_Deuxiéme Année, N. 392. Le ABORHESMERTS : PORT-AU-PRINCE ( Haitt ) Mercredi, 22 Juillet 1908 A NT Matin QUOTIDIEN Dimgcreur : LE NUMERO 1() CENTIMES PORT-AU-PRINCE) Un Mos. . .G. 1. Clément Magloire, DEPARTEMENTS\ Trois Moss. « 3.60 Les abonnements partent du 1° et da 15 de chaque REDACTION-ADMINISTRATION mois et sont payables d’avance ETRANGER........ Trots Moss. . « 6. 45, RUR ROUX, 45. Les manuscrits insérée ou non me seront pes readue Bik. - Moos avons vu hier comment, sous Nafivence de ia civilisation urbaine yeane du Midi de l'Europe, les forces - ei de la France ont décliné. La rance agricole qu’elle déte- ‘sous |'influence de la civilisation et que, g-Ace 4 la supériori- la vie privée sur la vie publi- elle exercait sur les peuples du wed eux-mémes, cette prépondéran- @ agricole lui a échappé. Or, nous savons que I’agriculture etla force fondamentale d’an pays ; Cet en elle que I’édifive social doit avoir ses plus profondes fondations. Il restait au moins a& espérer que, le Midi européen, ov fleurissait la t6 industrielle et commercia- erait avec son triomphe cet le supériorité en France, de facon a coairebalancer celle de |’agriculture. — etc’est par l& que nous noas teadons vraiment compte que l’agri- est la principale des forces inthe es,— il nena pas été aiasi. La We était inédgale entre les deut civi- feations,— ceile du Nord, ou anoglo- Moone, basée sur le développement ‘wicole, et celie du sud ou latine, beede ul le développement _in- © commercial, — et, nous Tevons deja dit, les ropee les lus iu Sud européen, pu- italiennes, Espagne, Portagal, francais, palirent peu & peu et ar lear eivetiony 1a prosper civ oo, pros Ineustrielle ot commerciale, pas- nt du coté des races agri- =, R0us savons que, apres l’agri- ase, Pindustrie, pais le commerce t les plus fortes assises Sacidété. Qui nient la décadence sociale aieat commenocer par 3 Wérité de cas iti 3] sociale est Incompatible seule décadence agricole; talson, elle ne saarait exis- Pour tout oe qui concerne l’Administration du Journal, s‘adresser 4 Monsieur Arthur LES DEUX FRANCES — LA NOTRE IV ISIDORE, 45, Rue Roux os Bonne-Fei. ——oe eee ee tort au Le Play savant. Doit-on le re-|noussavons. On peutdoac dire qu'elle gretter ? Peut-étre son wavre ent-elle|est supérieure 4 son propre insu. Et il été plus fécunde si elle avait yardé n’y a pas de doute que si elle négli- toujours son unité. Mais, en véritd, il) geait de faire son profit des révéla- faudrait un bien triste courage pour|tions de la science sociale et s'imagi- oser reprocher 4 un homme d’avoir nait faire veuvre de progres, en mo- trop aimé son pays. » ditiant dans le sens de I’éducation la- Nous n’avons pas a redire ici les|tine le tournant dans lequel, dés I’o- mille circonstances au milieu desquel- | rigine, elle s‘est engagée, il o’y a pas les a pris naissance et s’est développé'de dou e que peu & peu elle perde le double mouvement scientifique et, les attributs supérieurs qui la carac- patriotique d’od découle toute |'ceu-| térisent. Ces pages de l'histoire de France| vre de \’école de ta Science Sociale. Aussi bien, elle n’est pas restée in- ont é6mu un grand nombre de patrio-| Sans se préoccuper d’ailleurs d’au-|sensible au mouvement scientifique tes. Les uns, moins clairvoyants, oat|cune explicatidn scientifique, des écri-|qui s'est dessiné, et, en différentes fait une faus3e étiologie gu mal. et,' vains considérables, tels que Taine,|reprises, M. Demolins a eu & répon- tout animés qu’ils aient 6t6 des inten-|ont rendu hommage ala _ supériorité/dre aux sollicitations du public an- tions les plus patriotiques, ont aggra-|sociale anglo-saxonne ; Max Leclere |glais et A faire en pleine Angleterre vé I’état de la « grande malade » en! aussi, Hugues Le Rcux, Gaston Dé-j|des conférences sur fa s-ience sociale. la langant depvis plus d’un siécle|champs, tant d’autres, subiswent in-; Il ameme persoonellement expo- dans une série d’aventures plus dé-|teilectuellemant lintluence de cette |sé, a un congreés de Il’Association for primeats les unes que