4re ANNEE, Ne 257 PORT-AU-PRIN CE (maft1) JEUDI, 6 FEVRIER 1908. be - ABONNEMENTS : :ak MOIS Une Gourde D’avaNcrE Dé&rPaRTEMRNT® & ETRANGER vrais de poste on sus. L'ETAT AFRO-AMERTCAINS On 8? rappelle laftirmation un pen j idicieuse, vraie seulement en partie, cd2M. Justin Montas, & savoir que rotre descendance est africaine et f ancaise, affirmation sur laquelle j'ai a@isayé de dire mon sentiment dans I Rtude sur le tempérament haitien. Au v-ai, nous sommes ds Afro-Latins et C tte synthése est constitués par ['é- Ih ment d'origine influencéd plus ou bioins par la cu'ture et Péducation 1. tines. Cela vest vrai pourtant que de la f1 tiede notresociété quetes hasards d3 la naissance ont, dés le commen- ¢ament, préservée de lesclavage ou atanchie durant le régime méme. {est cette partie que la tradition re- frésente comme la classe cultivée du piy3. Nous reviendrons sur elle apre= que nous aurons jetéun coup da! Sar l'autre partie, la plus nombreuse, e: la moins touchée par la mentalite latine. - Nous n’avons pas besoin de par- gone nos campagnes, ni méme nos Panlieues, pour nous rendre compte u peu de progrés social réalisé par os couches inférieures : le libertin:- ‘3, Vimmoralité, ignorance, l’'impré- ‘oyance, le vol y ont conservé leur gaeur d’origine. Rien ne me révolte | t comme de voir assez souvent nos lablicistes s’indigner a la lecture des: teités ‘ur notre comptd par: éres : nous sommes | des cootempteurs dans. us Ceux qui ne nous prodiguent pas| 8s éloges, et nos seuls amis, 4 nos. eux, sont ceux qui exaltent ou exa-, rent nos qualités. Il est pourtant ral que nous avons plus de défauts be de qualités, plus de vices que de | be et en le disant, je risque pres- | 0s Plumes oelhas 4 voir uae lapalissade, puisqu’il est : Vral qa’‘il n’y a pas d'autres cau- responsables de notre bilan ac-: f rendre bien évidente la force Ereesive des instincts originels, e Pour tout ce qui concerne l’Administration du J ournal, QUOTIDIEN DIRECTEUR! Clément LE IMM agloire, REDACTION-ADMINISTRATION 4S, RUE ROUX, 45. NE —eeeeee—EEEeEeEeESESEoeeeeeeeeeeee s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. nous Oavons qu’a examiner la condi-: ques rues de briques en pente. tion des noirs d@Amérique. des Afro- Américains. Un écrivain hatien, dont j'aiessavé dernitrement de réfu- ter le sentiinent & ce sujet, voit dans état actuel de nos congénéres amiri- cains Une injustice dont il s’est em- pressé de rendre les gouvernemeuts américains responsables, et it crov que i’égalité politique, si elle leur était oclroyée, serait la seule eb prin: Cipale condition de leur relévemeat. Nous avons, le lacteur et moi, as- sez exvloré, A des points de vue di- vers, de Milieux américains et anglo- saxons pour étre pius ou moins péné- trés de ta urentaiite qai les ¢ se. Jctons un regard sur quelque coins de ces milieux occupés par des: Afticains, alin qua le contraste puisse : se dégaver de tui-méme et que nous, puissivias bien nous rendre compte: si le mal dont souffrent nos congéne- res de ? Union est politique ou so-ial. - Au point de vue decette démonstra-, tion, notre propre cas eut pu, a la ri-| gueur, nous permettre d& conclure +! car nous avons, dans toute sa nléni-' tude, cette liberté politique, et vous: allez voir comment notre siluation bleaux que nous al/ons esquisser. Sur la rive droite du Mississipi se trouve une respectable ayuwiomeéra- tion de « colored men », de gens de couleur, noirset mulatres. Nous nous placerons la pour faire les observa- tions que nous projetons. Nous savons deja l3culte de l’An- glo-Saxon pour son home et son con- tortable qu'il ne sépare pas des prati- qes au moins élémentaires de l'hy- giéne ; voyons comment les colored men dont nous parlons s’établissent dans leurs demeures privées : misérables, écrit un grouillent dans logis. des « Les plus voyageur digne de foi, les caves qui leur servent de Dix, viogt, ils y couchent sur | paillasses que séparent des cloisons | me, oat souvent relevé des e paralléles, élevées & mi-hauteur du mur. Un bec de gaz, solitaire, cligno- te sous la