4" ANNEE, N* 221 PORT-AU-PRINCE (qatr1) LUNDI, 23 DECEMBRE 1907. ah Le Hatin ABONNERENTS : paR MOIS Une Gourde D’'avaNcE Dé&PaARTEMENT® & ETRANGER ; vrais de poste en sus. Pour tout ce qui concerne Notrearticlier princi ala, dernicrement, montré avee une setene? ainsi sire delle mémequ’elle est élésante d’a'ture tout l'art gu’a déployd te porte-parole de Alliance frangiise, Monsieur Geor- ges Sylvain, a bien (7?) dire que son association est tout simplement le bou- levard (!) delIndépendince Hf aiticaneet que nous, de ce quotidien, si uous ne sommes pas encore, des ouvriers d’an- sexion, nous ne faisous gucre meilleure @uvre par lacharnement que nous mettons 4 aider au mouvement qui se dessine d'une réforme de Vesprit’ hai- tien. Monsieur Josse a été fouché au plus sensible de lui; il lui a para que les idéee éinises icisont subversives da bon commerce de la parole et que notre a- genoutllement devant le succéset Vargent n'est qu'une hérésie vis-a-vis des Reli- ions de I'l iéalisme impro.tuctif et de a Logomachie inutile. Que monsieur Josse se rassure. Il peut continuer et vantercontinuellement son inoftensif trafic oratoire. Il a une revue qu’a vette fin, il s'est uppropric ; ila un burei de conférence formes a son image ou l'on discoure et ou ’on raille avec bonas humenr et d'aprés la bonne doctrine. Qu’il cesse de pratiqtee son jeu favori qui consiste 4 créer autour de fut et autour de Il’ceuvre de son coeur, ‘des « antagonismes factices. » Nous ne lui eivions rien, l’envie étant un péché par trop passif decommunautaire. Mon- sleur Joase, Alliance frangiise et tous employés, sous-employ's de la Mai- fon ne nous génent point. Cir rappe- vous, Ja question ne consiste qa’en cevi: = « Nous avons | trouvé avec tout le monde que nos origines, le mi- OR, aotre éducation nous onl valu une histoire pleine ‘ @ sang; nons avons été conduits aux bes avilissements ; bien souvent, 80s meeurs mauvaises faillirent compro: Mettre existence do la Nation. . lexis vint! Lui Enfiu, teGénéral Nord Ale. sv ie vable ee QUISONT LES CARBON de larmes, de miséres ety] QUOTIDIEN Drmecrsvur? Clément ARI ?. ge Vinstruction la plus complete; lui, une Vivante collection de faits haitiens et pour cela, plus habile qu’aucun autre a surprendre et a embrasser le vénie du pe iple et la race, il a posé le doigt sur notre mal; il en adéemé:é les causes lointuines, il s’est dit: Le typ? social est indéniable:nent laid et ne peut étre que stérile. Tuut le passé le cela, le pré- seit en est encrassé et paralysé et nous he marcherons qy’a condilion d’une ré- formation immeédiate. » Vraiment, le Canada, la Jamaique, glace aux vyslémes qui y ont été appli- qués, se sont portés aux hauls lieux de ta Civilisation ; la Guadeloupe, la Martinique, piteus®s décalques fran- gaises qui par tant de points nous res- semblent taunt, crient salre de tout essai francaise glanscontinentale; Cub et Santo-Dominzo oOppressées jusyu’a |’ax- physie proche du centralisme latin se sont, dedésespoir, jetés dans des extré- milés hon!euses. Nous, nous n’avons « basoin nide maitres, ni d’un maitre, latin ou anglo- saxon.» Mais la route qu’ont prise ces derniers, l'éducation sociale qu’ils ont pratiquée leur ayant valu de faire tes lus belles conquétes de la civilisation : a justice totale et parfaite au sein de la collectivité et la liberté absolue pour Vindividu contenu parle sens du juste, ces conqueles 1a, par ailleurs, ayant a- mené celle de la plus prodigieuse pros- périté matérielle et enfin de coinpte dune extraordinaire et sub:te prépuon- dérance politique dans le mone, il convient de préférence que nous adop- tionsces mesures-l3, cette éducation-ld, sans nous préoccuper des peuples qui en sont les initiateurs et dont nous ne saurions étre ni les pupilles, ni les su- jets. Vous n’avez jamais voulu compter pour rien l’action de Vunité sociule et né au milieu d’un troupeau, chaque haitien s’est toujours refusé a s’aventu- rer hors du patis natal pour aller ail- leurs en qicte de sites ou I'berbe est ep pour al appliquer env de la con-| plus drue, la vie plas libre et large, ; ue we, ne peat egal “ sas ones X "gens orétendent qu’il faut qu’il en , , 9 la faillite néces- ! de décentralisation ! Magloire, REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. Administration du Journal, s’adresser a4 Monsieur Arthur ISID soit ainsi, que les mivurs sociales into- térables qut nous valent cet état de mi- sere sont la caractéristique