PORT-AU-PRINCE (ait) QUOTIDIEN ABONNEMENTS : Frais de poste en sus. Renard etle Bout sans doute la fa- par laquelle La Fontaine nous fit NS ConnaIssez da laventure du Renard et du entrés ensemble au fond d’un sans pouvoir en sortir. ghistoire que le fabuliste nous tre passce dans les temps les pculés, dans les temps ott par- les aniinaux, n’est sans doute ivée, en dépit de la mythologi- mnomimeée, aux oreilles des bons is et Mongols. urement, ils cussent pu se_ choi- me autro route que celle des co- fviales off nous les avons vus eiger hier et par fesquelles ils douti a Vinhabitable région des a7as. région n’est pas Ment pénible ; elle est, de plus, et sans issue. Il parait que, bis qu’on y est entré, il devient “sible d’en sortir. On est con- b drester Lapons, Esquimaux amoyé les. pasteurs tartares et mongols, ‘Con¢oit sans peine, dés qu'ils ttarrivés sur le sol nouveau vers ei ils émigraient, durent, en quel- forte, liquider le bétail dont ils ent accompagnés. Ils auraient de le faire que d’ailleurs la ‘edt décimé les troupeaux ; Car avons déji vu que habitat * régions glaciales est impropre ‘aucienne vie pastorale, que le sal comestible qui puisse der des conditions climaté- Fett le lichen, et le seul animal {rés certain que, aprés avoir até leur nouvelle vie, ces du haut plateau central ont de leurs plaines ver- 288 anciennes coutumes ant compacte et inaltérable ont daeution communautai- et pl regretter leur paradis pine @une fois ils ont du iatits regards sur la lon- dont inable route des fleu- teat ot ai pecs herbues les o™ @ et fortemeut sollicités ! Clément Il n’hésiteraient certes pas a refaire la meéme route pour revenir a leur ancienne et riche région ; mais com- ment ? Les chevaux qui constituaient leur mode da transport ont été abattus et mangés aleur arrivéedansles loundras. Le bétail nourricier avait nécessaire- ment précédé les chevaux ; nous ve- nons de dire que, en outre, la vie leur eut été impossible dans ce climat dé- vorable, sans herbes et sans aucune autre nourriture. C’eut été folie que d’essayer de re- venir a pieds ; car, outre la nécessité d’avoir le cheval pour ie parcours ra- pide des grandes étendues trop peu hospitaligres pour pouvoir y s¢éjour- ner et y dresser des tentes, de quoi serait faite leur nourriture durant le temps de la traversée ? Il est impossible, pour ce dernier usave, d’utiliser le rene; car nous avons déjai vu qu'il est insuffisant comme alitnentation meme pour ceux qui habitent la région ou nous nous trouvons, et que ceux-Cl sont obligés de parer 4 cette insufftisance en recourant ala péeche eta lachasse Ces derniéres occupations ne sont pas non plus assez fructueuses pour permettre d’emmagasiner et de con- server le gibier et le poisson necessai- res pour un long voyage. c'est 4 pel- ne sils suffisent 4 ’alimentation quo- tidienne sur place. En résumé, un art pastoral insuflisant tant & cause de la rareté du renne male que de [a mau- vaise qualité de laitiére de sa femelle, une péchie et une chasse trés aléatoi- res et d’ailleurs momentanées— car il faut savoir choisir les époques fa- vorables,— voila de quoi est faite la vie dans les toundras pour ceux qul les habitent. Jugez un peu des diffi- cultés d’entreprendre un long voyage ! Le lecteur sent donc limpos:ibili- téabsolue pour ccs peuplesde retour- ner sur le haut plateau centra. par la route des fiauves. A défaut de catte route, n’en existe-t-il pas une autre . Si vous voulez vous reporter de- vant une carte de cette région, vous verrez que, apres | Vextréme nord de la Laponie, c’est VOcéan Glacial : en continuant vers te nord, c’est donc *engager davantage. aA aest, on peut pousser jus u’aux cétes norwégiennes, aprés quoi c'est REDACTION-ADMINIS) RATION 45, RUE ROUX, 45. | KRFagloire, a our tout ce qui concerne l’Administration du Journal, s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. VENDREDI, 2 AOUT 1907. [ | DirecTEvR: | \x wors Une Gourde D’avaNnce | DEPARTEMENTS & ETRANGER : LE NUMERO 1() CENTIMES, Les abonnements partent du rer, et du rs de chaque mois et sont payables d’avance Les manuscrite insérés ou non ne sunt pas remis, encore la mer