tera 7 S:ptembre courant, 4 dix heures du matin. Faic Al Mosel Communi, mois et an que dessus. Stinto VINCENT C-hroni sue aes Tribunaux TRIBUNAL DE PAIX © Section Nexo Divid Chancy — Victor William Deux honines gve la naue n’a pas fait memes, que les chances de la vie, ou leso: ont aussi readu d.sscmblables sont alls se mesurer 4 la barre du tribunal de paix, en prés:uce d’un audi-oire en “‘qaé@te de rires et de distractions. David Chancy ot Victor Wiliam. Cetui- Ik est mince, de belle tulle, figure ovale ornée d+ yeux v'fs,intellig -nts,d’une m us- tiche cla rsemeée cc Juae birbe taillée ala Boulasger. Ses maniéves coartoises n’etFi- centpar. les atures dun hon-ne d’atFures, positifs sans étre pour cela teinté de juive- ne Cest touprin a pis allongdés qu'il fait ses courses i trivers Port-aa Prince, quand les jour wivest pas dan. st vorture legere que tunes aachesi! Ystractars d: sypuelette ; il est toujou's on mouvement, un mou- vernert pecaetiel de vif argent. Au minis- tere duo Courneree ot) il remplit avec compeiencs, tes hastes fonctions de Chef di: divisioa, Vombre dz sta p-roine physi- guzsenblo étre purfoat: oor tes murs de syveurs, taomilien des enolov4s qui traviuillent soussa dir.ction, pros de son monistr: gut! dewtae de toute sa hauteur, prespahtones les portes ds si section, dévistocvit bos visi curs, sachin’ peut-étre, -par incuiciona, le bu de leur v site,et, par avancs, tes résu'ta s auxquel, i's vort abou- tr. Au moral, c'est per-@re auss' lame du minis cre. Les derniers actes, traités de Commere:, projets de tarifs cc de budget subissen’, dz sa miuia, les dernéres cor- recdous. Mn sorte dt boa a@ tirer, avant de devenir offiziels, aussi la boutonniére de SA ponte jazpietre noire, quotidienne est- ele ornée d'une décoration trangaise. Ce nest pas un Lo nme ordinaire. Loaurre, Victor William est petit, min- ce, Nerveux, See avec une fizure allongéde, couleur safras plus ou moins foncée, pres- que imberbe. une téte, en somme, intel- ligente. Dans cette Idgion de fondés de pouvoir FEUILLETON DU « MATIN » DU 3 SEPTEMBRE 1908 (26) — ROMULUS xII (Suite) Par les fnyards du camp de Carrefour- Desruisseaux, la Commission militaire du Detour apprit l’évacuation de la ville. Ni la commission ni l’armée ne vouluren: ajouter foi 4 cette nouvelle. -~- Je crains un pitge, avait dit Lajeune> homme prudent et circonspect. Cependant, apres bien des hésitations, il int décidé qu’on ¢ enléverait » la ville. Ie « brante-bas » fut donné, puis l’ar- ice A pas de loup, s’avanca vers le rem- pirt d'Epaminondas Desroches — digne- ment commandé aprés lui par Dantés Mathon. Le prestige de ce rempart était tel, gu’au moment de l’aborder, généraux et soldats. pris d’une panique folle, firent volte-face et lachérent pied. ee ee qui assiégent, avec une sorte d’avidité, la barre des tribunaux de paix, il domine par l’ardeur de son éloquence fougueuse qui ¢ontribue, ce nous szmble, a l’abondance des causes qui lui sont confides. C’est le lion de ces prétoires ou les drames tantdt sévéres, tantét gais affluent 4 foison. ° David Chancy assigne Victor William pour une valeur de Quatre-vingt seize gourdes, montant des loyers d’une maison qu’il dit étre sienne et occapée par celui- ci. Dz son ecdté$ Victor William proteste, déclarant qu’il ne connait pas David Chan- cy. Il fait passer sous les yeux du tribunal une série de regus s'gnés de Mme. Veuve Déjean de qui 11 avoue avoic loud. La lecture de ces regus améne une certaine surprise, les juges se regardent, se consul- tent des yeux, |’auditoire pousse des cris: 6!6! MeVictor William,enharcdi par l’ethe produit pirson exposé, met alors toute son Ame dans sa défense, porte son élo- quence 4 son dernier diapason. —Depuis 17 ans, dis-il, que