Deuxiéme Année, No 387. PORT-AU-PRINCE ( Haiti ) Jeudi, 16 Juillet 1908 5 Me taene dnc Aa cS “a AE. AR A ADEA CD Le Matin ABONNEMENTS : PURT-AU-PRINCE) -Un Mos. DEPARTEMENTS) Trois Mois. ETRANGER Trois Mots. ' Pour tout ce qui concerne lAdwninistration du Jourzal. DImECTEUR: Clément Magloire, La ligne de navigation Haitienn ET LA PRODUCTION NATIONALE QUOTIDIEN | REDACTION-ADMINISTRATION | 45, RUE ROUX, 45. = ————— ee ee ee S’adzresser aA TAons nr Ar’ 2. SR eee Ee 2 1 e LE NUMERO { () GENTIMES or = Les abonnuiments partent du rt et du rg de chaque mois et sont payables d’avance Les manthscrits insérés ou non ne seront pas rendus . bg . ze k. ou Bonece-Fo:. ] TERE S. 2S. A . . . . :aee ve dit M. Demolins, comporte !a présen- condition ou acréer en eux les apti- ce du patron, ce dernier devient vé- tudes nécessaires pour les rendre Ji- ritablement responsab'e d+ la situa. bres de lcurs personnes, ont été a tion heureuse, ou malheureuse, des un moment donné portés 4 interrom- classes inférieures, paiszqu2 ces der- pre Vexercice de ce patronage pour niers dépenident directement ou in- « rentrer » en France, en confiant directement de lui pour leur existen- auX intendants que nous avons déja entiere » Cette sentence at- dit le soin de diriger leur exploitation. Iv ce tout u teint d’aulant plus directement les pa-: Or, les pires patrons ont encore été Vai expligué dans mon = précédent} ces résultats se fit it sentir dans 1-;trons de la période coloniale que le Ces intendants qui, moins intéressés rendement du sol, tant au point de} mode d’engagement auttravail, qui &- 4 ménager les forces des esclaves et atie comment te changement dd butet d’objet dans Ja culture de notre sl accontribué a diminuer son ren- dment, et A coté d-cette premi¢re fon explicative de notre déclin tgkcole, j'ai annoncé une seconde tason, dont j'entreprends aujour- Choi d’entretenir le lecteur. Je formule comme suit cette secon- de cause de notre décadence agricove: le défaut de patronaye. Quand j’aurai dit en quoi consiste ce défaut de pa- tronage et cominent il expliqas la rui- be du travail avricole haitien, les re- lations du sujet nous améneront & j-- ferun coup-d'ieil sur les conséquen- ces da ce méme défaut do patronize dans la vie privée et dansla vie publique is nos campagnes, et dans cette tite excursion, on me passera l'am. tion de faire toucher du dvigt au lecteur le siege précis de notre mal social. Eo méms temps que le colon fran- (als apportait, comma éléments d+ suc- 8 dans son entreprise agricole, le Mimulant du désir de la richess.2 et Texploitation des denrées commer- €8, c’est-a-dire des denrées lui per- Mottant le plus rapidement de réali- ce désir, il apportait aussi sa pro- Personne a la direction et au con- tear 12,800 entregrise,— ca qui, dans ce qae l'homme entreprend, Weréeente 1a premiere condition du eacces. Uc habit tion » du colon était pla- hea: j saplus directe administra- dtaed avait sa résidence ; le foyer ben 8’'y trouvaient confondus ; Nees aisait sous son inspiration et vons im med tion était nécessaire 4 une per contrePrise qui comptesit pa: fois taine le nombre des bras em- et des animaux, et par millions denial engagé dans |’exploitation. ‘Neale 2 ne doit étonner dans les a Obtenus, etie premier de aginer combien cette vue de la quanxtité que de la qualité tait représenté par l'esciavage, faisvit, des animaux, eacédaient les uns et plus que tout autre, dépendre d’eux les autres dans unique but de faire des produits. C’est que le travail agri- . f ; : cole était pstronné directement par Ie|les ouvriers -y c’est-a-dire les ‘escla- davantage « payer» Il’entreprise et chef de leatreprise et jl apportait| ves— « pour leur existence tout entié-,|d'augmenter, par conséquent, leur irevenu a eux. dans Ce paironag? toute son expérien- ce et toute son intelligence. Voila, au point de vae du travail. les causes qui doivent servi~ 4 expli- quer la prospérité économique de li colonie francaise de Saint-D »mingu >. Sous cette « facade bril'ante » s° dissimulait malhsureusement un é li- fice social bati sur dy sable et je vais essayer en deux mois de déterminer les vices de cette construction. Tout d’abord, le patronage du colon se limitait au travail, eten s‘appli- quant au travail, il