[affare Alle Devant un auditvire nombreux s’ouvre Vaudience et le Président du Vribunai don- ne lecture du jugement tant attendu. M* Léger Cauvin est admis au procés comme artie-civile au nom de M- Vo Ménélas upuy. La parole est ensuite accordée au Substitut Coutard gui développe les moyens de Maccusation, rappelant les circonstances du ineurtre et demandant pour Vaccuse toutes les rigueurs de la lot. An moment Ou il fintssaity ie Substitut| est appelé en toute hate au chevet de son fils gravement indisposé ct l'audience est de nouveau suspendue. Apres deux heures d’¢nervement ct d’at- tente, le substitute Montas vient occuper le si¢ge du Parguet cn remplacement de son collégue empéché. Et Me Léger Cauvin pric le Doven d’u- ser de son pouvoir discréueandire en or doanant ta lecture des dépositions de MM. Camille Legendre, ancien chet de bureau telegraphigue des Gonatves, absent du Pays ; et de Emm. Peélissicr, décede. Me Hudicourt proteste —Iln’est pas possibie que fe Tribunal tasse droit a la préetention de la partie-civile. Nous somtnes aux débats pendraux, Pins- traction de Pathure est ordonnee ct le code (instruction criminelle trace Vordre A sui- vre. Pant pis pour vous, si vous ctes arri- vé trop tard au proces, apres gue les de- bats particuliers ont cté termes. Crest au moment ou les témoins déposaient, c'est 3 ce moment-li seul que vons ctiez en droit de produire votre demande. Vous ne pou- viez pas le faire, puisqgue vous n’étiez pas 1a. Cette circonstance doit profiter 4 Vac- cusé. Vous en avez, continue Me Hndicourt, appelé a Parbitraire du Présiden: du Tribu- nal, mais, vous reprenant, vous vous Cres adressé dson arbitrage. Ce serait cn ctfes, de Varbitratrre de la part duo Juye-Doven dont le pouvoir discrétionnaire, quelque Vaste qu'il puisse cire, ne peut pas cepen- dant dépasser les limites du permis. Me Cauvin insiste — Th estde fort mauvais vott de tiire état d’un mot échipps dans limprovisa- tion Aun orateur, Je me suis adressé a lar- bitrage du Doven dont le pouvoir discré- tionnaire est sans limites, malyré la théo- rie nouvelle de la défense. Dans Vinteérét de la manitestation de la veérité, le Doyen n’a de compte a rendre personne. H peut ordonner lecture de telle ow tlle picce, dresser un mandat contre tel ou tel témoin sans s'Occuper des protestations intéressdes. Et Me Cauvain ajome que, lorsque le Doyen aura décidé, tout le monde doit s'incliner. Greffier, lisez!.. Le Substituc Montas conclut dans le sens de la partie-civile et le président Champagne ordonne la lecture des picces. M: Hudicourt demande acte que la pa- role ne lui a pas été accordée en dernier. Le Doyen refuse. L’avocat demande que cet incident figure au plumitif d'audience. Ce qui est fait et, le greffier lit les ta- meuses dépositions qui, naturellement, sont a la charge de l'accusé. Comme a Fontenoy — La parole est 4 Me Cauvin dit le do- yen de sa voix tranquille. — Pardon, s’écrie l’avocat de la partie civile. Le commissaire du gouvernement ayant déja exposé l’accusation, c’est 4 vous de la détense, 4 vous faire entendre. — Vous devez parlez avant nous, ragit Me Hadicourt. Nous sommes accusés : 7 nous devons nous défendre contre vous. celui-ci. Il raconte comment Dupuy colla conclusions. Le Substitut 3 Mine Vve Léon Latortue, Faut-il que nous sachions ce que ‘vous un enfant whine ves allez avancer contre nous. Qn’étes-vous sa directrice qu'il s¢luisit, etc. etc. alors venu Chercher ici?... t ment des fonds du Cercle Au sujet de laccusation de détourne- des Gonaives, con | sens de Me Cauvin. clu dam Le jugement est renvoyé a huitaine Libéré — Votre condamnation | Henry Allen est mis en lib Bhhe : . erté a : | — Nous le savons bien, car vous étes Me Mathon fait passer sous les yeux des accompagné de ses avocats. om, assoiffé de vengeance ct d'argent, et vous! Jurés, une attestation de Mr Emmanue i représentez de mesquins in ére's. — Ec Me |Pélissier, président du dit Cercle, com: Hudicourt cite des textes pour établir que| portant décharge de l’accusé comme tré- c'est a la partie civile d’abord