4n ANNEE, N° 73. PORT-AU-PRINCE (nait1) VENDREDI, 28 JUIN 1907. Le Watin QUOTIDIEN ABONNEMENTS : par Mo!S Une Gourde D'avaNncE DEPARTEMENTS & ETRANGER : Frais de poste en sus. =: Pour tout ce qui concerne l’Administration du Jo Une fois en possession de sa terre, »colon americain va se mettre en nesure de Vexploiter. Je dis le « co- mameécicain, » parce que le type a- néricain est le plus courant dans ces orlesd’exploitations; Mais, Ala vériteé, ts Vieilles nations oecidentales_ fdur- gsent aussi leur contingent. Certes pies sont profondément modifiees ule rdie des Jades occidentales dans mode. elles ne sont pas devenues [Europe la proie que l’on espé- Halcpogue voisine de lours dé- burettes : bien plus la force d’ex- lnsion ct activité qui caracteérisent le partie du) Nouveau-Monde ont We fit sentir Véclosion d’une redou- able rivalite, est pas moins vrai, que a cha- We OWee rine de territoire nouveau, me emyration européenne vient se hélera ja colonie qui Venvahit et rendre sa part des lots vacants. Ce ootle plus souvent — détail caractéris- que~des Scandinaves et des Alle- nds du Nord. Ge que j'ai dit déja Mtempsrament particulariste de ces Uples explique leur facilité d’émi- ation et leur grand esprit d’entre- se. D'ailieurs, installés sur le sol oaveau, | les émigrants, a quelque alte qu’ils appartiennent, sont est es memes traitements. _ ralemeressant de voir ce qui gé- © ces te advient des exploitations Dealt tres: lear mise immeédiate “Akure est déja par elle-méme un : Certain de progrés et c’est ce Xplique les facilités d’acquisi- ' Offertes par le gouvernement fé- Gy cuant la rospérité personnel- J Colon, elle n’est pas toujours ; Mais la, comme partout ail- , ple dépend de ses facons de de sa facon d’user du crédit. atin oes d’autoriser chez nous rien d'une banque ‘hypothécai- Cole; il n’est pas mauvais apprenne ase servird’un pa- i lissement de crédit et c’est n de prendre exemple des co- leat gcains. @’abord, il faut prendre garde ® abuser : Yabus du erédit ont un DIRECTEUR: Clément LUTTE ET PROCEDES écueil rarement évité. Tl a été recon- nu que ceux parmi ces colons qui ont le mievx réussi sont ceux qui ont su he pas abuser des facilites offertes par les banques hyppotheécaires. Ces établissements s’empressent, en effet, de faire offtir, par les hommes d’affaires, des avances de fonds aux colons. Geux-ci, n’ayant, au début de leur exploitation, que leurs deux bras pour premier capital, s’empressent souvent d’accepterces avanes moyen- nant de gros intéréts et dans le but de se procurer Voutillage neécessaire. Malheureusement ils tendent asa le constituer aussi grand et aussi minu- lieux que possible, et étant donne le taux éleve des intéréts qui leur sout exigés (84 10 pour cent ), tout fe re- venu de Pexploitation est bientot ab- sorbé par ces intéréts et le coon na plus, pourse hbérer, que la ressour- ce d’abandonuner sa terre a ses créan- ciers. L’esprit deprévoyance et d’adminis- tration met heureusement d’autres a Vabri de ce désastre et is Savent se coutenter au début de leur charruo et de leur paire de bwufs. Ce sont ceux- la qui réussissent et qui, quelques an- nées plus tard, pensent a augmenter leur étendue de terrain apres avoir graduellement augmente leur outilla- ge et leur personnel. La mauvaise habitude de regar- der les choses avec les verres. que que !’on nous préte, plulst quavec nos propres yeux, nous expose, sou- vent a des effets de mirage en nous imposant la fagon de Voir, et aussi de penser, des autres. Paul de Rousiersraconte sous l’empire deque.