vote commune de ces « chambres ». Lavé & grande eau, lusieurs fois le jour, le sol demeure umide et gras. aracrert- | gj dent les 1 | « De moins pauvres gitent dans quel- Con- tre les fagades sont appendues des échelles en ter pour tuir VPincendie probable A Vintérieur, de longs es- caliers Menent au couloir ea Dboyau, qui passe devant le parlor, jusqu’aux “appartements mal platrés du boarding house. Deux pieces puantes, ornées de chromos politiques, contiennent véenéralement, la premiére, un, poele ‘minuscule et cussé, une table de sa- ‘pin, une lampe a pétrole dans sa sus- pension, deux ou trois chaises ; et la seconte, un lit de fer, un pot de zinc ‘avec son bassin sgr un trépied de -fonte. A deux séries de patéres pen- oques du couple. On y trou- ve aussi une malle ornement‘e de linquant. » Cc Ce qu’il v a dans le home de VAn- glo-Saxon, c’est un groupement fami- lial réguligrement organisé ; « toute la vie américaine, celle de la bour- yeoisie et du peuple, évolue autour du mariage ; le citoven de IUnion tra- vaille pour l’épouse unique, son idole chovée, comblée, admirée. » Or, le sale taud!s que nous venons sociale se rapproche cependant des ta- 'd’examiner et que !homme de cou- ileur loue dix dollars par mois, est | presque toujours habité par un cou- ple uni par le concubinage. L’Afro- , Américain « n’attache a engagement congugal qu‘une importance relati- ive » ; de sorte que, dans les rares cas ou il réalise l'union conjugale, celle-ci n’est jamais guére respectée. « Le concubinage est son état sen- timental préféré », et « au moindre caprice, aprés une querelle futile, il abandonre la mére de ses enfants, et eux-mémes ; d’ailleurs sa moitié n’est pas MoOias inconstante. » Les faits-divers des journaux amé- ricains foisonnent de viols et de mille tentatives imputables 4 la lubricité, relavés aucompte des Afro-Américains, |Des écrivains symgathiques a fe cag- ‘se noire, sans ier le fait en Jui-gpe- ar a- tions dans les statistiques p Je ne Chicanerai pas pour un pes pilus ou un peu moing, et dans qe que me- sure que cette ge eit relevée, elle est de nature— nous ne possons dues, cremser niteur manquer de le déplorer— 4 e Matin 2D NUNERO 4 () CENTIMES. Les abonnements partent du rer. et du rs de chaqas mois et sont payables d’avance ono Lee mapuecrite insérés ou non Be sont pas remis. un abimeimmense, a marquer une dis tance longtemps infranchissable en° tre ces fideles fils de puritains que sont les Américains et les rejetons d’Afrique aux mceurs si contraires. Nous avons assez vu, pour nous eXx- pliquer ce contraste et cette hostilité, combien le tempérament anglo-saxon exerce sur lui-méme une contrainte perpétuelle et une discipline morale rigoureuse afin de réfréner et de sub- juguer le cété passionnel de sa nature et d’assouplir presque entiérement son étre dans le sens de Tleffort, dau travail et. de l’énergie. Nous reléverons encore une ou deux différences remarquables dans l'état social et la mentalité des Amé- ricains et de leurs compatriotes afri- cains, afin de compléter notre coup d’wil ; puis nous essaierons d’établir, par un rapprochement avec notre pro- pre état social, le caractére originel des défauts et des vices dont nous avons entrepris de faire |’inventaire. en eee Du Bulletin officiel du Département de la Justice, nous extrayons ce qut Suit, concernant Vouvrage de notre ami Claudius Ganthner : BIBLIOGRAPHIE M. Claudius Ganthier a bien voulu nous adresser le premier volume du Recueil des Lois et Actes de la République d’ Haiti qu’il vient d'éditer. Nul n’était mieux préparé pour mener 3 bien une ceuvrede cette importance: avocat du barreau de Port-au-Prince, Me Ganthier a le respect professionnel des textes ; secré- taire-archiviste de la Chambre des députés depuis de longues années, il assiste 4 la con- fection des lois et trouve, dans les archi- ves de cette assemblée qu’il dirige avec compétence, les éléments mémes de son travail. La nouvelle publication commence 4 l'année 1887 et finit 4 1894 inclusivement. Elle sera complérée pac un second volume gui embrassera