jn ANNEE, Ne 481 PORT-AU-PRINCE (uaim) MARDI, 5 NOVEMBRE 1907. Matin QUOTIDIEN DrmEcTBuUR ! Clément Magloire, — ABONNEMENTS : oar MOIS Une Gourde D’avaNce D&éPARTEMENT? & ETRANGER ; LE NUMERO 1() CENTIMES Les abonnements partent da rer. et da 15 de chaque maois et sont payables d’avance REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. vrais de poste en sus. Lee manuecrits insérés ou non ne sont pas remis. | sR | Pour tout ce qui concerne |’Administration du Journal, s'adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. Neen eee en ee enn ee anya amnalinae fapérament Hala Eace qui cancerne les Scandinaves, ulear continue: « Au fond, c’est 1a, ujard'hui comme du temps des rois mer, ka cause ‘e leur éinigration ; isla forme extérieure a bien ¢han- ¢;aaliea de versee des larmes, com- n le Grand Empereur 4 la barbe fleu- 2, quand il voyait leurs barques !é- tres remonter Je cours de la Seine, le Président des Etats-Unis ne peut que frotter les mains lursque les dépé- 8 Officielles lui annoncent le débar- uwment &@ New-York d’un groupe d’é- rants scandinaves. En effet, ils ne t plus redoutables aux youverne- als chargés de veiller dlu sécurité y8; ils warrivent plus en armes, oduils par d’aulacieux vikings, mais, urés par les prospectus alléchants de ulus agent d'émigration, ils se ren- tpaisiblement sur les terres vacan- a fertiles qu'on leur indique. A quoi ¢ servirait d’ailleurs d’étre armés ”? ont de lutte 4 engager contre au- éire humain, ils ne prennent la de personne. (Lear émigration et leur installation werent donc avec beaucoup vlus de lité qu’autrefois ; mais du temps eles étaient moins aisées et plus he- Mes, les Seandinaves fournissvient chefs aux pays qu’ils envahissaient. ourd’hui on ne trouverait plus par- ux wn Rollon su un Ragnard Lod- oi 1 police maritime a clos la sé- 3 $agas et tari la source d’ou sor- Celle célébre aristocratie des rois de lit tmais privée de la piraterie, Ournissait ses grands hommes, envoie 2? pays pauvre en somme, peli bius au dehors que des gens ls moyens, des fils de pécheurs ~ Paygans ; ce sont ces éléments x, mais mo estes, que l’Améri- ij € nous avons coutame d’accor- tae barticuliére attention aux cho- ‘garcons de café. | gent ‘placements de tout ci se distinguent dans ce mouvement Vémigration’? M. Georges d’Aveunel, dans un article publié dans une’ Revue fonciérement atla:hée a esprit de tradi- tion, nous lVapprend ici : « Sur 2% millions d’émigrants qui de- puis quatre vingts ans ont abordé le littoral américai1, oa compte 443.000 Franguis. Ils n’avaient au début ni plus ni moins d’argent, ni plus ni moins de chances que les Irlandais, les Alle- mands, les Suisses, les Hollandais,ou les.Scandinaves : cepenJdant, ils n'ont pas réussi, eu égard a leur nombre, aus- si bien qu’aucun dea ceux-la. On ne voit aucun Francais 4 la téte des ch mins defer, des mines, des manufactures, des banques, das grandes exploitations ugrt- coles, dont les propriétaires et l2s direc- teurs sont pourtant assez cosmopoliles d’origine. « Dans l'Ouest, ot il y a, proportion- nellement 4 la population, plus de Francais gue dans I’Est, on n’en voit pas qui jouent un role prépondeérant dans quelyue branche que ce soit de Vindustrie ou du commerce. Mais s'il anciens computriotes américanisés, fort peu il ya énormément de Dans les restaurants de Sao-Francisco, la moitié du person - nel subalterne est frangais. Il y a des cochers, des cuisiniers, des ouvriers d’art et aussi des professeurs, des ar- chitectes, des commissionnaires en mar- chandises, tous métiers distingués ou vulgaires dans . lesquels on gagne peu, mais ou l’effort est modéré et surtout exempt des hasards. « Le Frangais n’a t-il Jone pas le gout des alfaires ? N’en a-t-il pas le sens ? N’a-t-il point assez ambition de lar- y a, parmi nos plus ou moins de millionnaires, ses qui intéressent la France et les'que, c’est le gout des entreprises ; Franeais, veut-on savoir par quoi ceux- |] tri-hesse d’une nation. » sot ; cher en France pour ses capitaux les repo3, 'affectionne au ) e ‘méme lorsqu’il s’expatrie, les « emplois lde tout repos». Cet homme ultra-pru- dent n’est point un « risqueur » et, par la, il est aussi peu Américain que pos- é ue parce que ses ciioyens | aborieux Te idtelligents sont tous des ‘risqueurs. Ll est clair que | ° . e | 2 Ce n’est ni un paresseux ni un, mais, autant il est porté a recher- ‘son capitaine, nous avons regu la lel- autant il! dehors pour sa personne, | : | imi ' sible ; , i 3 grandit et ne! eg ine et s’assimile prompte- sible -car Amérique n2 g A coté de cet élément © aussi peu Américain que possible », voyon3 main- tenant ce que, en terre américaine, de- vient I’émigrant