——— —— peuxieme Année, No 321. PORT-AU-PRINCE (Hairt Jeudi, 23 Avril 1908 Le Watin QUOTIDIEN oS ABONNEMENTS : rMuors Une Gourde D’AVANCE DEPARTEMENTS & ETRANGER : Frais de poste en sus. _——— Pour tout ce qui concerne |l’Administration du Journal. s’adresser * “wonsisur Arthur I DIRECTEUR: Clément ——_ eee UN ANNIVERSAIRE OSWALD DURAND *, 4 pa ‘eille date, — le tout’ Port-au-Prince un homme affection- un amant passionné des es, l’aede des faits héroiques de p histoire, OswaLD DURAND, qui, aes @uvres remurquables, mérita ttre glorieux de poéte national. Aait an virtuose d’une belle en- mee poétique,— doud d’exquises mrt et d'une brillante pénétration sprit. savait plaire dans tous les genres | cultivait, eut-i! A chanter nos apagnes verdoyantes, pos plaines tilleuses, avec les limpides cours Au qui les teaversent en tous sens les fertilisent, nos bosquets char- ants, nos sites enchanteurs sur le Bchant des ccteaux ensoleillés ou is les profondeurs de os paisi- 8 valluns. Jamais il ne lui manquuait la note Oe Voriginalité nécessaire f peindre Chaque tableau qui se rOulait a ses reyvards, loraque, fe von, aux premiers feux du jour, Ou site par un beau clair de lune, i! ur 4 Sein de notre incomparable ®, chercher une inspiration. OD ruiat assis tranquil'e au bord ides Aire Ou appuyé contre les Al en-recroisement des sen- Uris, il écoutait le frisson des Crayon & la main, décrivant bitten pons de son coeur. Et bien- bettas it. ournait au logis, heurevx - UN petit chef-d’osuvre ve- Voir le jour. 1 6 OCcupait sa pensée au- ? due Dimporte quel sujet qui l’as- rs nos hes 8es pérégrinations a tan ols silencieux.— II la pre- Lou date dans sa gracieuse sim- tirait & son hoo Opulente grandeur ta lyre tou) onneur sur les cordes ore, urs vibrante, to jours ” ta Chants bien dignes pour oe eauté Native ou rendre etd de ses tus iégendaires, a 8 sentiments de mére Gal ¢ C’était un veritable artiste. Il savait émerveiller par les charmes dout su pensée se revétait aussitot qu'il! ou- vrait son ame a ses réveries, ou qu'il improvisait, 6lendu dans son hamac, sous les verts rmanguiers de Bizoton- les-Bains, quelques couplets d'amour a sa griffonne fayorite,on bien, a l’om- bre des frais caimitiers de Mariani ou bien encore sous le do- me des sv- I- tes palimis- tes ce Pé-- tionville, ce stroz hes deé- bord antes du plus pur patriotisme, Li-ez /da- lina, lise z Choucoune, lise z Ces Al- lemands, ses ehants patra otiques, et vous y {1ov- verez tout rhomme, le poéte, le pa- triote qui satitra les- time et la sym pathie, non seule- ment de ses com pakrio-- tes,'maisen- core de tous ceux quisa- vent dansles régions loin taines d’Ou- tre-mer admirer le C.alent réel wim-|vains. La pocsie fixa porte ou il se rencontre. Coppée et Brisson lui ont tendu cor- dialement, confraternellement /a main. Mort, Oswald revit dans tous Ios coeurs. Il a emporté avec lui dans fa froide tombe des regrets qui éternise- ront sa mémoire. Ici comme ailleurs, on aimera souvent se ressouveulr REDACTION-ADMINISTRATION 4}, RUE ROUX, .}5. Oswald DURAND Foéte National Magloire, Les abonn, Les manuserits inseres GU ten ne ot. ie SIDORE, aS, Re LE NUMERO A0) GENTIMES memts partentdu re et durj de chaque mois et sont payables WVavance ran Pere . ro an A EE Salo A ah AI Rte 0 RO ARTNTTOOOG SS -ATGE aD as aeatatacaaren nate anaes. 5 2 :te. Pear al qu'il fut le chantre incomparable de/ notre nature tropicale. Mais un dernier mot. Comment Oswald se fraya-t-il son cherain et devint-il un amant passion- né des Muses ? Sans doute i] naquit poéte et:sa pla- ce était toute marquée au Parnasse, en venant au monde. « Cependant, disait-il toujours, je suis fils de mes ceuvres. Je dois mes succés 4 mes efforts personnels. » Et, en effet, il n’eut point ason dé- but dans la vie les moyens comme beaucoup d’autres, de se faire un nom brillant dans fa lit,grature. Ses ) “études _pri- maires ter- minées il lui _fallait em- prasser une Carriére ina nuelle pour Subvenir a ses besoins Il se fit ap- premti fer- blantier. (Vest dans Patelier ot il fut adinis q’il se per fectionna dans les let tres, les sci- arts. eJe me pris adtudier, ré pélait i)pour me complé- Cae vres des grands écri- toutefois mon esprit. Je cherchai, d¢s tors, les bons auteurs. Lainartine, Huyo, Barbier, Musset et tous les grands noms de la littérature étrangeéere, Cervantes, Shak- speare, Schiller, Millon, exeitaient en moi le feu sacié, lorsque je mettais une passion ardente a devorer leurs ceuvres immortelles. ences et les, ¢Puis, fappris tout seul la prosodie frangaise. Je me surpris un jour a crayonner quelques strophes. Je les [tronuvai parfaites, C’était de la préten- ‘tion, je dois Vavouer : cependant, c’était aussi trés naturel, mes ocuvres in’avaient d’autre admirateur ane mot. !Mais je n’osais en rien faire. Je pour- |Suivis mes essais pourtant. Quand je ime sentis de force 3 naraftre en pu- blic je n’hésitai nas a tenter ta renom- mée. Mes premiéres impressions fu- rent accueillies et applaudies. « Et c'est ainsi que de mes propres ailes je pris mon essor. «Maréputation était faite: j’avais ac- quis la protection des dieux qui m’a- vaient inspiré. » | La est tout le mérite. Une telle vo- }!onté d’action valait bien Vapotheéose 4 laquelle assista le barde, Ie tendre aéde, quand vint VPheure de rendre |hommage 4 son lumineux talent d’ar- tiste. , Tlwest plus. Son sonvenir doit nans tester cher et, chaque année. an 22 ‘Avril, tressons une couronne de yvlor- treet @honoeur 4 celui qui sentant ve- -birsa fiu disait, dans un adieu supre- ‘mm, A la jeunesse : Celui qui va mourir, vous suluc, 6 jeunesse Avenir du pavs! ; | Que par votre talent notre Haiti renaisse ! Vos vertus lui rendront ses droits longtemps ' tralais, Venue, Vois, pour encourager ton heureuse O génération Nouvelle! tes ainés debout, la téte nue Bénissant tes efforts et ton ascension '... LE REVEIL CONSCIENCE NATIONALE En politique, la pire des situations est le silence mécontents. Les malenten- dus regsettables peuvent devenir fanes- tes pour un gouvernement, si gouver- nants et gouvernés ne trouvent le moyen de faire cesser les mnéchantes passions qui obscurcissent la vérité et qui égarent 1a taison au milieu des intéréts particuliers cherchant satisfaction au mépris de ce qui | devait constituer le bonheur national. Un conflit est un état de gaerre sans hostilités ouvertes. On gagne beaucoup A se faire comprendre ; et, alors. l’entente devient