la période comprise entre 1894 et 1904 et qui doit paraitre tres pro- ° Depots 1886 a uel peblica- is I « apart quelques tions partielles et incomplé&es, nos leis, dit M' Ganthier sont restées entoules, ca et 1s dans les collections ds —— —— « Et toutes ces lois en majcure partic in- trouvables, lorsqu’il faut ou les appliquer ou réfuter l’intcrprétation judaique quen donnent quelques uns de nos hommes de PRINS DIVERS lois qui les posstdent. Les anciennes col-| RENSEIGNEMENTS lections du Montteur deviennent chaque joar METSOROLOGIQUES plus rares; elles se détériorent pas le temps ou l’usage, ou disparaissent par les flammes dans un pays si sujet aux incendics. Dans de telles conditions, la promulgition ne suffit pas pour faire connaitre les lois. » Le service que rend 4 tous M. Ganthier, en recueillant et en classant méthodique- OMbsecrveatoire DU SEMINATRE CULLEGE Se-MARTIAL Mercrepi 5 FEvRIER ment les lois, décrets, arrétés, réglements | Baruméire a midi 764 "/"7 , et tous autres actes publics de ces der- r s \minimum 22°,0 nicres années, est grand : nous devons lui} Tewapératur © mariwum 30°, \ en ctre reconnaissants. Nous avons souvent, dans cette revue, montré la nécessité d’une codification s¢- rieuse de nos lois. M. Laleau, Ministre de la Justice, et M- Dominique, Commissaire du gouvernement pecs le Tribunal de Cas- sation, ont particuliérement insisté sur ce point dans leurs dernizrs discours de ren- trée. Nous faisons des lois et les entassons les unes sur les autres ; mais ii se trouve que quelques-unes se contredisent et que la plupare ne répondent point 4 nos besoins actuels ou ne sont plus compatibles avec les nécessités de la vie dans les soci¢tés mnodernes Il faudrait done préparer |.s voies 4 une refomte complete de notre lé- gislation, en commengant par un travail analogue Aj celui qui vient d'étre entrepris en Angleterre. On sait, en effet, 4 quel point est com- pliquée et abondante la législation anglai- se. Aussi une commission de jusristes a-t- elle été chargée, sous la direction du comte de Habsbury, ancien lord-chancelier d’An- leterre, et de I’éminentjurisconsulte Wil- by Chitty, de codffier les lois cn vigueur dans le Royaume:Uni. Chaque sujet est traité par un spécialiste qui, non scule- ment exp'ique la législation actuellement en ctat, mais foucnit un tableau complet de Ja jurisprudence afférente 3 la question. Ou ne pouvait pas raisonnablement de- mander 4 M. Ganthier de nous donner un travail pareil. Les difficultés qu'il a rencontrécs, rien que pour recueillir les nombreuses matié- res de son riche volume, ne lui permetaient pas de faire ceuvre de commentateur. Il sen explique d’ailleurs dans sa préface : -« Emporté dans le courant de lavic et sollicit® 4 dépenser ailleurs dans la grande bataille de l'existence, toutes les forces vi- ves de l’intelligence, eussions-nous voulu, par goht p iennel, remplir un rdle de commentateur que nous n’en _fussions pas capable, vu le nombre considérable de ma- tériaux recueillis, classés et qn’il famdrait fouiller, disséquer et analyser. Nous Jais- sons ce soiu 4 d’autres appelés par leur loi- sir i faire des ceuvres doctrinaires et di- dactiques. » Me Ganthier peut toutcfois se dire qu’il a travaillé 3 rendre plus facile l’ocuvre des commentateurs 2 venir en mettant 4 leur disposition les matériaux sur lesquels por- tera leur examen. Movenne diurne de !a températare 749.3 Ciel clair le matin, un peu nuageux I’a- prés midi ; couver: A 6 h. du soir. Quelques gouttes de pluie vers 6 h 4o 8h. 45 forte averse : 14, ™/™4. Le barométre en baisse pendant la jour- née est un peu remonté pendant la nuit. Quelqves légers mouveinents sismiques. XR. BALTENWECK Tribunal de Cassation SEcTION CRIMINELLE | Audience du Mercredi, 5 février 1908 | Présidence de Mr le Président, H. Le- chaud. Le Tribunal prond si¢ge 4 dix heures et | demie du matin ct prononce les arréts | suivants : 1° —Celui qui déclare mai fondée l’op- | position formée a Pordonnance de non lieu | de Ja Chambre du Conseil de I’Instruction Criminelle du Tribunal civil de l’Anse - Veau en date du 17 Décembre de l'année expirée par le Dr Alexandre Louis Augus- te, sur la plaince pre lui déposcée contre lesnommés A. Ogé Rimbeau, Lugaés et Gutierez Mathurin ; dit que l’ordonnance sortira son plein et exdicr effer. 