son impression,a traité pour moi avec la Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence fourniraient leurs témoignages sur la sincérité de mes déc'a- rations au contrat ci-dessus. Mais il n’y a pas que mes collégues au tribunal civi! pour savo.r que je n’ai pas faussement dit avoir élaboré la matiére des codes pénal et d Ins- truction criminelle. A l’époque oa le pouvoir exécutif nou- veau se cOns‘ituzit, j'ai eu la bonne fortu- ne derencontrer aun Département dela justi ce,Mr Marat Claude 4 qui j’ai communiqué ma correspondance avec mon Libraire et le’ plan que j'ai adopté dans l’exécution de mon ceavre. + . Plus tard, j’eus avic Mr Magay, titu-, laire aa Département de la Justice, divers entretiens relatifs aux codes dont les épreu- ves lui ont é:é soumises. Il crut bon de me demander de ralentic l'impression afin de profi‘er dediverses modifications qa’il pré-' tendait porter 4 notre Iégislation pénale. Mais déjaA des gens intéressés 4 ramener tout a leur étiage avaient répanda la nou- Mercredi, 18 Aott 1909. LE NUMERO 4 5 CENTIMES hos manuscrita ineérée eu Ben RO SOTORt pas rendas DIRECTION-REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROSX, 45 velle que j’avais mérité d’@tre classé au nombre des fournisseurs indélicats. Malgré la sourdine mise 4 leurs voix, le bruit de leurs intrigues m’étant parvenu, je me suis trouvé bien d’avoir donné l’ordre de tirer. Vers cette époque, ayant eu le volume en main, un jour que j’avais été au Palais des cinq ministéres, j’eus l’occasion de le faire voir A Mr Jérémie, actuellement Secré- taire d’Etat. J’espére, Monsieur le Directeur, avoir au cours de Septembre ou dans les premiers jours d’Octobre non seulement le nombre de volumes a4 fournirc aun Département de la Justice, mais des centaines d’autres que jaurais livrés, il y a des mois, A la circu- lation si la Librairie avait tenu sa promesse de finir dés Avril. Dans tout contrat, la force majeure qui retarde l’accomplissement par l’ane des parties contractantes de ce a quoi elle s’est obligée est sinon formelle- ment énoncée, mais toujours sous enten- due. Dans l’espéce elle a été expressément prévue et, n’était-ce la disparition de tou- tes mes annotations dans un commence- ment d’incendie chez le juge Day, j’aurais satisfait déja a Vobtigation que j’ai con- tractée. Acela si ’on ajoute que l’impression ayant eu lieu A I’étranger les épreuves m’ayant été expédides pour étre corrigées, iln’y apas un homme de bonne foi qai ne trouve une raison suffisante de mon retard, Ceux qui sur la foi de paroles vo- lontairement inexaictes ont répété depuis quinze jours dans l’ombre, et dans un cer- tain monde,qu’il a é.é trouvé une ordon~ nance de dépense acquittée en ma faiveur pour fournitures de livres de Jurisprudence non faite, ne se doutent pas des tenteurs forcées qu’impose la correction a distance des épreaves d’un livre de lois. Ce n’est pas un roman qae j’ai fait pu- blizr mais les tex:es anno-és des codes pé- nal et d’Iastruc.ion criminelle. Souventes fois, j’ai eu 4 demander, apres tirage effectué, de corriger dans le texte ou dans les annotations des erreurs qui avaient échappé 4 moa attention. L’impri- meur qui n'a pis eaque mon travail 4 exécuter y a pris son temps et je ne pou- vais que faire, la distance entre lui et moi étant assez grandz poar le protéger de mes importunités. Et maintenant si l’ensemble de ces faits est vrai -vous le pouvez contré er par |’e~ xemplaire de l’ouvrage que je vous com- munique, il taut queje déplore chez quelques-uns cet esprit d’invincible déni- grement qi, pour m’atteindre dans ma di- gnité, sen vi, recacilant contre moi quand ilne les provoque pas les faussetés les plus extravagaites; et chez d’autres ce manque de sing froil qri ne dissimule pas assez C-rtains ressentiments. D nnez, j: vous prie, Mr le Ditecteur, publicité 4 ia présenie pour l’édification de mes amis et du public désintécessé; quant aux autres, 4 ceux qui voudraient prendre sur moi leur revanche des horions d’hier, qui, pris d’accasation, ont refusé l’emploi des moyens d'invest'gation qai leur eussent oar étre p'as A l’aise dans leur parti- |