UILLET 1907. . et RE Ne Ne eee isons” Cain ‘qe ANNEE, Ne 99 (Hait1) . PORT-AU-PRINCE LUNDI, 29 J oe 38 ear) ed ey ata aH rs ent a ane, i” an , es a ry y Sok f: R ERT a Beene res roi. it ; Dees ee ce par) Pie Cote hake i rn) ral / , ~ . . a ac oe we. ee a ae QUOTIDIEN aa : i - . ; - . : a: - DimEcTEUR: | Clément Magloire, : ABONNEMENTS : park Mois Une Gourde D’AVANCE DEPARTEMENTS & ETRANGER : Frais de poste en sus. REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. LE NUMERO 10 CENTIMES. Les abonnements partent du rer. et du 15 de chaque mois et sont payables d’avance i! t Les manuscrits insérés ou non ne sont pas remis. ——— ae eee + ere a - Pour tout ce qui concerne l Administration du Journal, s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. EN ROUTE Las contemporains du grand Barp:- requi eut pour nom Attila, en disant de ini que «VPherbe ne pouvait croitre Bou son cheval avait passé », enten- ¢aient exprimer le plus déplorable des ‘Msultats créés par le passage des Hons et qui consistait dans la dévas- ation des plantureuses steppes qu’ils wencontraient dans leur route d’Asie Mans l’Occident do I’Europe. r Onsait, en effet, qaa lPoccupation ‘@lOccidents’est effectuée avant celle del'Orient, sans que les historiens tientjamais vu dans cette circons- tance qu’un événement fortuit. D‘ail- leurs, I'histoire de ces pasteurs et de ces nomades n’est vraiment connue qa’a partir de leur sortie des steppes éec’est 4 la science sociale actuelle que revient Phonneur d’avoir stabii qae les migrations des barbares se sont effectuées sous l’empire d’une préoccupation principale qui les a nstamment dominées. Déid le lecteur peut entrevoir cette Grconstance en se rappelant co que fai déja dit concernant la constilution Physique et m3téorologique du grand ‘Plateau central de VAsis et dela vir Paworale et nomade do ses habitants. Pliés 4 ces habitudes inspirées par le ‘sol, ces hommes ont nécessairement ‘subi, pour sortir des steppes, l’altraitct ‘Tinfluence des chemins qui leur per- ‘Meltaient d» se imattre en route sans rs obliger 4 changar de genre de Vie. “Ces immenses caravanes qui s’ap- taient 4 faire des invasions hor.:-de shabitat se sont donc préoccupées Sengager dans des routes qui leur Permissent de trouver, pour leurs che- we et le nombreux bétail enlevé X populations opprimées, da la triture et la possibilité de prati- Mer leurs coutumes. ‘om sont donc les routes de steppes qui Prise ement attiréces nomades. aos ire nous apprend que Attila, io son ceuvre de terreur et de dévas- le etd, Na guére séjourné dans la Gau- feat own Vitalie ot les steppes n’exis- une p22: que, aprés avoir accompli Teton” dans ces pays, il dut s’en la How vers les grandes plaines de dgrie, of d’aillaura il mourut. Ce que j2viens de dira des Barbares s’appliqua, bien entendu, 4la généra- lité de ces peuples de pasteurs qui, sans se proposer ite ravager le monde au nom des grands desseins de la Pro- vidence, durent sortir, commecux, de Asie pour aller 4 la recherche de plus abondants moyens d’existence. Faut-il que la puissance des moe irs soit bien grande pour que ces popu- lations n’eussent pas été sollicilées de s’engager dans toute autre route, que celle des steppes, ot l’esprit dinven- tion et les nécessités qui leur eus- sent été imposi3s par ta constlilu- tion des nouveaux lieux, fes eussent paut-étre transformés et rendus, dans le monde, capables dg plus grandes choses ! Et comme M. Demolins a raison de s’écrier : « Ol! qu’il est important, pour un yeuple, d’avoir bien su choisir sa rou- te | » Cette influence du sol et son role d3- terminant dans la constitution du ty- pe social, sont si évidents que Malte- Brun, qui évidemment se préovcupait plus de géographia que do science so- ciale, a pu cependant écrire, Géographi: universelle, Ce qui suit tou- chant exposé de son pian : « Rapudiant ces descriptions du sol Stablies uniquement sur les divisions administratives, oti les traits caracté- ristiques des contrées sont SUCCESsIVe- ment présentés conm2des circonsiae ces locales isoiées da rests du globs, nous prendrons pour basa, 291 Lhom- me, mais la nature, et nous étudierons ‘a terre en elle-méma et daprés Vinal- érabilité des grands trails de sa surface, avant da la considérer comme théatrs da l’activité humaine et suivant les di- visions que les besoins oules caprices des gouvernements ont établies. « Aprés avoir ainsi analysé les faces du