- les impressions il entreprit aux Etats- Unis son voyage d’étude et comment, arrivé sur les lieux, il chercha vaine- ment « les espaces incommensura- bles » et la « légion de charraes A Va- peur »qu’on lui disaitsillonnet les fer: mes « gigantes\yues» de PAmeérique, Il avoue avoir puisé ces impressions dans les discours de comices agrico- les, les publications des prandcs $O- ciété d’agricultnres et, d'une manieé- re générale, dans les écrits de « pu- REDACTION-ADMINISTRATION 45, RUE ROUX, 45. Magloire, blicistes connus, ayant franchi VAt- lantique et séjourné aux Etats-Unis. » Il rappelle sur un ton ini-plaisaut, mi-sérieux, cette Iévende du pere de famille américain qui, commengant a tracerun sillonavee sa charrue, «avail suin d@embrasser sa femme avant de partir et de lui faire ses recommanda- lions au sujet de Péducation de ses enfants, tellementil lai Callaitde temps pour revenir & son point de départ. » Ici nous pensons de neme et nous nous imaginons facilement, comme tout Latin honorable, cla légendaire machine @ laquelle il suffit de confier un pore pour trouver 4 lautre extré- muité des boudins et des saucisses. » Crest pourtant comme le commun des tnorte!s que PAmeéricain travaille: seulement il travailledans le but cons- tant de s’élever davantaze; c’est pour- qaoi il travaille avec acbarnement et, pour employer un mot qui en cette matiere a fait fortune, avec tntensitdé. Ses debuts, comme les notres, sont inodestes; il sait bien cependant ap- pliquer 4 ses fagons son géuie parti- culier. Ses instaliations sont faites d’apres sa maniére d’entendre les cho- ses et la plupart du temps— je devrais dire toujours -— pour gagner le plus possible sur le temps, aux dépens de la grace et de la forme symétrique. Les abattoirs de Chicago ne res- sembient pas & ceux de France ni de la plupart des pays d'Europe; mais Vabaltage, le raclage et le dépecage des animaux se font, pour ainsi dire, d’une facon simultanée, sans que l'on s’occupe de ménager ni les nerfs, ni Vodorat, ni méme les vétements du visiteur. «Il faut se munir, écrit Pun d’eux, de gants épais quand on veut visiter des établissements de ce gen- re, et !es jeter une fois dehors.» Tandis que nous grandissons vo- lontiers l'Américain dans notre ima- gination, lui reste pourtant image de la simplicité: il n’a qu’un sou- ci: faire vite. La caractéristique du travail américain, c’est que presque tout le monde peut le faire. Nous ne connaissons pas encore la charrue, bien que notre pays soit es- sentiellement agricole. Le fait s’expli- que facilement par l'extreme fertilité de notre sol qui permet les labours superficiels et ’'emploi primitif de la houe. Il n’est cependant pas sans 1n- a LE NUMERO 4 () CENTIMES. Les abonnements partent du rer. et du rg de chaque mois et sont paya bles d’avance Les manuscrits insérés ou non ne sont pas remis. urnal, s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi. a téret, pour le temps ot: la Charrue se- ra introduite en Haiti, de savoir que la charrue américaine a deux socs a, sur Poutil) similaire franeais, deux sortes de supériorités. Je les mention- ne, parce qu’clles font manifestement ressortir cet esprit de simplicité dont je parle. Kelle exclut dabord toutlong appren- tissave technique et n’exige pas une longue habitude des travaux de ta terre. En second lieu, elle) supprime Vattitude séculaire duo laboureur eu- ropéen, «courbe sur le sillon qu'il tra- ce» et permet au laboureur améri- cain de s’assevir simplement sur son si¢pe en conduisant ses chevaux, «sans autre effort physique que celui de régler. au moyen d’un levier placé i portée de sa tnain droite, la profon- deur du labour. » [| nous reste & voir les | immenses effets exercés sur ensemble des af- faires américaines par Vhumble fer- me en prospeérite. eee L Exposé sénéral de la Situation vient de paraitre a UImprimerie Nationale. Vorct le Messae présidenticl qui accompagne ce docu ment: Liver th EGALIre FRATERNITE REPUBLIQUE p’HAITI Port-au-Prince, le 29 Avril1go7, an Tlogéme de l’Indépendance. NORD ALEXIS Préstdent de la République. MESSAGE A L’ASSEMBLEE NATIONALE Messieurs les Sénateurs, Messieurs les Députés, Parmi les mesures sanctionnées pat le Corps Législatif, il convient de citer la Ré- solution en vertu de laquelle le Service de la Trésorerie a été retourné a !’Adminis- tration, la loi sur les 25 olo en or, la frap- pe du million de nickel, Ia reduction des intéréts de la Dette Intérieure comme de celles qui ont apporté certaines améliora- tions 3 notre situation économique. C'est ainsi que toutes les dépenses de |"exercice budgétaire périmé ont pu etre acquittées au moyen de nos seuls revenus.