Bouxiéme Année, N. 572 PORT-AU-PRINCE ( Hait: ) Mardi, 23 Février 1909. arthur Isidore, ADMINISTRATEUR Abonnements: Ux Mons. . PORT-AU-PRINCE Troi Mors. . p£EPARTEMENTS Un Mors. . . Trois Mois. ETRANGER...... Trois Mos. . Histoire @ Haiti QUOTIDIEN | DIRECTEUR-FONDATEUR Clément t A L’'USAGE DES ADULTES LIVRE II.—- CHAPITRE XV Les Conspirations haitiennes ous avons vu le peuple haitien sser quatoize fuis des gouverne- ts dont il avait assez, et cela, aux x dela plupart, pour ne pas dire "unanimité, de ceux qui ont écrit stoire nationale, a puissamment tribué aaltérer le sens d-2 nos cements. os Chefs d’Ftat ne sont générale- nt considérés, quan! ils sont ob- vés adistance, que co:nme une ledétres inalfaisants qui se sont cédé dans |’waivre plir la ruine nationale. tuhons lequel d’entre eux s'est sek prédécesseucs, et nous arri- 8 invariablement 4 cette concin N que le moule est A pea pres mun et 2 rameux aphori-me plue celu ching? lus cest méme chose.» uP la question : « Qui a renversé B»- ?», la réponse est connne : « La Volution de 1843.» Et ala ques- N:« Pour quels griefs ? », il épondu par nos historiens : «Par- qae, durant vingt cing années, il vait rien fait pour le pays et que erates politiques et adminis- rendaient son gouvernement $ longtemps intolérabl-. » one laméme question pour Suil- ae” vous répondra par Vsffaire our Sai quelques autres. aS alomon, l’acte révolutioan.i- ti Aou! 1288, entre autres griefs, Cone lesincendi+s des 4et 7 ilet et I 9 Innocent. ai Cité ces exemples au hasard ont chaque révolu'ion triomphan- eriefs manque jamais d'éoumérer Oat j Politiques et administratifs a ospiré la violence des armes, 3 peu de chose pras, ils sont ue toujours les mémes. Jueqa’ici nous ne voulons pas néfas'e dac- Nous. tingué, par une conduite différente nous. exécution sommiaire | des opivionsdepuis convenir que, décidément, il ne faut plus de révolutions puisqu’elles ne changent rien et que s’il y a quelque chose a faire, c’est dans un autre sens, a moins de continuer de nous abrutir davantag>. Mais, au demeurant, dans cette lut- _te continuelle entre nos Chef; d Etat et la musse populaire, q'ielle est la part de responsabilité de chacun ? Car, remarquez que c’est une véri- taubie lutte A péripéties diverses : le dernier acte est toujours la chute du youverrement, - puisquwils ne sont pas éternels,— et alors la masse pous- se descris d: triomphe. Mais dins les actes précédents, que de cris de deui!, que de larmes, que desang! Avant qu'une conspiration triomphe et pousse des vivats d’acclamations, combien d’autres avortent et s’ex- -pient dans la détresse des famiiles ! L’historien écrit généralement : « Tel Cnef d Etat est tombé a tel mo- ment devant telle Révolution ; mais depuis quelque temps, le mécontente- ,Ment existait ; t-lle ou telle conspira- ‘tion avait éclaté et avait été ¢louf. 'fée.., etc. » Et l'on a tendance a s’6é ‘crier : « Quel affreux é!re que ce Chef .d'Etat. » ' Bien peu se disent: « Qu’est-ce ‘donc qu’un peuple q::i conspire con. Itinuellement ? » Car, il n’y a pas a ‘dire, la conspiration est l'état endeé- ‘migue du peupie haitien. Je sais que sur ce point je suis ex- osé a heurter bien des iiées et bien longtemps recues. Mais les erreurs persistent tout le temps que Ja lumiére de la vérité n’a pas tenté de les dissiper ; c’est uo peu de cette lumiére que je veux es- sayer de projeter dans I’étude scien- tifique de nos faits historiques. « Le complot politique, écrit quel- que part Frédéric Marcelin, est une manie chez nous. C'est ua trait du /P | DIRECTION-REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. LE Magloire . | caractére national. L'Haitien est né conspirateur comma? le Frangais est né lévor... Une fois, a bord