scandinave. « Si parfois il arrive A un Scandina- ve de pousser sa furtune as3ez haut pour sortir de sa condition primitive et se fuire une grande situation, il s’a- méricanise plus promptem2nt encore que ceux de ses compatriotes qui res- tent 4 un échelun moins élev: ; il est de suite absorbé par la classe dans la- quelle il eatre. J’ai renconiréd quekygucs exemples de ce phénoméne, un entre- uutres dins la personne d’un grand p oprictaire du Minnesota, venu en AméH jue s.ns ressources, comme un pauvre émizrint suédois qu'il était, et tort viche aujourd’hui, Il avait gigné sa fortune en véritable Yankee, était arrivé de boun2 heure a se faire accep- ler comme ageut d'une Compagnie hollandaise propriétaire de terrains con- sidérables, avait fait des spécul itions endant une quinzaine d’acnées pour e com:te dec:tle compagnie, avec un gros profit personn:| pour lui-méme, et avail trouvé le temps de créer suc- Cessivement et de vendre a bénéfice trois fermes toujours plus grandes et toujours plus 4 l'Ouest. ° « C’était, comme on le voit, un Sué- dois prédesting & devenir américain. » Le Naufrage DE LA « VIERGE DE PAIX » A propos de notre article ot nous relations le naufrage dla goé:ette Vierge de Puix et la balle conduite de tre suivante que, fidéles 4 notre im- partialité habituelle, nous pubtions. Port-de-Puaix, le 2 Octobre 1907 Au Directeur du Journal « Le Matin » Port-au-Prince. Monsieur le Directeur, Nous avons lu avec le plus grand étonne- ment le numéro de votre Journal du __ 22 cou- rant au sujet du naufrage de notre bateau esprit de ris- « Vierge de Paix. » Votre correspondant des c'est) Cayes a été induit en erreur par Benoit Guer- rier, le plus fieffé coquin qui ait jamais exis- te. La conduite de ce capitaine est tellement louche en cette circonstance que nous som- mes persuadés que le bateau a été coulé vo- lontairement, seul moyen que ces hommes avaicnt pour expliquer aux autorités cubai- nes leur présence sans expédition sur le ter- ritoire cubain. Sachant que Ton dit communément que Santiago est en face du Mole Saint Nicolas, Be- noit declare quele mauvais temps le surprit ala hauteur du Mole. Qu’allait-il faire par la puisqu'il était expedie pour Jean-Rabel et non pour Port-au-Prince comme il la pré- tendu ? Il diten outre qu'il avait a bord cing hommes d’équipage, lui compris, et six passa- vers. Mensonge. L’équipage ne se composait que de trois homnres ; on ne met pas cing hommes a bord d'un canot ponte jaugeant cing tonneaux. Les huit autres individus qui se trouvaient a bord étaient descomplices de Benoit et avaient abandonné pour le suivre les bateaux de MM. Robert Hanna et Othello Belizaire dont ils formaient réquipage. Benoit Wailleurs avait préparé son voyage de longue date car, expédié dici le Samedi 5 Octobre sour Jean Rabel a Fadresse de Monsieur Ju- ien Elisée, il se rendit le Dimanche a la Baie des Moustiques o@ A SES FRAIS, il fit mettre le bateau a terre, le lava, enduisit le mat de suif et partit pendant la nuit. Le lendemaia on s‘apergut que les hommes formant lPéqui- pages des bateaux de MM. Hanaa et Beélizaire avaient disparu en abandonnant leurs bati- ments et on apprit alors qu’ils avaient annon- cé leur départ prochain pour l’étranger pour y chercher a travailler. On était tellement persuadé que le batiment avait été volé par ces scélerats que le Lundi avant donc que selon eux le naufrage avait eu lieu, des marins de la baie des Moustiques vinrent en faire le rapport au Chef des Mou- vements du Port, le Général Jh. Alexandre Tassy qui fit immédiatement le nécessaire et envoya une dépéche au Secrétaire d’Etat de la Marine. C’est alors que nous apprimes gue ce Benoit, sons le nom de Benn avait volé le bateau de Monsieur R. Hanna il y a quelques années, en avait changé le nom et fit le trafic ndant cing mois entre l’Arcahaie et Anse ouge ou on réussit a l'arréter. Il fut amarré, conduit iciet jeté en prison d’ou il ne sortit que récemment. Nous ignorions ces faits. Le capitaine commandait d’ailleurs le batiment tout récemment. Benoit a si bien comprix qu'il ne serait pas accueilli ici en héros com- me il I'a été aux Cayes, qu'il n’a pas cru bon de venir avec ses compagnons arrivés par le «Centenairec hier. Il a préféré les abandonner & MiragoAane et c'est ce qui nous porte a réta- blir les faits dans leur véracite. Nous voulons éclairer le public et particuli¢érement le Com- merce sur le compte de cet individu pour l'empécher de recommencer ses exploitsdans une autre ville ou il se présentera comme hé- ros grace al'article de votre correspondant des Cayes. + C’est dans ces sentiments qne nous vous prions, Monsieur le Directeur, d'agréer nos sincéres salutations. D. SYLVAIN & C.