4" ANNEB, Ne 147 PORT-AU-PRINCE (nair1) MAHKDI, 24 SEPTEMBRE 2907. ————————————————————————— ABONNEMENTS : pak MOIS Une Gourde D’savVANCE | { DEPARTEMENTS & ETRANGER : i ui Prais de poste en sus. Pour tout ce qui concerne a ’Administraticn du Journal, QUOTIDIEN Clément oo woman wes es oa = LoS ee ms es eis en engi, rw ee TS | Se - IL NE PEUT PAS MONTER laieu sous mes ordres, weiqne temps, un mécanicien d’auto- bile qui uvait ¢té engaydé aupara- uel au service duo ministre cubain ‘ks Teavaux Publics. | Type d’ouvrier francais, travailleur diétard en meme ternps, il était ve- ia Port-au-Prince avec le dessein vi- aie de gagner un peu d’argent et peut-etre meme de faire fortune. Le fait act que, aver nn nan dana. woce et l’assiduité au travail qui le wactérisait, il serait arrivé a une si- tation passable. Son tour de main} rmarquable et ses qualités reéeties fajusteur W’avaient fait) vite remar- qier par la direction technique de la PC. §. qui lui avait fait prendre-eransy daus ses ateliers. Une chose pourtant in’avait tou- jars frappé chez lui, une chose in- dépendante certes de ses qualités fouvrier, tres intimemenrt lige a son wancement et a son ambition : je eux parler de son infériorité notoire a point de vue de ses qualités génc- niles, Aprés quelqi.es mois passés a Por'- aa-Prince, il est reparti pour Ja I1.a- Mge, alléguant qu’ Port-au-Prince, ‘tout ce qu’on gagne, on le depen- * pour Manger. « tte observation d’une justesse ir- “alable, jointe 4 la remarque que je "ens de faire ci-dessus sur la valeur preonnelle de mon mécanicien, ont liférent quoique aun point de vue érent, sollicité mon attention. tons d’abord de ses qualités gé- Paani bien nos idées sur ce t. Nous sommes loin de deman- Mir que chacun s’érige en Pic de la morgue: mais nous ne saurons dé- Tindi r@ de cette idée qu'il y a pour vida, pour chacun de nous, une cer ine perfectibilité sociale 4 réali- 4° que cette réalisation est la pré- € condition de notre avancement sonnel. cialis Un ouvrier entendu, un spé- Prolensiog er auable dans son art; sa Mil 0 N’a pas de secrets pour lui *t, sur ce terrain, rarement ex- pendant} posé a reneontrer de maitre. Autant lon s‘incline devant la constatation de ses qualités spéciales, autant Pensem- ble qui se dégage de sa personue, le caractere borne de sonesprit, sa tour- nure gauche, donnent l’impression que cet homme n’est destiné a aucu- ne autre profession que la sienne, et dans sa profession, & aucune autre situation. eee ed - et . - atelier et il est condamneé par son peu ce qualités générales, &@ ne pas nouvoir s’elever plus haut. En admet- tant une minute quwun concours de circonstances exceptionnelles fui soit favorable et lui fasse échoir une situntiogn plus haute, cet ouvrier dou- mera, &@ eu pas douter, Pimpression Wun parvenu,. IL est, on le voit bien, loin de réali- ser ca tilission sociale, ou pour parler un langage convenu, son salut social. Quit jaisse Hison métier de mécani- Cien et? senuvave dans toute autre bran- che dWaciivité, ise heurtera toujours en ful-ine:ie a une certaine maiforma- tion rédiibiioite qui constituera pour luiun obataucte constant et infranchis- sable. S’il est assez heureux pour réaliser quelques Gconomies, il pourra, a la rigueur, grace a un judicieux emploi de sa réserve, augmenter un peu les recettes de son budget et, par voie de conséquence, ameéliorer les conditions de son existence,— sans pouvoir Ce- pvendant prétendre jamais 4 la situa- tion d’administrateur, par exemple, d'une compagnie ou d'une société dans laquelle il serait actlonnaire. Pourquoi ? Parce que cet homme, par un tra- vers d’éducation assez général, s‘est figuré que les livres sont faits pour les savants, et aussiles conferences, les coursd’adultes, et qu’il a constam- ment négligé de s’instruire et d’acque- rir ce que j’appellerai les qualités in- tellectuelles nécessaires pour évoluer. Quelle que doive étre la situation éle- vée que le hasard — et seulement le hasard — lui réserve, il ne sera jamais DIRECTEUR: REDACTION-ADMINISTRATION i 45, RUE ROUX, 45. Les manuscrits insérés ou non De sont pas resis, te ne mee 8 Magloire, + ten ee ares eee ee a ee ee son niveau et il restera toujours Vhomme des situations inférteures. Vou pourquot inon meécanicien — qui est un francais — est retourne a la Havane