d’un des splendides bateaux de la malle royale anglaise filant pour l'Europe, quelques H{ui iens groupés sur le gaillard d’ar- riére, gesticulaient avec force, discu- taient avec ardeur. « Voyez-les la-bas, dit le capitaine, qui était un observateur profond, fa- rait-il, je suis suc qu’ils sont en train de rommer un nouveau président. » « Il est bien rare, dit & son tour M. de Préville, en parlant de nous, mv’un président quitte le pouvoir a ’époque réglementaire ;on préférerait lerenverser six mois avant, pour .’a- mour de wart. » M. Firmin, sinspirant de Spencer St John, écrit de Geff ard : « Son es- prit d’intrigue politique a fait dire que, devenu Chef d’Etat, ue pouvant pas conspirer contre lui-néme, il conspirait contre :es propres minis- tres. » Ge qui est vrai de G ffrord Ve-t. 4 dose plus ou moins éyve, de tous nos Présicents et surtout de nos mi- nistres: « Les ministres, dit de nous un écrivain, passent leur temps a conspirer, soit avec leurs collegues, soit contre le Président !ui méme, et artivent ainsi A de continuelles 1évo- lutions de palais, aboutissant toujours a des fusiiiades sommaires. » Voyons, toujours par le témoigna- ge concluant de |! histoire, si le peu- I pie haitien n’est pas calomaié et s’il a vraiment a ce point l’4m3 conspira- ratrice. AuGusTE MAGLOIRE. Eee TTPATAIS Avant-hier aprés midi aeu lien au palais un concert donné par M* Enriqueta Monte- negro en Phonnear du pré.ideat Simon et de sa famille. | Mile Montenegro qui a ane voix super- be, bien faite,a charmé l’assistance qui,plas d’ane fois, eut 4 l’applaadic. Elle était as- 'sistée de votre distingué pianiste Ludovic Lamothe. Elle chanta et exécata admira- blement les morceaux suivants : Récita if ‘et Valse des Joyaux de Faus:; I! Guarani ; Borellolo; Marche ‘militaire; Chansonnette Napolitaine; Pot pourri espagnol. e Matin Camille Néré Numa REDACTREUR EN CHEF NUMERO 15 CENTIMES Les abonnements partent da 1 et du rs de chaque mois et sont payables d’avance Les manuscrite imeérée ou non ne serent pas rendus = — ee ee ee ome La grande salle diplomatique ot le Prési- dent a recu ses invités était comble.— Nous remarquions Mis Canal, Ministre des Travaux publics, Renaud Hippolyte. Inté- rieur, S. Marius, ministre de la Guerre, Héravx,ministre des Finances, Magny,Jus- tice, Maximilien Laforest et ses filles, So- lon Ménos, Sénateur E. Pierre,Mr et Mme S. Lafontant. Mmes S. Marius, Salomon, Lycargue- Sam, Catina Fouchard, T. Ni- colas, Henry Rouzier, Ducoudray, Hunek, Chapoteau, ‘Kieffer, Doret, Dr Sylvain, 'fudicourt, Angibout, André Faubert, Ed. Héraox, Fournier, Blanchard, St Martin, Canal, Gauthier, Ernst Ewald, Chevalier, Manigat. C. Rosemond, Miles Nadrau,Pro- phéte. Tertilus ‘Nicolas, Barau, A. Canal, J-an-Louis, Marie D.casse, Mrs Kiefter, Hu- neck,Ducoste,C Se Rémy, Ch Gaetgens, Pierre Hudicourt,Angibout,Gonurlat, Douyon Dossous, Mars,Arganr, Léopold St Rémy, Cator, Dr Blanchard,etc, etc. A la fin du concert, le Président Simon et Mlle Céles- tina Simon, sa fille, offrirent une soirée dansante inpromptue a leurs invités. La masique du Palais se fit entendre et on dinsa joyeusemen® jusqu’’ deux heures du mitin. — Le Présiden’ dinsa aussi. - Il dinsa le menuet qui fut trés en vogae au dix-hnit’éne siéc'e et qui semble vouloir reparaitre actuellemenc. — «Excelente soi- rée d’ou sont partis des plus enchanrés les invités de la famille Simon. PAIPS DIVERS RbENSEIGNEMENTS METEOROLOGIQUES Observatoire D SEMINAIRE COLLEGE St-MARTIAL Lunpi 22 Févaier 1909 Sarométre 4 midi 764. */*3 Température|sicimem 19.2 maximum 32 3 Moyenne diurne de la température 26 ,3 Ciel clair jusqu’ar h. et assez couavert depuis, Brise de terre forte et persistante. osée et brume. Baroméire en légére baisse.