ye ANNEE, N° ot PORT-AU-PRINCE (Haiti) LUNDI, 8 JUILLET 1907. Le Watin QUOQTIDIEN ABONNEMENTS : auois Une Gourde D’AVANCE DEPARTEMENTS & ETRANGER : Frais de poste en sus. — NS PRATIQUES exemples d’autodidactes cites mon dernier article sont Certes r; et précisément pour cette », je voudrais détruire chez mes wis opinion que seuls des génics que Faraday, Darwin, Huxley, all, Spencer, peuvent ainsi s’éle- gleurs propres forces. [1 est bien qe les hauts sommets ne sont wints par tous les autodidactes, eadoit bien concevoir qu’ilsn’y vi- set d'ailleurs il serait parado- sdemander a un systeme unique- sésur effort personnel un tque ne peut assurer dans tous wlevaste et encyclopédique en- ment officiel. Yatoutefois une altitude moyen- mt 'autodidactisme donne l’ac- élout compte fait, cette situation une, au reyvard de celle qu’assure meace officielle, est plus féconde multats immédiats et c’est ce que draisessayer de démontrer. Mais bienentendu que je ne saurais t contempteur de l’enseigne- del’école. Je voudrais seulement bata contrainte en fat bannie, et que de s’astreindre avec mau- grice 4 un systeme d’enscigne- imposé et qu'un mauvais état {condamne a étre infructueux, s /aul—c'est tout ce que je veux @— que l'on pense 4 s'ins- '80's-méine, de la fagon qui fait eles choses le plus accessibles tuivant la voie qui conduit le|P soit a leur intelligence. Mier devoir du maltre est de ar Lesprit de I’éléve ces dis- vorables qui constituent, er le langage des parlemen- WRe Véritabie question préala- 'Premiére préoccupation de la qu On attend doit-ctre cela. Et rh maileurs conditions de sol- he ne 9ANe volontés de I’éléeve, oapas le bourrer de trop de - te eos ou bien il rejette, . lo Surcroil qui ne peut pas . ler one il s'efforce Pade tout R indi On crée chez lui l'état surmetion, résultat le plus des 3 Be Dieu nous garde ie tits indigestes | rte que la reine Vic- DIRECTEUR: Clément ——— toria, dansune visite faite 4 Manchester en 1842. fut regue par 80.000 éléves des écoles du dimanche, de tous ages et. de toutes conditions ; une grande partie étaient des ouvriers que leurs occupa- tions empéchaient d’aller dans les éco- les primaires. Le meme auteur ujOou- te: « Des livres comme ceux de sir Charles Dilke sur la Plus-Grande- Bre- tagne, bourrés de faits et traitant mi- nutieusement toutes les questions po- litiques et ¢conomiques de toutes les parties de l’Empire, n’auraient pas eu — écrils en France sur des questions francaises — plus de deux mille lec- teurs ; iis en ont recueilli plusieurs di- zaines de mille dans le pays de langue anglaise. » Il est de banale vérilé que le peuple anglais est celui qui lit le plus et sa littérature est moins peuplée de ro- mans, que de livres d'histoire, de mé- moires, de biographies. d’enquétes, de relations de voyages. C’est que le dé- sir de s’instruire est véritable et person nel, se furtifiant des conditions Licmes dans lesyuelles il prend naissance. Rien n’est plus propre a permettre d’exceller dans unmétier que de Vexer- cer soi-meme; la théorie de la pro- fession vient ensuite et en meme temps que lPouvrier acquiert Purstruc- tion générale ; parce qu'il se persua- de bien que l’ur des moyens de s’éle- ver et d’obtenic de favancement est d’augmenter sa valeur individuelle. Vuici quelques traits cités par Max Leclerc et que je reproduis ict $n complément des exemple3s que jal roduits avant-hier. « M.B...est gérant de Vune des plus grandes maisons de Manchester ; tout le jour il correspond avec ’rAmeé- rique, I'Iude. le Maroc et la Perse, achetant du. blé et du coton, ou ven: dant des cotonnades. Parti du plus bas, ila quitté Vécole a treiz2 ans pour entrer en apprenlissage comme clerk. En compleétant lui-meme son 105- truction, il s'est pris de passion pour ja botanique ; dans les cours dit soir d’Owens College, il est devenu réleve favori du professeur Williamson. Au- jourd’hui ii dépense tous ses loisit's et toules ses épargnes a recueillir des plantes: son envahi toute sa m sociétés savantes, gieurs congrés ecientifiques, aison. Membre de secrétaire de plu- il corres- REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. herbier gigantesyue aj Pp Magloire, —<——_—S pond avec les botanistes du monde(l’Ecole Centrale, LE NUMERO 1() CENTIMES. Les abonnements partent du rer. et du 15 de chaque mois et sont paya bles d’avance Les manuscrits insérés ou non ne sont pas remie. —————————————_——_——==S=== tout