je suis dans les liens du mariage, jamais, au grand jamais,je n’ai été amené a la barre d’aucun tribunal pour loyers de maison. Je dois un tribut de reconnaissance 4 la famille Chan- cy ; car il a fallu la persistance, la tena- cité anplaise, l’acharnement de la famille Chancy contre moi pour me conduire au- jourd’hui par devant vous. — Oui, victims de Monsieur J. J. Chan- cy, ministre alors de instruction publique ui me renvoya injustement, bratalement e ma charge de professeur A une ecole primaire, me voila maintenant sous la main muse de son frére, David Chancy qui m/‘assigne pour loyers ce maison. Eh ! biene Ce tribat de reconnaissance je le girde pieusement, et, tot ou tard ly famil- le Chancy me le paiera. : —Vouys n’avez pas le des menaces 4 la barre du juge. — Non, Magistrat, il faut que je dise la haine de la famiile Chancy contre moi. Mr David Chancy posséde de nombreuses maisons dans Port-au-Prince; je ne suis ja- mais allé lui demander une simple cham- brette 4 louer. Non non. jamais ! C’est droit de” proférer tribunal, dis le une témérité de la pirt de David Chancy, c'est une atteinte poriée 4 mon honneur. « Ah ! Magistrat,quand vous aurez fini de tagne criérent que le rempart Desroches n’était pas gardé. En entendant cela, les généraux reprirent une attitude martiale, et cette fois, l’on arriva ace rempart ou il n’ y avait pas un chat— c'est le cas ou ja- mais de le dire. L’armée assiégeante, heureuse de cette conjoncture, se mit alors 4 tirer des coups de carabine en I’air et 4 danser au son des tambours, un coudiaille forcené. Ce qui fut traduit ainsi par Je Président Salomon dans sa Proclamation du 10 Jan- vier 1884 : « Haitiens, le 8 de ce mois, les troupes du Gouvernement ont enlevé d’assaut la ville de MiragoAne... » Avec quelle brutalité, cette armée im- patiente se rua sur la pauvre Miragoine éteinte, on ne le devine que trop. Les fem- mes furent maltraitées, quelques-unes em- prisonnées, entr’autres Lorméla Hogu, d’au- tres fouettées. Les exilés trouvés malades ou blessés — que se_passa-t-il dans leurs 4mes en ces heures d’épouvante ? - furent trainés 4 la mort : c’étaient Talleyrand et Toussaint Laroche, Albert et Gaston Elie, Jean-Baptiste Chenet, Ulysse Fourreau, Geffrard Lucas, Obrien, Bélomon Duvivier; Alfred Brisard, rhumatisant, perclus, de- puis quatre mois alité, fat exécuté dans Mais les officiers des postes de la mon-- me endre justice, j‘irai personnellement demfander raison 4 David Chancy. Le défenseur de Mr David Chancy prend |J¥8¢, la parole et Jit : ~—Magistrat, je n’ai pas 4 m’occuper Vanimosité ou de la haine existant entre la famille Chancy et mon adversaire. Je ne viens que demander a Victor William le paiement de G. 96 de loyers qu’il doit 4mon client, M. william nie avoir loué de Monsieur Chancy, eh ! bien Voici un regu qui prouve que Madame Veuve Dé- jean a constamment signé pour David Chancy. — Quelle témérité, s’écria Victor wil- liam, voila 0 apparait toute la téimérit4 de David Chancy. On s’exclaffe. — Vous n’étes ici a pas ici au thédtee, dy by agitant sa clocheitte. —C'est aprés coup, contings Willig de ¢ on est allé chercher ce reca, em Me. ame Déjean de commettre ce - Je demande au tribunal que David Che cy soit déboure de sa réclamation et cp damné a cent vingt-cing dollars AVEC enj, cution provisoire de tournir ¢ e caution. 