ye ANNEE, N° 83 ABONNEMENTS : PORT-AU-PRINCE (naim1) MERCREDI, 10 JUILLET 1907. QUOTIDIEN......0 2. ———————— Se oo DisEcTEUR:, LE NUMERO 1() CENTIMES. Clément Magloire, hn MOIS Une Gourde D’AVANCE Les abonnements partent du rer. ec du rs de chaque —— eee DEPARTEMENTS & ETRANGER : Frais de poste en sus. Pour tout ce qui concerne l’Administration du Journal, s’adresser 4 Monsi See er | = Pig = ~=_ FF eS =| A gee a re EUVRE DU TEMPS ET DES FAITS ay a : = & : iv Ja ‘ww La & d D ts & : , , pay a = ‘ ) REDACTION-ADMINISTRATION —_- - ———— SS ody jous essayons préciséinant de dé- [mount noir est aujourd hai prépoad3> rant dans ces deux iles, ef ce mest pas Getta race a peu da basoins, et elle est guides par deux sentiments également fnpericax : das er ici, depuis qu>!que temps, tes iables urigines de la supSriorits mle des anglo-saxons ; cette suj)4- itése coustate aisémont’) dans lo ms la force d’expansion de Celle saiusi que dans Ia plupart des wiifsstations de ce tempéramant ro- seet pondérd. Cela n’a pas ein- §toutefois un écrivain d’ane des w@feangiiscs les plus considera. ~je veux parler de M. Jules Ro- det do la Revue des dete Mondes - euser Pinfériorité de la race noire finsucces de ta colonisation fran- @dansles Antifles, malgré le dé- mali caltygorique que le spectacie Jamaigue donne & une pareille on. Voici un passage de étude M. Rochard sur Uucclimute meal es colonies ct of il est question Populations antiléennes : les Antilles sont las tiles les plus antes qu’on puisse habiter. La we da Ciel, la richesse de la végé- aspect pilloresque des mor- étdes savaues, le charme et la eur'du climat, tout y allire les Piuset les cavit au prime abord. ~ 48 sont pas insalubres ; les ma- a enJémiquas y régnent comme te la 2003 iatertropic ite, Mortalité n’y est pas élevde, rs des épidémies de fievre : anes out leflSau de ces latitudes. 00 de Peuvent y vivre, & la con- 2. Je pas Cultiver le sol, sauf oO, montagnes. be ¥ les ong ot ones ot prospéres 2 et tant cullivées par des és- * prodaits que lo placement de a été agsuran la iuarch$ fran- Oat comm par le monopole ; 3 in digo 4 déciiner quand wae a 3, 13 Ost vonu faire con- & ord “ucanne, ef l'émancipation UR coup plus fulal encore. en Vain qu’on : f : 9° Rion, qu’on oe a fiit ap,el & VPim- wt les 8 est efforcé da rem- f pacdes indiens et chi- Ja Martin; pis rote oot la Guadeloupe is; il est sour prospérité ne méme a craindre retrouvent plus. L’élé- wun élément dz progres... Vhorreur da travail et la Ihaine blancs... Ilya longtemps que Ices Eu- ropéens ne vont plus se fixer aux Antilles, et les créoles qui ont cacore des propriétés dans ce pays, ldchent de les vendre pour venir vivre France... Les poirs, affranchis de ha tutelle des blancs, terdentd relovrner a cet état de demi-sauragerie qui pratt convenir & leur race et dont Vile de Sl- Domingue nous offre le specticle navrant. Ou ne peut pas inettre lo pied dans celta colonic, que nos anretres avaient faite si florissante, sans ¢prou- ver un serrement de coeur. » Cela tient vraiinent de Pinconscicn- ce; et jz serais curieux de savoir ce que les citoyens dela Martinique et de la Guadeloup2 ont dt penser d» catte fagon dexpliquer la non-prosps- rité de leur pays. Voici d’ailleurs, pour laur gouverne, le verdict délinitif de M. Rovinwd: «La métropols... adonn’ aces col-- niesla liberté pr ‘squeabsolue ducom- meree et la disposition entire de leurs revenus. C’était le point principal, et maintenant ella me doit plus y avoir d’autre role que celui de maintenir ordre, la sécurilé pour tes personnes et pour les biens; de tacher de faire 'apaisoment entre les différents élé- ments de la population ea maintenant ig balance égale entre toutes, ct de les diriger de sou mieux dans Tévolulion urelles doivent indvitablement subir. » n ne peut pas étre moins commu- pautaire, nYobjectorait un chicaneur. Nous nous sommes moins émus de ce qualificatifde «demi-sauvages» que doe la boutade apocryphe placée dans la bouche de l’empercaur allemand et nous présentant comme étant «légére- mont teintés do civilisation francaise »! Le langage que je viens de -sprodui- re ne marché que l'on tre personnalile ; ‘one certaine outrecuidance péche de déclarer inférieures fait en France de no- il témoigne de plus qui em- es meé- 45, RUE ROUX, 45. an a ee eo es = eee - Cr prouve pas seulement le bon thodes franeaiscs de colonisation cet écrivain