ce qui concerne YAdministration du Journal, s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. qui éprouvait les entier, il est au courant de tout ce qui; pIns grandes difficultés a construire se publie en botanique dans toute Europe. Les ouvriers d’Ashton-under- Lyne ont pris pour maf're de prefé- rence &un professeur de métier, pen- sant qu’un homme qui s’est instruit lui-méme saura mieux leur communi- quer la science... Le couseil direc- teur de Puniversité Victoria n’a_ pas craint de contfier & cet employé de cominerce la suppléance du profes- seur Williamson dans la chaire de bo- tanique d’OWens College. » « Depuis cing générations, les Ash- ton sont manufacturiers 4 Hyde, pres Manchester: ily a plus de cent ans que leurs métiers, maintes fois trans- formés, tissent !e coton. Vers 1850, leurs co!ton-mills étaient les plus vas- tes du Rovaume-Uni. C’est encore aujourd’ hui une tres vrande usine, occupant 3000 ouvriers ect ouvrieres. Dans uue seule salle, au milieu d’un bruit assourdissantet des tlocons nei- geux, 600 femmes dirigent 120VU iné- tiers. La force motrice est produite par la vapeur de vingt chaudiéres. II semble que, 4 la téte d’un organisme aussi vaste, on devrait trouver un in- ednieur. Ti n’en est rieu: chaque mo- teur est Confié & un ouvrier Séprouve qui en est respousable. L’ensemble este eulre les mains d’un homme de Inetier surti des rangs, qui connait a fond tois les rouages pour les avoir fait Lourner tui-méine. Jl ya hutl ans que cette usine n’a pas eu de greve. Avant 1882, quarante années s’étaient écoulées sans le moindre conflit en- tre patron et ouvriers. » « Je ‘citerai encore le cas_ d’un An- glais, R. D..., qui a aujourd’hui viugt neuf ans. I! voulait étre ingénieur de chemin de fer. {fl est entré dans une usine & Glascow et a suivi quelques cours. On lui a montré tout fe suite sur le terrain Comment on construit une voie ferrée et des travaux d’art. Puis il est parti, a vingt ans, pour VA- mérique du Sud, au service d’une vrande entreprise anglaise de travaux pablic3 ; pendant des unneées, il a construit des railways au Brésil, au Paraguay, dans l’'Uruguay, dans la Ré- ubligue Argentine / de Corboda a la frontiere bolivienue.) I! rencontra dans la province argeutine de Santa-Fé un ingénieur francais, sorts premier de un pont en bois sur la riviere Salado et tut arrété huit mois. R. D... prétend qu’en trois mois il aurait franchile Sa- lado. Le frangais aurait su. construire en France un beau pont en pierre ou en fer, selon les regles ; mais il était incapable de se débrouiller dans un pays neuf et de tirer parti des ressour- ces de la forét vierge. » En citant ce dernier trait, qui est un reproche direct adressé a lensei- gnement théorique des écoles fran- caises de génie, je ne puis manquer de signaler que les meilleurs chantiers maritimes, de l’avis presque unani- me, setrouventen Angleterre et aux f- tats-Unis. Voici 4 ce sujet, un passa- ye édiflant d’une communication pu- bliée sur le journal Le Temps, des 3 et 5 mai 184, et qui est de M. Georges Cochery, député, inembre de la Cotn- mission d’enqutte sur la marine . « Au nord de la Manche. trois ans entre l’ordre de construction et len- trée en escadre d’un cuirassé. Au sud, cing ans au moins... Les ouvriers des arsenaux sont moins nombreux que chez nous— 19V00 contre 2100.) — et cependant produisent davantaje. La comptabilité est extremement situple et permet de se rendre compte cha- que semuine de I’état exact des dé- penses faites sur un batiment.... Notre organisation maritime repose sur une sorte de défiance systémati- que (régime de commissions : les plans d’un batimentconcus par uningé- nieur sont ensuite soumis au conseil des travaux, revisés, modifiés sur des avis parfois contradictoires...) ; lacon- fiance est, au contraire, la base du systéme de nos voisins, conflance qui suscite des initiatives, laissant aux fonctionnaires des divers ordres une liberté d’action suffilsante .... mais sans préjudice d’un_ contrdle rigou- reux ... Ce qui résulte en somme de examen des services de la marine anglaise, c’est la simplicité des roua- ges, le souci d’établir la responsabi- lité individuelle, l'unité dedirection...; tous les services concourent & une weuvre commune sans aucun effort perdu, avec le minimum de formalités. Rien n’est négligé de ce qui peut ai- der 4 la fois Aune surveillance conti- uue et & une rapide exécation. »