' Abonnements: ¢ Ux Mom. . . 7 PORT-AU-PRIN Trois Mots. . : DEPARTEMENTS) Ux Mors. . . ° Trois Mors . oe RTRANGER.......- Trois Mors. e LDeuxiéme Année, No 527 ° PORT-AU-PRINCE ( Hyin ) Mercredi, 30 Décembre 1906 Le Matin QUOTIDIEN Dmacraur : ¢: 00 Clément Magloire, « 2.20 « 68.00 REDACTION-ADMINISTRATION « 8.00 4$, RUE ROUX, 45. LE NUMERO 4 5 CENTINES Les abonnements partent da 1” et du rs de chagee mois et sont payables d’avance Les manuscrites ineérés ou non a6 serent pas reaéeas Pour tout ce qui concerne |’ Administration du Journal, s’'adresser & Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Ruz Roex on Benne-Fel. SA PRATIQUE III L’Empire de 1852 a laissé dans Yesprit des Francais des souvenirs +1 brilants et si amers, que l’on pour- rait étre tenté un instant de croire qa’il avait le monopole justifié d- ‘tous les méfaits électoraux dont nous ‘avons parlé. ' Tl n’en est pourtant rien. Nous ‘avons déja dit comment, dés sa nais- sance, le suffrag2 universel a cons tamment été mystifié ; il l’'aété avant, pendant et apres l’Empire. Pour nous en convaincre, nous n’avons qua continuer I’énumeération des faits. “ Apras les désastres de !870 et l’é-, tablissement du Gouvernement de la “Défense nagionale, le premier act- ‘de Gambetta, - entendez bien : de ‘Gambetta— fut le fameux décret qul, _au mépris-de la loi électorale, creait toute une catégorie « dinéligibles, » parmi lesquels tous les anciens dépu tés oy fonctioonaires de |’Empire. Toujours la formule : vive le suffrag- universel, pourvu que les ennemis en “soient exclus ! ', Aussi bien, la chore parut s1 mons- (rueuse aux yeux des républicains de 1870, elle rappela te'tement les touveni:s encore récen's de la candi- dature officielle pratiquée par I’Em- ‘pire, que, sans retard, on dut rap- porter le décret de Gambetta. Mais la république nouvelle devail fatalement verser dansies excé« élec- toraux, méme les pires, reprochés; Nagvére a |’ ire ; et désles élec- tions de 1877 secomplies sousle gon -wernement da 46 mai, on vit les an ciens persécutés de l'Empire devenir teux-mémes de farouches persécu- ‘éeure. ‘. En effet, ce sont bien "officielle qui détiennent en ce mo- ‘ment ia pouvoir, comme chefs da “ti congervatenr : ce sont MM. de fie, ,Decases, , ¢ eux ur ce. eye ; pa ‘ a . les an-: “Blennes victims de ja candidature r0-| p’a faire afficher lea anns des can- Boffet, de Meaux. Or.' que Empire avait appliqués contre eux. Voyez plutot. A la veiiledes élections, ils proceé- dérent 4 un vaste remaniemaint ad- ministratif et judiciaire, dans lequel furent révoqués et remplacés: 54 pré- fets, 35 secrétaires @énéraux, 125 sous-preéfets, une foule de juges de paix, de recteurs, d’inspecteurs d’aca- démie et d’inspecteurs primaires. Une grande partie des maires subi- rent le méme sort et inutile d'ajouter gue les victimes se trouvaient du cé- té des maires députés de l’opposition et sénateurs de la gauche. Oo criait sous I*Empire de voir ré- voquer, pour avoir 6té trouvé « mé lancolique dans sa propagande », M. de la B anchardiére, maire de Bazouges- la-t'érouse, parce qu'il était l’ami per- sonnel du candidat de l’opposi'ion, -M. Andren de Kerdrel. Les protestataires d’alors, devenus & leur tour goavernants, frappent d~ révocation te maire vice-président du Sénat, Je comte Rampon, il est curieux de vuir pourquoi. « Une let- tre du prétet de PArdéche tui exposa q:on ne coutestait vas la fagon ad- miruble dont il administrait sa commu ne; mais que, par les opinions qu’! émettait et les relations qu’il avait, on pouvait facilement voir gu’il était ‘favorable ala réélection des 363. » Voit on une diffrence entre le cis de M. de ila Blanchardiére et. celui du comte Ramypon ? - Je n’en vois qu'une: c'est que le premier a été feappé sous ’Empire, et le second sous la République. « Les nouveaux préfets, dit un écrivain, ouvrirent la ¢gampagne élec- torvale, en dissolvant tones les asso- cyations qui pouvaient étre suspectes d'opposition : comices agricoles, so cietés d’orphéon, cercles, etc. » Le minis'ra de ITatérieur alla jns- LE SUFFRAGE UNIVERSELE22%2stse tote qseastonieo sous ma plume, je me hate {pour ne pas fatiguer le lecteur par leur énu- mération. A la suite de ces élections de 1877, les républicains remontérent au pou- voir et commencérent par protester contre les procéiés électoraux des conservateurs. Mais patience. En effet, aux élections de 1881, je lis que, a Belleville, « le gouverne- ment soutipt ouvertement la candida- tyre de Gamhetta » contre cella de M. Tony Révillon, ancore que celui-ci fatun républicain. Je lis que, encore une fois, & l’occasion de ces élections « administration et la maygistrature furent épurées » ; que, tes élections, faites, des protestations arrivérent en masse de toutes parts, mais que la majorité les écarta sane discussion. Jentends notamment M. Laroche- Joubert s’écrier Ala tribune, a pro- pos de I'élection de Lodéve : « la protestation que je_ tiens 4 formuler 4 cette tribune porte unique- ment sur les termes du rapport, qui sewble vouloir faire entendre que M. Arrazat n'a pas joui du bénéfice de la candidature offici-lle, et que cette candidature officiele n’a pas existé, alors que, de tous les rens‘i- grements qui me sont pa-sés sous les y-ux daus la commission, il ré- sulte que, dans cette élection, elle a au coutraire existé de lalfugia la plus formelle, et que M. Arrazat en a tras largemen' profi'é. Je o’ai pas voulu que l’on 4.0t conclure de mon sitence que j’a!l pu approuver les termes dun rapport qui atténue par trop le ca- rac'ére officiel de cette can iidature. » Aucustg MAGI IRE CARTES DE VISITE Pour envoyer vos soahaits de fia d’an- née, commandez 4 II mprimerie C. Ma- giuire des cartes de visite élégi ites et fines qui vous seront vendues a des prix d fiant toute concurrence. Sepa Priére d@’aviser l’administra- idats officiels sur papier blanc en tion de la moinire irrsgulari- les faisant suivre de ces mots : «can : ta- didets da Offcieliss sont exactement ceux ' chal de maré- t de le M oMaboa; pres du te dana lsservics da « MATIN» |afin q2‘ii y soit de suite rem+ aid Port-au-Prince Mes ch-rs concitoyens Au commencement de cette année, le deuxiéme Député de la Capitale venait a peine d’obtenir son siege qu’il fut’ saisi par la mort. Port-au-Prince avait perdu l’ua de ses meilleurs et laborieux enfants qui ne sera jamais trop plearé. Je connais parfaitement vos aspira- tions,pouravoir vécu longtemps parmi vous. J’éprouverais une fierté inexpri- mable, si je pouvais continuer & con courir & la réalisation de certaines satisfactions auxquelles vous avez particuliérement droit. Bientdét ’urne sera ouverte, et vous aurez A&A remplacer votre deuxidime Représentapt &la Chambre des Dé- pultés. Je me flatie de solliciter votre guf- frage aux prochaines élections doa 10 janvier, pour occupercette place dont je ne suis pas sans en ignorer toute importance. Représenter Port-au-Prince, quel honneur ! et aussi quelle lourde res- ponsabilité ! En effet, c'est dans one Capitale que se concentrent Je plus de besoins et de sentiments diverse qu'il s’agit de contenter ou de res- pecter avec un égal esprit de justice. Je me crois dispensé d’exposer au- ecun programme, étant déja connu de vous tous. Je vous dirai seulement que je ne serai pas moins que je n’ai 6t6 &@ la 295° Législature. Dans c28 pensées, j'éprouve le bien vif plaisir, met cher Concitoyens, de vous prier d’avoir t'extréme bienviel- lance d’agréer I‘hommage de shes een- timents profondément patriotiques, J.M BREDY Licencié en Droit, avorat ds Bar- vreau de Fort-au-Prince, ancien gvef- frer en clef du Tribunal civil du lien, ancien Repréigatant du Pengle’ Ie Chambre des Communes, CaNbipaT ALA D&éPUTATIONNATIONALS