les antres. supériorité : elle est donc incontesta-|the advancement of science, tenu a D’autres, instruits par l’eifat méme | ble. Cambridge, le résumé des divisions de ces tristes expériences, ont pensé; Le mérite véritable de la Scrence So- | genérales de sa derniére classification que, loin d'y persévérer, il fallait re-'ciale a été de ne pas se cuntenter d’u-| sociale; de sorte yue l'on aurait tort faire le diagnostic du mal et établir; ne bSnévole constatation,et d’avoir lajde penser que le mouvement de une méiication autrement appro- | loupe de l’observation méthodique en | science sociale porte aucune atteinte priée. }Main, mis au jour tout le mécanisme |& la fonction de foyer intellectuel exer- On parle beaucoup de Le Play com- de l’organisation des peuples parti- jcée de tout temps par la France me savant, sans se douter qu'il y :cularistes. Elle a minutieusement dé-'| Mais 4 quoi servirait vraiment d’etre avait aussi en lui un patriote incom-/monté toutes les pi¢ces de ce méca- 'un porte-flambeau si, en premier lieu, parable. inisme, et, Ala fagon de l'anatomiste, | on n’utilisait ce flambeau a éclairer « Oa comprend, dit M. Bouchié de’ elle s’est rendue maltresse des moin- son propre mal ” Balle, l’'immense angoisse qui !'étrei-, dres parties de cette organisation Longtemps la France a brillé intel- goit .quand, derriére les maux a@ppa-, Bien plus, a la fagon du_physiolo- ‘lectuellement dans le monde, mais sa rents de son pays, il en découvre | yiste, la science sociale, aprés_ s’étre/lumiére a servi précisément a éclairer d'autres, plus dangereux encore et qui'rendue compte de l’agencement des les autres, parfois 4 son _ propre pré- le menaient au désastre. Le désastre | diverses pieces de cette puissante or-|jadice, pré isément a la fagon du por- arrivé, il se fit une révolution dans yanisation sociale, a observé leur,te-flambeau qui se mettait lui-méme tout son étre. utilité fonctionnelle; elle a étudié lejen reliet aux yeux des autres, sans « Taine, quelque temps avant sa/fonctioanement méme de ces pieces. chercher A tirer parti de la connais- mort, regrettait de n’avoir pas pu Kt c’est ainsi qu'elle est arrivée 4 avoir; cance éclairée des autres. mettre encore, sous les yeuxde ses/une connaissance exacte du sujet an- * compatriotes, toute la vérité. Dujglo-saxon. Si bien que, & instar de os moins, cette vérité, il l’avait poursui-|{'anatomiste et du physiologiste qui La nouvelle France, peu connue et vie toute sa vie, sans défaillance et! se trouvent connalitre le sujet humain | qui, 4 peine connue, se trouve violem- saos se laisser distraire. . mieux que le sujet lui-méme, la Scien-| ment attaquée par ceux mémes qni «Le Play n’eut pas ce stoicisme.|ce sociale frangaise se trouve aujour- se disent aimer le plus le pays fran- Davant les blessures de sa patrie, il! d’hui en mesure d’apprendre aux An- | cais,— c'est Ja ndire. oublia toute étude, ne songea plus) glo-Saxons eux-mémes le secret de| Elie ne cesse pas de faire sa fonc- qu’aé penser, gu’ guérir. Des hom-/leur force. __ ; tion traditiounelie de foyer inteilec- mes de bonne volonté se groupérent| Il ne faadrait pas croire, en effet.|tuel du monde. Mais elle eseaie de autour de lui ; il fit passer en eux son que la race anglo-saxonne se soit jus-| prendre conscience d’elle-méme ; elle dévouement et sa confiance. Les pa-| qu’ici dévelop selon quelque con- | cherche a4 setrouver ses voies per- ter quand, Ala décadence agricole, se joint celle, consécutive d’ailleurs, de l‘industrie et du commerce. roles que sa science ne pouvait to1-| ception supérieure de l'organisation dues, & renouer la chaine des tradi- jours lai foarair, il les chercha dans 'gociale. Dans différentes cies d’ar- tions f et & reprendre son his- son cour. » toire au t od l’avaient a Cet historien de lceuvre ticles, nous avons essayé de montrer de Le Piay ajoute : les circonstances historigques qui ont | peu laisaée et illustrée a es « Cleat co Le Play apdtre quia fait! constitaé cette race dela facon que Charlemagne hommes de ea taille.