polyédre terrestra au moyen des li- mites extérieures formées par les mers et des limites intérieures formées par les aretes orographiques, nous pa3- serons & la description des régions, des états politiques, des provinces et, tout en respectint les limites, souvent pizarres ou absurdes, que — les traités ou jes conventions administratives leur ont imposées, nous appliquerons la méthode naturelle et anal los pe description, en grou - cite Bats ow les subdivisions d’un Etat dans sa! fayances, les uns parla Chine, les au- ‘ | 4 a| quelque sorte, le grand plateau central C'est existence de ce grand plateau qui cxplique le fait dont j’ai parlé plus haut, a savoir que les peuples pasteurs ont envahi la partie occidentale de ('iurope avant sa partie orientale. On Ie voit, une attraction irrésisti- ble a constamment porté ces peuples a chercher leur voie dars les steppes qui ont créé pour eux la vie pastorale et lorganisation communavtaire. La science historique assigne aux peu- ples de la terre une commune origine asiatique ; la diversité des races, au- tour de laquelle tant de controverses ont éte soulevées, semble, dés lors et en vertu des révélations de la Science Sociale, résulter de la route suivie. Car, en dépit des affinités que nous venons de constater entre le sol et l'homme, tous n’ont pas suivi des routes de steppes et beaucoup se sont Cuirés au sein d’autres natures ot: les =teppes ont été remplacées soit par des foréts, soit par des savanes. Nous aurons a voir la nouvelle influence exercée par ces lieux et la route qui a été suivie pour y aboutir. La conclusionde la Science Sociale, nous V’avons déja formulée et nous fermons cet article par ces mots con- firmatifs de M. Demolins : « Il existe 4 la surface du globe ter- restr2 une infinie variété de popula- tions 3 « Quelle est la cause qui a créé cette varidté ? «En général, onrépond: c’est la race. « Mais larace n’explique rien, car il reste encore 4 rechercher ce qui a produit cette diversité des races. La race n’est pas une cause, c'est une conséquence. a . «fa cause premiére et décisive de la diversité des peuples et de la diver- sité des races, c'est la route que les peuples ont suivie. — « C’est Ila route qui crée la race et qui crée le type social. » ——— SEE ee Priére d@’aviser )]’administra- tion dela moindre irrégularité dans le service du«eMATIN » afin qu'il y soit de suite remeé- é. , d'apreés les grands tratis du sol, de ma- niere que teat se trouve lid et enchal- né dans la connaissance du globe. «Cette marcha ficonde, en nous in- diquant les rapports mystdrtewe qui evistent entre Uhomne eb le sol, nous permettra de chercher Vinfluence des positions géographiques sur les des- tinées et les révolations des peuples ; elle nous expliquera leurs migrations, leurs établissements, leur dparpillement, leur agglomération; elle nous éclairera sur la formation de la plupart des Etats, le role qu’ils ont jouc, leur plus ou moins d'importance politique ; enfin ella nouns donnera laclef des plus grands changements matériels qui soient arrivés dans le monde. » Malte-Brun a bien eu fa Pintuifion do Vétude giographique appuyse sur la science sociale, et anjourd’ hui cel- In-ei expliqne suffisamment,— par lorganisation sociale imposée par le mo-te de travail, qui lut-mem., est imposé par le sol— ces «crapports mvystérieux entre Fhomme et le sol» constatés rar le géographe sans pou- voir encore s’en rendre compte. Les pasteurs que nous étudions sont sortis de leurs steppes par quae tre directions différentes et is se sont tres par Pind», d’autres par la Siberie, d'autres enfin par VOccident. Ils ont été mis en relations avec Ja Chine et VInde par aune franga de longues pentes herbues» quia pu leur donner acces dans VOrient. L’Inde a moins subi d’invasions que la Chine A cause de la protection naturelle que lui assure VHimalaya; et nous au- rons t’occasion de _ constater quel grand rdle les invasions fréquentes de ces pasteurs on joué dans Vorgani- sation sociale actuelle de la Chine. C'est encore par une région herbue appelée par les géographes « région herbue dcmi-circulaire » & cause de sa forme, qua les pasteurs ont pu communiquer avec la Sibérie ; dans ce dernier pays, ils n’ont eu aucune- ment A transformer leur existence. Enfin les pasteurs ont pu envahir Europa occidentale par un colossal! plateau de steppes qui continue, en de Asie et qui se prolonge jusqu’aux bouches du Danube.