de la phy- sionomie nationale, que nous n’aurons de chances de conserver intacte notre individualité comme Peuple qu’a la con- dition de rester dans la voie ott nous échurent tant de déboires. Oui, je sais bien que des gens pensent ainsi. Cha- que jour, ils le repétent dans leurs dis- cours et dans leurs gcrits. Mais je vois aussi que li, ici, chez tels peuples de nos Voisins, c’est la formation sociale pareille a lau notre, ce sont des muturs semblables, qui dans de vaines préten- ions de nationalisations outrancieres, ont préparé et amené en définitive la venue de létranger plus consciente des lois de la vie, mieux armés par l’édu- tion. Et, alor ? off est) le patriotisme ? De quel co:é, du mien ou de celui de mes rcontredigteaurs, se trouve le souci de jconserver fi tiation forte, grande ct pros- pere. Applipaons, catant qu’il est en moi, tos idees et nous vervons, var les résultats Obtenus, si elles ne valent pas mieux que celles qui nous régirent pen- dant un siécle, ne nous laissant heélas ! pour compte gue notre grand éloquen- ce et nos grands réves. » Et voila comment Je Général Nord Alexis est un particulariste, le particu- lariste que fait voir son cenvre. Et voi- ils pourgquot, nous tenons a le dire au- ‘jourd@hut, notre Journal soutient, défend et almire ce grand devdét de nos idées. kit Monsieur Georges Sylvain, le mai- tre-‘crivain disert, beau-diseur et mal- disant s’en est avisé pour insinuer que ‘les défenseurs de Véducation anglo- ‘saxonwe Onl trouvé une arme commode "en faisant passer l’alliance-frangaise ;pour une sorte de carbonisme, d visdes ténébreuses, subversives, delordre établi. Nun, en vérité, elle est bien bonne... ,ou bien pertide celle-l4. Comment, nous ,vous reprochons d’étre des rhéteurs, jennemis de l’action ; naufragés dans le -réve et le bavacdage et nous pousserions Finconséquence jusqu’a vous faire Vhonneur de vous croire capables «xs changer guoi que ce soit a un ordre de ‘chose établi. Allons donc ! celte prétention, nous Ja gardons pour ‘nous. Mais, notez le bien, quand vous, lus dgotiste. Je sais bien que‘ vous conférenciez 4 perte de vue sur, I’état politique, ses formes, la facon dont LE NUMERO 40 CENTINES. Messieurs, ! ¢ Les abonnements partent da rer. et du rs de chaque mois et sont payables d’avance) Les manuscrits insérés ou non pe sont pas remis. —— ORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. an il anrait dd étre, nous crions, nous, que vos déclamations sont vaines et votre exemple d'oisifs daungereux. Nous disons que la question sociale vant qu’ons’en occupe, sic’est votre seule métier d’écrire, car ailleurs if y a au- tant, si ce n’est mieux a faire. Gardez votre pitié pour vous méme, travaillez dans votre intérét et plus vous serez fortifié d'égoisme, plus vous con- querez de succes et gagnerez d'argent, plus la nation grandica, sera riche, plus vulre ‘exemple instruira ceux d’en bas. Maintenant, avons-nous jamais dit qu'il funt au Peuple Haitien se défaire de ses qualités originales pour emprun- ter Pime de Pamericain du Nord et de Anglais. Kn parlant de ces deux types d’hom- mes, Nous avons voulu marquer, ur l’enseignement de tous, la préexcellence de leurs inéthodes et la prépotence que ces méthodes leur ont procurée dans la civilisation universelle. Nousne deman- dons pas pour cela que Von dépouille le caraclére qui nous est particulier et si nous avons raillé des préjugés et des erreurs frangiis trop en honneur chez nous, nous, hous navons jamais acca- blé la France de brocards. Nous nous rappelons trop et nous avons déja rappelé que notre maitre Demolins, en adjurant ses concitoyens Wadopter les bons procédés anglo- saxons, leurprécha avec ardeur de faire aussi effort pour garder leurs qualités propres, les universaliser, Jes infuser ad Vanglo-saxon de telle sorte que la France renouvelée et confortée dans ses parlies faibles soit un jour grace & ses emprunts aux races fortes, le Peaple en possession reconnue de la supériorité dans le Monde. Mais, c’est peut-étre un procédé fa- vori de M. Sylvain de se créer des « an- tagonismes factices » ila apparement voulu montrer que sa ligue a [a réputa- tion d’étre une sorte de cabonariame : pour paraitre valoir grand chose, il ai- me bien que « les journaux le traitert de voleur, de bandit et d’asaassin ». Gott singulier ! Aprés tout, si c’est son idée, qu’il nese géne pas. Seulement, le Matin ne se prétera pas 4 ces trucs 1a-! (AN AA 8 A a, orn