Deuxi Frais de pdste en sus. ame Année, N» 317. nnn nnn ee ee : Le Watin QUOTIDI "ABONEENERTS: pan ors Une Gourde D'avance D&PpARTEMENTS & ETRANGER : eo. @ Clément PORT-AU-PRING DrmEcTEUR: oC Uacrr) Magloire, REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. LE NUMERO 10 CENTIMES Samedi, 18 Avril 1908 ioe te Se “ « e . ¢ a . Les abonnements partent du 1** et du 15 de chaque mois et sont payables d’avance Les manuscrits insérés ou non ne seront pas rendus CONDAMNE GIORDANI L'Agent firministe jugé mardi s’en tire avec six mois d’emprisonnement Dépéche au « Matin » . @ MATIN ». — Port-au-Parnce ‘Waw Yorn, 15 Avril. — Dépéche pirticu- da « MATIN ». — Giordani condamné six mois d’emprisonnement. | git Practs Giordani acommencé le mar- 30 Mars dans l’aprés-midi devant le Ju- geChatficld, président de la chambre crimi welle de la cour de circuits des Etats-Unis. Ul far d'abord procédé au dépédt des pie ets A conviction : paquets et caisses de |’é- mission illégale de Firmin, caisses de cara- et caisses de cartouches. L’audience ensuite renvoyce. _Le lendemain ter Avril au matin, eut lieu Vaudition des témoins a charge. Les prisonniers Joseph Giordani ct Hen- ty G, Thomas, Directeur de la Hamilton ak Note Ce gui fabrigua les faux billets éaient la barre. Giordani se tenait assis enire ses deux files venues pour lui don- Rerun air interessant. Lavocat de la defense, un maitre Chie bous, demanda en premier lieu que fut dé- montrée ex'stence des faux billets. : témoignage du consul d’Haiti 4 New ense Ge Geffrard Cesvet. tut invoqué a ‘Le consul Haitien a fut faite. woulever de la défense se mit alors 4 = " interminables et subtiles cxcep- demanda la reproduction des lois Hai- tennes concernant le cas en jugement. Le Conse] me soumis le texte de la Consti en 4 ait et des lois contenues dans le “tel ¢ Mr Claudius Ganthier. ae de Giordani déclara que rien ne office oe cecueil comportait des co- €s de lois acceptées par | - Ee ot d’Haiti P pm Boe owl, Ceci il se américains déposa et la preuve basait sur ce que les re- similaires & celui de Gane thicr, portent de rigueur sur leur couver- ture mention de !a loi qui autorise la pu- blication. Monsey Cesveteut beau ddciarer que ! Du peintre Lethiére Pee! Mon-ieur Ganthier est un fonctionnaire autorisé ct gue son livre a regu l’approba-: , . i Ce tableau dune valeur 22 200.000 | seul, comporte, pour les haitiens, une si tion du Gouvernement dHaiti 4ui consa- cra soa impression un crédit budgétaire, le moyen de Vavocat de Giordani fut ad- mis par ie Tribunal et Vatfaire fut encore renvoyée. On eut alors Vimpression que le proces ne pouvait plus continuer sur le ch:f d'ac- cusation d’émission illégale. L’émission il légale n’est en effet, punie parc les lois amé- ricaines, en vertu. d'une disposition méme de la Constiution, que s'il s’agit d'un dé- lic concernant la monnaie des Etats-Unis Ce qu'il s’agissait d’examiner, c’cst plurét la question de contretagon des billets de Gouvernements étrangers, fait qu'une loi spéciale prévoit et punit. C’est le mardi 14 du courant que l’affaire a été reprise. Giordani a été con- damné A six mois d’cmprisonnement. Nous n‘avons pas encore d’autres détails. En attendant, nous devons des félicitations aa hant esprit de jusice et de libre jage- ment qui dominent toute l'organisation américaine. Dans ce pays, il ne saffit pas u’une affaire intéresse un pays comme aiti pour qu’aussitét notre droit soit sus- ct, qu’on nous préjuge en tout et que es décisions sortent contre nous. En dépit de toat ce qu’on a dit du con flit des Races en Amérique, nous n'y voyons pas le Gouvernement, s'arréter 4 aucune considération de cette nature quand il sagit d’une solution 4 don- mer dans uce affaire pareille i l'atfaire Giordanie. . Quelles que soient les opinions absurdes que la presse Ju monde entier a tenté ces jours derniers d'accrédicer sur le compte 'd@’Haiti ct de son gouvernement, e quel “que muuvaises dispositions que cette cam- pagne soit arrivée 4 induire les Gouverne- titre : l'Union, indique bien le suje. Ce tableau estimé,dit le Soir de Port-au-Prince, 4 roo mille francs,fut placé derriére le mai- ments europtens A Vévard de ce pays, la}tre autel de la Cathédrale. justice ameéricaine vient de donner une ‘marque éclatante de la hauteur des ses vues et de sa liberté d’arbiire. Nous vous le répétons, ce peuple li est wrand et c’est lui qu2 nous dzvons prendre comme maiire d’éducation ! — | | Quest ! L'UNION —_— ‘francs a disparu de la Cathédrale. ,, ' Nous lisons dans la Guadeloupe Lit- \téraire, N° du io Mars la note suivan- ite concernant te tableau PUnion qui 'a disparu de la Cathédrale. Qui, a part quclgues eters, connait 'chez nous Lethicre, le grand peintre, qui ‘fut directeur de Académie de France 4 ‘Rome et dont: les tableaux sont soigneu- sement conserves dans les musdées natio- 'naux ? Fils d’un colon de Sainte-Anne duo nom de Guiilon, notr2 compatriote, troisime fenfant du plinieur, sedonna le nom Le Tiers, qu'il transforma, plus tard, en Lethiére. « Ain:i que tous Ics créoles, dit M. Gilbert Stenger, dans 11 Reuse Hebdo- madaire, il avait une imagination vive et passionnée et ses compositions, 4 l’école of il était entré, se distinguaient de celles de ses camarades par de la verve, de la fou- gue, du mouvement dins l'attitude des p:r- sonnages #. Eléve de David, Lethiére ne tarda pas 4 é:re Ie rival de son maitre dont it modifia un tableau de Brutus, en chan- geant le drame. | Sous le Consular, l'art était divisé en | deux camps : Iécole de David et celle de e ni les juges | Lethiére. Quand, en 1804, Jes nuirs d’Haiti, chas- sant: de leur territoirc les troupes du pre- mier Consul qui voulait rétablir |’esclava- ge aboli par la Convention, proclamérent Vindépendance de Jeur pays, Lethiére,n’ou- bliant pas ses origines, envoya en hom- mage 4 ses congénéres un tableau dont le (eVenue tableat A la suite des troubles qui désolérent la nation haitienne naissante, le tableau dis- ‘parut. Le Soir de Port-au-Prince du 24 Mars 1905, s’‘occupant de la question, di- sait: « Nous ne croyons pas, pour notre part, que le tableau ait été enlevé. Peut- étre pour le préserver des détériorations auquclles il était exposé, en raison de I’é- tat de vérusté de notre Cathédraje, avait-il été placé en lieu stir. Il serait bon néan- moins que l’on fit connaitre ot se trouve actuellement ce beau tableau.» Et un député, dans une lettre pabli¢e par le journal haitien, affirmait que « les circonstances de I’enlévement du beau ta- bleau de / Union de Lethiére, qui, a lui | cdifiante leg on d'harmonie sociale sont con- nues de quelques-uns d’entre nous. Par les declarations qui seront faites 4 la tribune, le Pavs sera misau courant des vicissitu- des de cetre cwuvre d'art depuis le jour ou des mains impies, dans nous ne = savons quel bur. l’ont fait disparaitre de la Cathé- drale :. Nous ne savons quelle suite a été don- née A l’affaire, si méme elle a été portée au Parlement de la République d’ Haiti, comme le promettait le député, dans le Soir de Port au-Priuce. Toujours est-il qu’- il y a eu en Haiti une remarquable ceuvre de Lethiére, faite en des circonstances qui honorent le grand peintre et dont le su- jet était d’une haute signification sociale pour les Aniillais. Il est regcettable que |’ Union n’ait pas été conservée en Haiti avec le soin voula: c’ctait sans doate, A cause da sajet, un chef- d’ceuvre... oe s * «@ Lethiére, dit Privat d’Anglemont dans ‘Paris Anecdote, é:ait mulatre de la Guade- loupe ; il était trés brave, trés peu endu- lrant. Apres une querelle qa’il eur aa. Café |; militaire de la rue Saint-Honoré, et dans |laquelle il cut le malheur de‘tuer et de -blesser trés griévement plusieurs officiers, il dut quitter Paris, et grace 4 la_protec- ‘tion du Prince Lucien Bonaparte, il fur inommeé directeur de I’école de peinture a |Rome ; son attelier, ot il se faisait, au- | tant d’assauts d’armes que de peintare, fut jfermé, et ses éléves furent envoyés, par ordre, dans cous les autres ateliers.»