ott ila recommencé a con- duire des automobiles. _ Que voulez-vous” il y a aussi une Justice sociale. * » * « Tout ce que l’on gagne, c’est pour manger», a-t-il trés justement et trés experimentalement déclaré, (est la une observation contre la- quetie je ne souscrirai pas en faux. quéique peu notre ‘attenuoh, et ce sera pour demain. Industrie du Kapok Kapok ! Ce n’est pas un mot d’argot. Le kapok est un textile des pays chauds dont ila éré deja’ beaucoup qnestion, il y a environ cing ans, mais qu’on laisse ur p.u trop de co:é en France. Tl ne nous parait pas gins uulité de revenir sur ses proprictés vraiment remarquables. La pre- micre qui ait été découverte, c'est son ex- treme pouvoir de flottabilité. Le hasard s’en est mélé, comme le plus souvent. Au cours d'un accident de mer, on_ s’a- ergut que le kapok soulevait les naufragés Peancoup lus que le liége ; auSsi, 4 Java, son pays d’origine, on fit aussitét des ap- plications mul iples de cette matiére tex- tile. Le Kapok est une substance végétale fournie par plusieurs arbres, les ouatiers d’Indo-Chine, les ouatiers du Cambodge, et surtout par cing essences d: la famille des Malvacées, l'Eriodendron anfract uosum ou fromager, le Bombex malabaricum, etc. L’Eriodendron est surtout employs, ses fires sont les meilleures. Ce sont elles, en realite, que l'on désigne sous le nom japonais dz kapok. L’arbre les terres alement par semis : 11 croit d'un metre a fa premiére année ; il atteint quatre 4 cing metres la seconde année et il commence alors i porter quelques fruits, Ea réalité on ne doit compter sur la production qu’au bout de quatre ans. Comme le cotonnier, le kapok est susceptible de doaner un double pousse vite et bien, surtout dans raiches ; il se propage princi- a LE NUMERO 40 CENTIMES. Les abonnements partent du rer. et da rs de chaque mois et sont payables d’avance ——— EE S'adresser a Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. ee sn oe ene produit : d’abord, la ouate spéciale extrai- te , des goussses,:précisément ce que lon nomme « kapok » sur le marché hollan- dais, puis huile extraite des praines par pression, Le kapok 4 premiére vue, a 1‘as- pect du coton ; mais ses fils sont jaune- clair, un peu soyeux, d’un 4 deux centi- metres de longueur, et ne se roulent ja- mais sur eux-méemes, Le kapok ne se pré- te pas 4 la filature, ni au tssage ; mais, en raison de son élasticité et de sa légéreté il fournit un excellent. rembourrage pour les matelas, les oreillers, et on l’utilise aussi pour des objets de couchage 4 bord es navires, co stituang des radeaux insab- L’égrenage de la graine pour en isoler ta ouate se fait avec des moulins en ter mus 4 bras. Chaque moulin est desservi pat quatre femmes qui l’alimententet porte la fibre 4 la presse. La culture du kapok a pris un grand dé- veloppement dans les Indes néerlandaises, surtout 4 Java. Dés 1900, la Hollande, qui est le grand marché du _ kapok, recevait 1,138,000 kilos de fibres repré- sentant une valeur d’environ deux millions de francs. La fibre la mieux préparée se vend 4 Amsterdam 1 franc 70 le kilo. Le Cambodge en produit, aujourd’hui, envi- ron 80,000 kilos, absorbés par la con- sommation locale. Il y aurait lieu pour la France d’étendte la culture dans les posses- sions d’Indo-Chine, 4 Madagascar, etc. Le kapok porte facilement dans l'eau de trente 4 trente-cing fois son poids. Il ese donc, notamment, plus léger que le liege et le bois de Maréa lui-méme, trés peu dense. D’ou ses applications pour les ap- pareils de sauvetage. Il remplace la laine avec avantage, car il est plus moéileux et coite beaucoup moins cher. On l’emploie déja dans les hospices pour la literie, dans les _cliniques officielles et privées, etc. Cette matiére aussi ne s altére pas. On 8 mis du kapok dans du fumier ; aa bout de trois semaines, on ne constatait aucune trace d’altération. Un matelas, bourré de neuf kilos de kapok, a été plongé dans Veau pendant huit jours et maintenu im- mergé. Le huitiéme jour, on I’ retiré et le matelas présentait une siccité absolue. Cette qualité hydrofuge le rend précieux a bord des navires et aussi dans toutes les régions humides. Un matelas toujours see aun emploi général. Les rongeurs sont impuissants contre le kapok. On a enfermé, dans une balie de c¢ produit, une demie douzsine de rats.