4te ANNEE, Noe 241 PORT-AU-PRINCE (sari) SAMEDI, 18 JANVIER 1908. ABONNEMENTS : par mois Une Gourde D’'avaNcE DEPARTEMENTS S& ETRANGER vrais de poste en sus. Pour t Io ii rin Ul QUOTIDIEN DImgcTEuR! Clément KNMagloire, REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. out ce qui concerne YAdministration du Journal, s’adr | ~ LES ENRAGES DU POUVOIR que favorise une éducation mal diri-| juste parce qu’on fait, encore une fois, L’ignorance de l’histoire, les funes- tes notions sur la marche et l’évola- tion des sociétés, l’ambition, la_ soif du pouvoir, viennent de lancerle pays dans une nouvelle et sanglante aven- ture. Une poignée d’individus, mes que la Nation a désavoués, nent de fuir la terre d’exil, les mé vien- et de rentrer dans le pays ies armes 4 la, main. Le mobile direct quiles y pous- se est de s’emparer du pouvoir, dit- on,-pour cela, assassiner ‘es cifoyens et incendier les villes. Voila le pro- gramme de la ,partie qui se Joue ac- tuellement sur un des points du terri- toire. IL est bien certain que le mobile que nous venons de dire est d’ordre absolument personnel. L’entreprise ua d’autre but que da profiter 4 ceux qui en sontles promoteurs, puis a ceux qui, degré ou de force en au~- raient.été les auxiliaires et les ré.om- penses-suivraient naturellement dans ordre de l’importance des services rendus, C’est pourquoi, dans ces sor- tes de cas, ceux quiont en mains le fusil ou la torche tienne t a se SI- -gnaler:: ce n’est pas pour le triom- phe en lui-méme ; c’est pour le par- tage des bénéfices. e méme que pour proscrire le ca- chet: pharmaceutique, le médecin a recours ades formules et 4 des appel lation convenues,— ains! les auteurs des mouvements séditieux, pour faire passer et agréer le mobile que nous venons de voir, o t recours a des for- mules convenues et sacramentelles, qui-sont: le régne de la loi, le relé- vement, de l’agriculture, la liberté, la . diffusion.de la lumiére dans _ toutes les couches de la société afin que désormais chacun puisse voir claire- ment le chemin de son bonheur, et enfin la prospérité sociale dénom- mée pour la. circonstance, le. bonheur de. la famille haitienne,— etc.: Des tétes s’échauffent, des esprits s’exaltent a l’effet magique. de. ces|q mots, les sentiments explosifs: écla+ tent: dans. le cour d’adolescents-ga- gnés par.un patriotisme intempestif meilleurs chefs d’Etat: Il est doué de gée,— et toute la gamme des impres- sions de vibrer dans cette sensitive |mobile qu’est la femme haitienne, in- quiéte autant qu’égoiste et qu’une édu- cation mal faite déplace avec facilité de son axe. Cette comédie qui se joue actuelle- meat en est 4 sa millioniéme repré- me i done esser Notre mal n’est pas politique, puis- que depuis un siécle nous Jui appli- quons le reméde politique et que ce reméde échoue constamment. Il est injuste et trés-dangereux : in- fausse route et mauvaise thérapeuti- que: dangereux, parce que le gouver- nement est fort et qu’ensuite on veut exposer de gaité de cceur notre in- dépendance. Nous condamnons les auteurs de cette tentative dirigée contre la paix publique et notae chef d’Erat qui a sentation et on la joue et la rejoue de-| travaillé Aa « détourner la jeunesse de puis un siécle en baissant chaque fois davantage. Et nous ne nous en apercevons pas. Chaque fois les enragés du pouvoir veulent une chose; renverser le gou- vernemenyY pour le remplacer ar un autre. C’est le jeu que nous faisons depuis Dessalines. Nous croyons faire ceuvre de pa- triotisme en exhaltant la mémoire de Toussaint-Louverture et en déplo- rant son martyrologe: s’il était resté dans sa terre de St-Domingue, nous lui aurions nous-mémes fait subir ce martyrologe. La preuve... Notre his- toire nous en offre sufffsamment. Et puis aprés? Et des fanatiques en sont encore a chercher le bonheur dans