ne sexercait que: vue du seul rendement de la produc tion, sans penser & organiser Conve nablement les conditions méme de ce travail. Nous savons comment, 4 l’époyue actuelle, l’antagonisme social joue 4 la fois le réle de cause et d’effet dan. la brdlante question ouvilere : ces la situation respective des classe-. leur hostilité réciproque qui explique les crises ouvriéres ; celles ci, do leur cété, aggravent de plusen plus et perpétuent cet an‘agoaisme. cette co si lération comment la « re » est de solution sociale et non, économique. La révolution Domingue et I'Indépe ne quiena été l'issu des esciaves de S iiat- usstion ouvriére: c'est un souléveme ndance haitien- en. e sont autant tution que nous savons. re », littéralement pariant. Je n’hésite donc pas un scul instant; Comment, aprés cela, rendre res- a fixer sur la téte des,co'ons eux-mé- Pponsable de l’explosion qui 8’est pro- ines la responsabilité des événgments duite la classe inférieure maintenne dont ils ont 4:4 les premicéres victi- dans ses habitu-Jes de vies originets m s, car leur faute principale a été de accrues «ailleurs par la corruption n’excercer leurs devoirs de patrorage meéme de la classe supérieure ? que dans Ja mesure stricte des inté- = M_> Prosper Prieur a bien raison de réts de leur exp'oitation et de ne pas penser que le plus grave défant du ‘les avoir excreés en ce qui conc rae mode dengagement au travail consti- la vie privés de laclasse inférieure. — tué parl’esclavage, consiste en ce que, Nous avon; vu dernicrement. dans parle maintien dans lta condition in- une autre série d'études, comment férieure de la classe ouvriére, il ne 'élémant particulariste, émigtant de forme yguére de capabies et empéche ‘la Plaine saxonne et aboutissant en par conséquent la cla-se supérieure Rien ne 80 § OFpleiler- pQus 608 G- » apres Fanage oa Co i peut mieux démontrer que n- ‘avoir créé en lui les aptitudes Sodcias ude. our fa ie alx ouvrié- | tes ; p‘as tard encora, il éleva le serf vons dire que si Gaule -ous la représantation du Frane,' de se renouveler, lorsque celle-ci est est devenu chef de domiine; et co»m- ‘atfeiute par fa corruption. ‘ment sa principale préoccupation: Nous expliquons donc la_ prospéri- s'est portée sur la con hlion sociale da. té économique de la période colo- ses engagés dans le travail agricole. niale par: 1° le but et objet de l’ex- Le chef de domaine franc a commen- ploitation agri.:ole; 2° par le patrona- cé par modifier l'esclavazs romain ge du colon s’exeryant principalement trouvé enGaule en améliorant la con- | sur les résultats du travail. dition méme de l’esclave ; ceci fait, il! Nous sommes en méme temps ame- transforma plus tard I’esciave en serf:nés a expliquer fa grande crise sociale en lai donnant un coin da du domai-'d’l y acent ans par l’absence de pa- pe que, nous de- @ patronage da co- ala condi ion detenancier libre, et lon frangais n’a*pu s’exercer comple- c’est grace 4 ces étapes successives tement, c'est grace au systéme de co- !que ta féodalité territoriale a pu avoir lonisation ad nisisira ive propre A la i en France cette robustesse de consti-' race francaise et qui a créé eutre les ‘planteurs et les gouverneurs cea ti- A Saint-Domingue, rien de pareil: | raitlements et ces agitations gui n’ont o: ® i e d'incidents duns cena’ dnt aign la condition de la classe inféri-ure pas peu cottribué & conduire 4 lin- Sur qui reste la méme et lesclave, comme !a: dépendance !a classe inférieure: dans i ‘rons. des ateliers contreles pa lité de catte béte de soinme, doit produire cons-!ces luttes de domination entre les co- doit tomber la respoasabi grove supréme dans laquelle vriers, en détruisant les a n’ont pas méme Iaissé aux patron ressource de fermer eux-mémes dablissem mts 7 « Das gue la constitution sociale, | les ou- | tamment, pour hater le moment oa le, loans et lesagents do la métropole, elle teliers, | chef du domaine doit «se retirer »'a été assez avisée pour jouer le réle 3 la'et gagner les rivages métro litains. :da troisiéme larron. Ceux d’entre les patrons qui étaient! Cependant les travaux importants up peo disposée & méneger les forces! de ’époque coloniale, dont tes rui- de l"esclave et méme & amédiiorer leur’ nes peuvent encore se constater de