2° —Celui qui déclare le sieur John | Henri Nathanic! Allen non recevable quant A présent en sa demande de déchdance ; Celui qui dessaisic pour cause de sureté pub‘ique, ies juridictions dz Port- de Paix, de Saint-Mare et des Gonaives de | la connaissance des crimes commis par Iz nommeé Antenor Firmin et ses complices au cours des derniers événements politi- ques qui ont eu lieu dans ces diverses cir- conscriptions ; désigne la juridiction de Port-au-Prince pour en connaitre, et ce, en} conformité de l'art : 429 Tustruciiou Cri- minelle. Plus rien le siége est leve. Tribunal Civil Audience civile du 5 Février 1908 Le Tribunal a pris site 4a dix heures sor la présidence du_juge P. Joseph Janvier qui a entendu les affaires suivantes : 1° — G. Fouché contre les consorts Montis. 2° -- Amels: Theéophile et consorts contre Petite Rose Jean Baptiste. 2° — Cécile Romane contre cher Jean Louis 4° — Manton contre Astrel Victor. 5 ° — Dr Arnoual contre Mme Ve Clé- ment Bellegarde. Puis le siége est levé. Les haisers de Kubelik Jan Kubelik, le célébre virtuose, est ma- rié. La contesse Marianne Szaky-Tzel est trés jalouse. Mais elle s’enorgueillit de la eee + Scheel- C. B. L’administration du« Matin » rappelle aux abonnés de la Ca- pitale quils ne doivent rien ver- ser, abonnements ou autres} gloire de son mari. Aussi s’est-elle décidée que sur REGUS IMPRIMES et ° ne pas lui faire de sccne quand ses ad- signés de M. l’Administrateur | miratrices demandent i lembrasser. L’au- Priére d'aviser l’administra-|tre jour, 4 Vienne, une jeune Autrichien- tion de la moindre irrégularité| ne de la haute aristocratie, merveilleuse- dans le service du «MATIN» /| ment belle, demande a voir l’illustre violo- afin qu'il y soit de suite remeé-|niste. La comtesse veut savoir pourquoi. aie. Elle fait introduire lz visiteuse. —« Pourquoi le demandez-vous? — « Ah! je ladore, il me ravit. je veux lui demander un baiser. » Devant cet enthousiasme, la comtesse s’est inclinée. — Et maintenant, dit-elle, c’est une rage. Toutes les Viennoises réclament la méme faveur. Arrété Le Seceérame D'etat Intérimaire Au Département de UIntérieur et de la Police générale - Considésant que: tout Ret Souverain a le droit d'expulser de son territoire les Etrangers dont les agissements lui sont pré- judiciables ; Considérant qne les menées__des_sicurs C. Mac-GuFriz, THomas Mac-Gurriz, Monroe RICHARDSON, sujets anglais, rési- dant aux Gonaives ; et des sieurs RAPHAEL SAxcuez, citoyen cubain, Romero Montas, citoyen dominicain, demeurant aux Gonal- ves, sont reconnues subversives de l’ordre public, pour avoir pris une partactive 4 Vinsurrectiou de l’Artibonite qui eut lieu le 15 Janvier dernier ; Vu la décision du Conseil des Secrétai- res d’Erat. ARRETE Art. rer.-- Les sieurs C. Mac-GurFir, THomas Mac Gurrre, Monroe RIcwarDsoN, sujets anglais, résidant aux Gonaives ; et les sieurs RAPHAEL SANCHEZ, citoyen cu- bain, Roméro Montas, citoyen dominicain, demeurant aux Gonaives, sont expulsés du territoire de la République et seront em- barques A bord du premier batean en par- tance pour | Etranger, Art. 2.— Le chef de la Police adminis- trative des Gonaives est chargé de I’exécu- tion du présent Arrété. Fait 4 @ort-au-Prince, 4 la Secrétairerie | d’Erat de Vintérieur et de la Police géné- rale, le 3 Février 1908, an jose. de I'In- déperfdance. F. MARCELIN. * Fermeture de la malle La malle par le s/s Alleghany pour Ina- gue, New York et Europe ( via ) Jérémie fet celle pour Jérémie. Santa Mar.a et New- York par le s/s Venetia seront fermées ce soir 4 4 heures précises Société fpangaiss ds secours Mutusls et de Bienfaisance Messieurs les Membresde la Société sont riés d‘assister aux funérailles du Révérend ére Jico, décédé, cette nuit, a l’Asile. L'enterrement aura lieu cet aprés midi a 3 heures. Le convoi partira de l'A