a parler. — La parole est 4 Me Cauvin, répete le président Champagne. | | La détense tnomphe, Me Cauvin a souri. ' Ne laites jamais sourire un lion. L’avocat ide ta partie civ.le va parler. Il parle. Les deux adversaires Me Cauvin raconte ce que fut Frédéric | Dupuy dont la vie toute d’honneur, de: ioyautée et de bonne humeur faisait lor- vueil des Gonaives. Apres un long séjour en France et en Angleterre, Fred. Dupuy revint dans sa ville natale ou il conquit tous les cours. Pas de teéte, de partie de plaisir sans lui, jeune homme respectueux de toutes les conveninecs que les tamiles les plus aus- teres Tees vatent Chez cles, sans craimte. Apres un portrart des plus acheves qui- tait trissonner démotiog les treres Dupuy debout pres de lui, Me Cauvin s’eerie 2 Je vous i monsré Dupuy tel qu’il tut. Vovons un peu i’existence et les ante- cédents de Vadversaire gui "Passassina par haine, en traitre, unitilement. Cet homme) | dt le voli. Ike Me Cauvin prenant Henry Allen des Pécole, Vetrit’ chaque action de sa vie. Il aftirme gn’Allen avant sucieté sportive disposa a son profit des tonds qui dul avarent cre configs, ete. Tl areve au récit du meurire quilt) deéerit en! termes patheidiques et demande, en une, peroraison remarquabie fa con damnation | de accuse qui «d¢couronha Gonaives d'un | de ses plus beaux tleurons» et priva la Ve. | Dupuy du principal soutien de ses vieux | jours, Quand ete tresorier d'une’ Me Cauvin se rassicd, on voit! nettement les deux adversaires, Fréd. Du- puy ct Henry Allen, campeés dans la pos-! ture et avec les traits que vient de leur: donser eloquence du grand avocat haitien. ’ Tl faut vite etfacer cette impression et} vibrant, nerseuxy Me Frangois Mathon de-, maade la parole. Le « Matin» du18 Juillet | M: Mathon met le Jury en garde contre. ics manwuvres des treres Dupuy qui ¢eri-! virent samedi dernier une lettre au Direc-- teur du Matin, lettre qui, heureusement, a’ tourne contre leur propre cause. Car, il y est dit gue Vinimitié entre les adversaires duraic réellement depuis rg0r, alors que | ‘¢ Commissaire du Gouvernement soute- ; nait que les adversaires s’étaient réconci- | lies. Plus tard, Me Hudicourt fera encore ' a d’autres points de vue, état de cette let-, tre. | L’arbitre des éleyances Il n’était pas dans mes intentions, Me Mazhon d’accabler un mort, son qui paya de sa vie ses insolences et. dit ses audaces. Mais je suis obligé de suivre|Au milieu d'un profond silence le chef du le méme procédé que Me Cauvin et je vais Jury Me Luc Théard donne lecture du ver- vous montrer ce que fut cet arbitre des | dict. élégances qui vous a été dépeint comme! un parangon de toures les vertus. Le rayonnement dont Me Cauvi avait eniouré la physionomie de Dupuy dispa- rait pea a peu er un phénoméne contraire ' se produit. Maintenant le galant homme, ' c'est Allen qu’on avait représenté comme le plus fieffé des scélérats. Me Mathon raconte comment 4 un bal! du Cercle des Gonaives, le respectueux | Dopuy pour avoir joué dans les cheveux de Mile Caroline Legendre qu’accompa- gnait Allen fot vertement téprimandé par des fignes du proecés, il accuse, il fletrit, vrand, de toute la hauteur que la loi lui ‘la Société, et qui requiert la “mois de caprivité, gu’une lamentable af- -Hudieourr. un polis- annonce que le sort de Allen a été décidé. {ry Allen d’avoir aux Gonaives le 20 Janvier de Fred. Dupuy est il constant. ,pable comme _ auteur. sorier. Il arrive, comme Me Cauvin, 4 la scene trapique du 20 Janvier 1907 et affirme qu Allen a agi dans sa Iéyitime défense, ayant été dans Vobligation de défendre ses jours inenaces, Le condisciple accus:teur — Henry Allen fut mon condisciple an Séminaire, dit le substitut Montas. Je lai nerdu de vue, il v a déjd assez longtemps ; je le retrouve aujourd’hui sur lasellette cri- minelle. Je le regrette pour lui, mais je PANTS DIVER R«NSEIGNEMENTS METEOROLOGIQUR ] Observatoire “ DU ‘ ‘EMUNAERE COLLEGE S¢-mantig! —_— a Lunpt 20 Jumet /suis obligé de fiire mon devoir contre lui.