610q doliag _ Le défendeur de David C timide, essaie de répliquer feres crient aprés lui peine. hancy,ca ; mals ses oe : Assez, asseez, pes iy id Le tribunal réclame silence «ti ne le dépét des piéces — le j ie vant étre rendu dune audience prockaise A LA P.C.S Pas d augmentation ! Pas de travail I... ‘‘ Disentles ouvriers ,, Dés que nous edmes constaté, qu’en effet, il y avait « quelque chose » a la P. C. S., nous nous présentimes A la Svation Centrale. Une certaine animation régne dans les environs des ateliers désertés, des petits groupes circulent, sombres et attentifs, de nombreux spectateurs stationnent sous la galerie. Des képis militaires. C’est le géné- ral Paul Cameau, inspecteur en chef de la Police, Aba.. Nau, sous-inspecteur, des commissaires. Ci et 14, au dehers, quel- ues curieux. Les cars, ennuyés et inutiles, allongent, au Dépd:, leurs formes démo- dées. M. Tippenhauer, directeur et ingénieur en chef nous recoit immédiatement par ces aimables paroles : —Vous venez au nom du Matin. Tous mes complimentss Vous étes des journa- listes consciencieux. Vous voulez ton- jours puiser vos renseignements 4 la sour- ce méme. Je suis 4 vos ordres. M. Tippenhauer nous invite a entrer dans une piéce reservée. une dodine ainsi que Sam Blanchet, enflé, déja 4 l’'agonie — tandis que Déjoie était ‘achevé a La Croix. Des « colonnes volantes » avaient été lancées a la poursuite des insurgés disper- s¢s dans les bois. Beaucoup d'entr’eux, les souffrants, les isolés, furent pris. Toute cetie journée du 8 Janvier ne fut ,qu’une atroce tuerie : Alexandre David, Massillon Jean-Bart, Jean-Pierre Bazelais, [le MiragoAnais Elie Derenoncour et le der- j hier cubain restant furent impitoyablement fusillés avec une quinzaine d’autres. Duperrier Cazeau, l’homme qui ne con- nat jamais la peur, souleva 1|’admiration générale, tant il fur grand devant la mort... A Port-au-Prince, ce méme joar, au Palais-National, un diner de gala fut offert 4 l’Amiral Cooper, commandant da navire de guerre américain «Tennessee », qui se trouvait dans la rade. , Madame Salomon avait a sa droite M. l"Amiral Cooper et a sa gauche M. Bre- nor Prophéte, Secrétaire d’Etat de la Ma- rine, 4 droite de S. E Le Président Salo- mon se trouvait M. Langston, ministre des Etats-Unis d’Amérique et 4 gauche M. Callisthéne Fouchard, Secrétaire d’Etat des Finances. —Alors, c’est une gréve ? — Vous I’avez dit. Je vais vous donne les moindres détails de cette aventure afa que le Matin initie le pub'ic aax affairs e la Compagnie. Je vous prie de m’accor der toute ; votre attention, ce que je vas vous dire ayant toute son importance, Aprés ce préambule qui donne w grand air de gravité 4 la physionomie & Vingénieur en chef, ot semble s’ toujours un sourire, notre interlocutest continue. —La semaine derniére,* nous reciee de quelques ouvriers une lettre jeune dant une augmenration de salaire. Je vous la mettre sous les yeux. Lua voici in extenso : Port-au-Prince, 27 Aout 1908. Au Directeur de la Compagmie des chest de fer de la P.C. S. Directeurs, Sans que vos subalternes ne veuillest souiller cette marque immacalée d’bow neur avec laquelle nous venoas avec a Il s2 passa, au cours de ce repas, oad scéne tout a fait touchinte, qa! reme tous les coeurs. Le ‘Dessalines pavoisé — triomphale ment venait de mouiller prés da Font Ilet avec sa prise la Patrie — dont @ peut voir encore la carcasse a0 nord és wharf Riviére. Le Président Salomon avait réservé ost lace spéciale pour le capitaine du croueit aitien, un américain nom d @ se trouvait étre le fils de |’Aciral com mandant le «Tennessee ». Quand arriva le capitaine tomba dans les bras de |’Amiral —tout comme en un cinquiéme acts. tait trop pour la sensibilité des présidentiels. Chacun pleuraa Cependant, ce jour et les ssiveae © sang haitien continuait 4 cooler 4 goane. Les petites gens qui étaiest nll, dans la ville par inertie ou tout naivennslly pour gagner leur vie, hélas ! bs gue ‘ bou'angers, les commissionnalres, ®. teurs d'eau, furent exécutés sans ainsi que des hommes du peaple F Lauréus, Valdéas, Marcellus, qei 5™ dévoudés a la «cause >. Fernanp Hissst: - (é gutert }