le renver- sement des gouvernements!... Depuis l’indépendance, toujours des impatients sont en duel avec les | gouvernements, sans aucun autre pro-, fit que celui des exploitants et des malins,— chacun ayant VPespoir se- cret, sous le masque du patriotisme | de devenir a son tour un exploitant| ou un malin. Est-il possible vraiment qu’une société s’abuse et se trompe, continuellement sans baisser et s’ap- pauvrir chaque fois, davantage! Le reméde aprés lequel on croit de- voir.courir est la principale cause de notre misére sociale, car c’est grace a lui que notre évolution est périodi- quement contrariée, * * x Le.G** Nord Alexis est un de nos ualités-qui ont manqué a plusieurs, telles que l’expérience, l’orgueil du nom haitien et la bonne foi. Il a-rele- vé le prestige national. | dance. la voie fatale des agitations révolution- naires pour la diriger vers le travail honorable et fécond » et nous adju- rons les bons citoyens a se grouper autour du gouveynement pour la dé- fense de leurs biens et de leurs fa- milles. ARRETE NORD ALEXIS PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE nee eee Considérant que les villes des Go- Naives et de St.-Marc sont en état dinsurrection contre Vautorité du Gouvernement légal de la Nation ; Considérant qu’ilimporte, en vue d’une prompte pacification, que tou- tes communications soient inter- rompues entre ces dites villes et le dehors ; A ARRETE ET ARRETE : Art. 1ter.— Les ports des Gonaives et de St.-Mare sont déclarés en état de blocus. Art. 2. - Le :-présent Arrété sera pu- blié, imprimé et exécuté a la dili- gence des Secrétaires d’Etat de la Guerre et de la Marine, et des’ Rela- tions Extérieures, chacun ‘en ce qui le concerne. Donné au Palais National, le 17 Janvier 1908, an 105e. de Il’Indépen- NORD ALEXIS Par le Président: . Le Secrétaire d’Etat dela Justice et de ViInstruction publique, chargé par. ~ LE NUMERO 40) CENTIMES. Les abonnements partent da rer. et da rs de chaque mois et sont payables d’avance . a Monsieur Arthur ISID tn eee er nr ir pe Les manuscrits insérés ou non ne sont pas remis. —_——_“—<_———_— ——_——_ =i ORE, 45, Rae Roux ou Bonne-Foi. intérim du Département de la Guerre et de la Marine, T. LALEAU. Le Secrétaire @Etat des Relations Extérieures, H. PauLEus SANNON. LES Elfets du collectivisme CHEZ LES ABEILLES ( Fin ) Alors quel ‘sera le résultat si je cal- cule 4 la maniére de Mile Wéry ? Je di- rai : pendant le méme temps, rien du tout a attiré 12 abeilles et un bouquet de fleurs naturelles, colorées, nectarifé- res, a attiré O abeille, d’ou : » Oo Rien. 12 Couleur + parfum + pollen Et la conclusion de cette expérience sera que rien du tout exerce sur les abeilles une attraction de 100 pour 100 par rapport a lacouleur, la forme, le parfum et l’odeur des fleurs ! Je ne parlerai pas d’autres expérien- ces du méme auteur, faitesavee des fleurs colorées, placées sous des cloches de verre ot il n’est pas tenu compte de Veffet des objets brillants sur 1 es in- sectes, car en recommencant ces expé- riences avec des cloches de verre, mais sans mettre de fleurs au-dessous, !e ré- sultat est le méme. D’autres auteurs, tels que Forel, Gor- ka, Andrez, ont fait des expériences plus sérieuses, d’ot il résulte surtout qu’on ne peut attribuer 4 Vodorat ex- clusivement la reconnaissance des ob- jets par les abeilles. D’autres expérien- ces font voir que les insectes ne sont pas aveugles et queleurs yeux leur ser- vent 4 quelque chose. C’est ainsi que M. Gorka recouvre d’un vernis noir les yeux d’un sphinx, sans toucher 4a ses antennes.Ce sphinx avait, a cemoment, ’habitude d’aller visiter les fleurs de Phlox ; aprés cette opération, il alla d@’abord sur d’autres fleurs avant de trouver les Phlox. On ne saurait com- prendreen quoides expériences de ce genre, si intéressantes et si bien faites