sur le co:npte par le spectacle aciuel des donie. Tout bien considiré, c’est le moins quo la Frante continue a s’amuser a nos dépens: Ia bratale réalité des évé- des nements l’a fait déchoir de bien prétentions, et vraiment s’il ne lui res- tait pas les faibles, on ue voit pas trop sur quoi s’exercerait sa verve salirique. Que le temps des croisates est loin et comiien avee hai s’éloigne Vidée chovaleresyue! Les chrétiens de Pem- pire ottoman doivent aussi prendre fe deuil de la tutele franegaise, ct M. Hanotaux vient de faire remorquer dans un récent article qua ele Bos- phore est bloqué.» Alfred Fouillée a pu Gcrire: «La Prusse parle de sa mission pas. cemanigae; fa Russie in- vogue nia deolt non moins sacreé, le droit des races slaves ct la mission pansiavist.. La France, séduite jadis par les spicnlalions sur les races et ne se doutint pas qu’on retournerait un jour cuore elle la théorie, n’a-t- elle pas voulu auasi invogaer un droit particulier pour justilier des e@ssais de conquéte lointaine? ... Pur un r spect plus grand de la langue qu2 du droit, on n’a pas osé appeler cette mission de sop nom véritable, un panlalinisme. » La grando nation est aujourd’hui au premier rang des pacifistes ; elle eourt A fla Haye avec le ménw em- pressement quelle mettait jutis, et meme nagueére, a courir aux armes. Tl y a Mieux ; ses publise'tos ne se font pas faute, au besoin, de déplazer les responsabilités. On sait que celle deo la guerce de 1870 lui revient tout en- lizre : il n’est pas inutile de rappeler tas origines de cette guerre pour ceux qui peuvent les avoir perdues de vue et pour micux faire ressortir la dis- tance que les événements out créée entre la France d’aiors ét celle d’au- joucd’ hui. et qui fait meltre les insuce¢és sur le compte de circonstinces extéricures. C’est ainsi que ces insuccés dais les régions intertropicales sont tnises par[cante pour ses intéréts, présenta au du climat/ Roi de Prusse des observations qui, delazone torride. Getle ex plication, sa- Usfaisante en partie, perd de sa vaieur posses- sions européenncs de POeéanie oft s’é- tend ézalementcette zone et ott la Fran- c2 elle-méme exploite la Nouvelle-Calé- mois et sont paya bles d’avance Les manuscrits insérés ou noon ne sont pas remis. eur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ov Bonne-Foi. Un princede Hohenzollern s'appré- tail & monter sur le tréne d’Espagne ; la France, s’opposant 4 une combi- naison politique qu’elle jugeai? mena- bien que contraires aux intéréts de la fimitle royale, prévalirent on Prusse: la candidature dua prince da Hohen- zollern fut retirée. C’elait une victoire diplomatique bien remportée et le gouvernement francais n’avait qu’d s’cn contentzr pour que la paix fat maintenu». [l ne sul pas s’en accom- moder et réclama du roi do Prusse assurance que jamais plus, dans Vavenir, cetls candidature ne serait reproJduite. Le roi refusa de souscrire it Celte axigence et voici dans quels termes M. Bencdetti, représentant dela France, ren lit Co.upts de ce refus a son gouvernement: « En ce qui tou- che les assurances que nous récla- inons pour lavenir, tout me porte a croire, j2 ne saurais vous le cacher, que le voi est fermement -décidé & nuas refuser cette satisfaction. Malgré Vaccueil apparemment gracieuc qu'elle na cessé de faire d mes instances, j'ai nu coustater que Sa Majesté se reé-i- esait avee autiant de regrct que da repugnance devant notra attitude a dé:ouer les difficultés qu’elle a con- tribudé a faire naltre ; ct sans nul dou- te, elle ne dissimule pas la gravild de Uécshec auquel elle s'est personnellement ecposée. Dans cette disposition, le roi considéro qu'il aggraverait le mécon- tentement que la renonciation du prince de Hohenzollen provoquera en Allemagne, et dont ta responsabi- iiié plsera moins sur ce candidat que sur Sa Majesté elle-méme, s'il sozs- crivail & obligation que nous lui de- mandons de contracter. » Invilé par son gouvernement & ter- ter un dernier effort, M. Benedetti fit une derniére demande d’andience au roi, et aprés rentrevue, il écrivit 4 soa gouvernement que « le roi s’@ait bor- né a lui dire qu’il n’avait plas. rien a iui communiquer et que les négocia- tions qui pourraient encore étre pour- suivies seraient continuées par soa gouvernement. » Voila le grand casus belli de 1870 et sur quoi la susceptibilité francaise a fait fond pour déclarer la guerre ; on