| Baromeétre a midi 763, 3% Reprenant quelques traits de la vie die (minimum 3 I colier de l’accusé, le substitnt en confir-) Tar; pérature maximum 33.5 “me l’existence, puis passant dans les gran- (moyenne diurne 26 5 Ciel clair jusqu’a 3 h. de l’aprés-midi-: couvert entre 4h. et 8h. Pluie d’orage A 5 h. et demie : 2,35. Eclairs 4 Vouest toute la soirce, Rosée ce matin 22. i¢yére baisse dans le barométre. R. BALTENWECK Avis de l’Archevéché Le Commandant du bateau de gure anglais « L’Indéfatigable » ayant offend Monseigneur l’Aministrateur, par l'enue - mise de Mr Murray, consol d’Agletene, ' quelques provisions de bouche poor |e | plus malheureux des sinistrés, Mgr le Cost | juteur a ‘accepté avec reconnaissance |e | provisions suivantes qui lui ont été d& vrées. 33 caisses biscuits de 30 livres, 2:basiim de sucre, 8 sacs de de 224 livres 1 sac chocolat de 8o livres, 4 caisses é the, 7 caisses lait condensé, 10 barils pax isalé de 100 livres, 3 barils poids secs, 8 barils farine, 4 barils riz, 20 barils hares 2 caisses haricots, 1 boite haricots. Mr le Révérend Picot, a ptis sar provisions, pour ses sinistrés 5 calsses cuits, 2 barils de sucre, 3 calsses de thé, 2 caisses de lait condensé, 5 barils de por salé, 2 barils de farine, 2 baril de riz, 3 caisses de Corned Beef, 2 barils de bar cots. : : Mr Td > r t . Le reste a été pariag 1Papices te Saat il condamne. Er les deux anciens condisciples que les luttes de la vie séparérent, se regirdent, en cette minute tragique d’angoisse. Pun donne, personnage tarouche qui représente honte, Vin- dix-huit fimie ;— Vautre gue = minerent dun pu- faire envoie échouer 1a, en face blic atfameé de scandales... Répliques, contre répliques Puis se font entendre Ms Lechaud, Lé- ger Canvin tinalement Pierre Hudicourt qui clot les débats par une défense magistrale et convaincante ou il ramasse pour les ré- futer tous les arguments des adversaires. Mensonges,calomniesfinfamies Tela cté le mot d’ordre, s’écria Me Une cohorte gonaivienne qui siege au bureau de la Place a essayé de créer une atmosphcre de haine autour de Paceusé. Rien n'a été cpargné pour nous representer Allen comme un monstre et Dupuy comme le ventil homme accompli. Il passe en revue, tous les incidents tous les arguments depuis les scenes d’école jusgu’i la dernicre lettre de J. B. Dupuy parue dans !e Muatin de samedi et conclur a Vacqguittement pur et simple. Chacun de vous, dit-il aux jureés, aurait agi comme ‘cet homme, qui poussé a bout} nistrateur entre les deux défendit vaillamment soa honneur et sa vie. | Vincent de Paul et Saint Francois de Les débats sont clos | pour étre distribué aux indigo ; . ; i ceux qui Déclare le juge-doven qui donne lecture dans ces hospices ou a 4 des questions M* Cauvin, aprés de vives ent. paroles de Me Hudicourt, tait ajouter une . nouvelle question comme résultant des dé-| Yous étes prié d’assister a0x funérailles ats: Le meurtre a-t-il été commis avec! de Madame PHALANTE BAZILEe, "& Sophremt prémeéditation. — Les jurés se retirent. | Rimbeau, décédée hier, 22 heures de fy Le Verdict | pres-midi, Agée de 46 ans et mune . . . aereme ’Eolise. Vinyt minutes aprés la sonnette du Jury ;°2otements de V'Eg . spel 5 P Jury Les funé¢railles auront lieu cet f jmidi, 2 3 heures précises. . a Le convoi_ partira de la maison ty | wuaire, sise Grand’rue, N° 4354 regis l’Asile Frangais, pour se rendre : Ste-Anne. e, Mr Homie i De la part de Mr P. Bazil . Bazile, Melle Marie Bazile, Mme Vve Og Rim e & Rimbeau, Melle Tertalia Vve Thélamon Pétion, Mr et 1 in - Consolar et leurs enfants, Mr et. é Ogé Rimbeau, Melle Lélia Dardige®® i de tous les autres parents. Nos sincéres condoléances 30% éprouvées. Visite Officiellé Nous avons annoncé, _ hier que les Secrétaires d’Best de is. Nécrologie Les jurés descendent prennent siége. D. — Le fait par Jhon Nathaniel Hen- 1907 commis un meurtre sur la personne Rép.— Out, 4 lPunanimité. D.— L’accusé J. N. Allen en est il cou- Rép.— Non, a la majorité. Dommages-Intéréts M.* Cauvin demande 25.000 de domma- ges incéréts, le meurtre ayant été déclaré constant. M* Houdicourt réplique par des