et cetle mer s’étend;ont div se demander quelle est cette jusyqu’en Ainérigue. Elle ne sera fran- siecles plus tard lors- que les gvos navires auront lanceé sur POvéan des hommes ptus expérimen- autoris¢ chie que des tés et que la boussole aura les grandes témérités. A l’époque o nous sommes, ques fluviales. Pourtant, quand le grand Génois eut abordé les terres du Nouveau Monde, il ne les a pas trouvées désertes. Des lieux vierges dela présence des Européens et Christophe Colomb s’étonna étran- gement de se trouver en face de ces étres humains habitaient ces homines 4 teint de Cuivre qui ne res- semblaient point aux Espagnuls. Le christianisme le séparait de ces hommes, parce que, quand il _partit de la Judée pour évangéliser le mon- de, le monde se trouvait amputé de tous les groupes humains qui, partis du cer.tre asiatique, s’étaient dirigés vers le nord pour aboutir 4 la région que nous étudions, ou vers le sud pour aboutir aux régions afvicaines que nous étudierons plus tard. Ce sont les anciens pasteurs qui, aprés avoir pris la route du nord,— Tartares et Mongols dans les steppes, Lapons et Esquimaux dans _ les toun- dras,— sont devenus dans le Nouveau- Monde cés étranges échantillons hu- mains que Colomb chassa et captura comme des animaux et conduisit en Espagne pour offrir & Ferdinand et a Isabelle le témoignage vivant de son eénic et de sa science. Si, par une puissante ¢vocation in- térieure, ces hommas, rentrés en eux- memes, ont pu avoir une rapide et fugitive vision de la communauté des origines humaines, combien ces naifs Indiens, exhibés a la curiosité des peuples de Murcie, de Valence, d’A- rayon, de Castille, ont di se deman- der quélle route ont pu avoir suivie, en sortant des hautes steppes, ces hommes devenus des dieux, pour quwune si prodigieuse différence fut marquee entre eux et ces hommes! La tradition venue des ancétresa di réveiller en eux -le souvenir des insurmontables privations endurées dans tes toundras et éternellement ils ces hommes primitifs n’ont que de légéres embarcations faites de peaux de pho- pour hnaviguer pres des cotes issue qu’ils Wont pas suo trouver et et quia pu donner acee:s sous d’au- tres cieux, d’ot sont venus 4 eux les magnifiqgues Espaynuols? Mais le lecteur, lui aussi, a dt se de.nander quelle est cette route qui a permis &@ ces nomades d’émigrer, avant Colomb, dans le Nouveau-Monde. Car si, laissant ’OQuest et les yeux toujours fixés sur notre carte, nous nous retournons vers I|’Fst, c’est enco- te un bras de mer gue nous rencon- trons, le détroit de Béring. Nous parlerons la prochaine fois de ce détroit et nous verrons peut-¢étre comment Ihistorien et le géographe ont dh lui demander !la_ solution du probleme qui nous préoccupe. LES DELX CONVOIS Au moment ou le cercueil du Capitaine Clément Bellegarde sortait de la maison mortuaire, porte 1 bras par ses fréres de la Compagnie d'Instruction du Centeruire, le canon tounait au join, et le son du ca- non ainsi entendu 4 distance, avait quel- ue chose d’ctouffé, de voilé, qui s’accor- ait avec Ja tristesse qui remplissait tous les coeurs. Les funcdrailles de Bellegarde devaient se faire sans le cancn de deuil, car il n’était que capitaine, et cette salve funébre qui semblait 4 son intention sa- luait la dépouille mortelle de Monsieur Ju- les St. Macary, de son vivant général de di- vision, trois fois Magistrat Communal et Sénateur de la République. Sur la Place de Sainte Anne, les deux convois se rencontrerent, et ils semblaient venir l’un vers l’autre, les deux morts, le vieillard gui avait été le Colonel des Ti- railleurs de Geffrard, et le jeune homme qui commandait la Compagnie des Gibo- ziens. Si bien que lorsque devant la Compa- gnie correctement alignde, le Capitaine Rose, l’épée abaissdée, faisait le salut a son frére disparu, il semblait que ce geste s’a- dressait aussi 4 l’ancien Colonel des Ti- railleurs. Les deux musiques funébres se confone daient, et les deux convois se rencontrérent au cimetiére, Bellegarde partageant les hon- neurs rendus a St. Macary. ez: St. Macary salué par la Compagnie d'Instruction du Centenaire, comme s'il avait reseucisé par