La vérité est que nous sommes tel- Jement esclaves des formules qu’a force d’avoir entendu répéter et répé- té nous-mémes que le travail n’exis- te pas et qu’il nous le faut organiser, nous sommes restés les bras croisés et ne nous apercevant méme pas que le travailest c1ééet que I’heure de Il’ac- tion est depuis longtemps sonnée. Quant au réle de |’Etat, je ne le vois as trop dans la création du _ travail. théorie de: Etat dispensateur des forces vives de la Communauté est Yorigine directe du communisme et du socialisme sous ses diverses for- mes: c’est pourquoi, comme le fait re- marquer M. Demolins, cette plaie so- ciale s’abat de préférence sur les so- ciétés a formation communautaire. Edmond Paul s’est aussi quelque peu attaché a cette théorie ruinée aujour- d@’hui par les observations de la scien- ce sociale, et dans toute l’ceuvre du publiciste haitien, ce point est le seul que je me permette de reprocher a la vaste conception de notre écono- miste. M. Paul Descamps, dans son étude sur les formes de l’éducation et leur évolution comparée, nous montre com- ment se fit le développement social du Darnemark, de la Suéde, de la Norvege, et il écrit: « Que fait le Gou- vernement dans’ tout cela ? Pendant longtemps il brilla par son «absence. Nous dirons plus loin pourquoi ii fi- nit par y en avoir un. Ses attributions sont tres limuteées. » Mon article de demain le fera mieux ressortir. La journée du 45 Mai 5. E. le Président de la République entouré des Secrétaires d’Etat et de sa Maison militaire a assisté 4 la Cathé- drale au Te Deum. Lasociété philharmoniquecomposée de nos meilleurs artistes tels que Lyn- cée Duroseau et sa fille, Mr Clavier et de Matteis a charmé lassistance de ses mélodieux accords. A Pissue de.la cérémonie religieuse le général Nord a fait une grande tour- née, puis passant par toute la ville a regagné le Palais acclamé par les ova- tions respectueuses de la population. Vers dix heures commenga la récep- tion. Le Chefde MEtat visiblement sa- tisfait a eu un mot gracieux pour cha- cun. Tous les corps constitués ont résenté leurs justes hommages a ’Elu de la Nation. Les souhaits de la presse ont été brillamment présentés par nos con- fréres, Emi'e Audain, du « Pacifica- teur» et Christian Regulus, du « Trait- d’Union ». Lapressea été l’objet d’une attention particuli¢re du Secrétaire d’Etat de l’Intérieur, le Général Pétion Pierre André. Aumilieu de nombreux bouquetsen- voyes de partout, a sizgnaler un super- befer 4 cheval en fleurs artificielles of- fert par le Commandant de la commu- ne de Petion-Ville, le Général Alfred Celcis, etun artistique trophée de tous les attributs de l’Agriculture en fleurs naturelles donné par le Gonseil Com- munal de Port-au-Prince. Les derniers souhaits presentés au Général Nord pendant les receptions furent ceux du Général Cyriaque Ce- lestin au nom de |l’Armée et de la Ma- rine. Le Secrétaire d’Etat de la Guer- re reitéra le serment de fidélité et de aévouement des troupes de terre et mer. Le Président repondit 4 peu prés en ces termes : Il y adeux métiers qui sont propres, es- sentiels 4 l’Haitien et avec ce geste tout a fait national qui consiste 4 compter sur ses doigts le Président, énonce: Le métier de cultivateur et le métier de Soldat. Vous tous 4 qui nos traditions ont fait ob- tenir le grade de général de division, com- me une sorte de distinction, comme l’in- signe d’un ordre du mérite, vous devez, si vous l’ignorez, apprendre l’ecole du_ sol- dat. Toutes les armes nouvelles, tous les mouvements militaires, vous devez en a- voir la science exacte. En outre des con- naissances agricoles et militaires, il est une troisitme chose que tout citoyen doit pos- séder; cette chose-la, c’est la fraternité. Sans la fraternité, sans l’union, notre autonomie n’aura pas toute sa force. J'ai remarqué une chose, c’est que l’on tend de plus en plus a faire que la devise: Fraternité, ne soit qu’un vain mot. Non : la fraternité, la confraternité, doit constituer uae réalité, un mot d’ordre de salut national. Il faut que si vous étes sur le point de sombrer, vous sentiez 4 droite et 4 gauche une épaule, un bras voisin et fraternel pour vous retenir. Le soldat doit avoir la science de son meétier et le sentimentde la_ Fraternité. Car l’armée, plus que toutes les autres ins- titutions, mieux que toutes les autres caté- ories de citoyens exergant leur activité e fagonjconforme aux besoins de la Société, l’Armée est la premiére garantie de |’exis- tence Nationale. Dans laprés-midi, toute la popula- tion s’était portée au champ de cour- ses,’ou nous euimes a constater une innovation: il a été placé en face de la tribune la plaque indicatrice, portant le numéro du cheval gagnant. C’est la « folie » cheval de M. Charly Coles qui a été l’heureux gagnant du Prix Nord Alexis. Le soir la ville en liesse et en foule innombrable assistait au brillant con- cert dela Musigue du Palais donné dans le coquet Kiosque élégamment pavoisé, qui a surgi en moins de 24 heures sur la Placedu Panthéon, grace a l’énergique activité de Mr S. Vincent, notre magistrat 4 surprises agréables.— Le Palais et ses abords féériquement éclairés 4 lélectricité, ’PHdtel dela Pla- ce paré aussi aux couleurs nationales dans sa belle illumination, les réjouis- santes projections ciné matographiques de Mr Auguste Magloire, les mille etune fusées, accompagnant. les retrai- tes aux flambeaux, et la musique jouée aux quatre coins de la ville, tout cela avivait ’agcord parfait de la compléte réussite de la f2ta d’hier, la gaieté de tout Port-au-Prince pour commémo: rer dignement la date constitutionnella anniversaire de notre Vénéré Ch d’Etat. PAIGS DIVERS RENSEIGNEMENTS — METEOROLOGIQUES Obserwatoiwve.. DU SEMINAIRE COLLEGE St- MARTIAL MercreEpDI 15 MA Barométre 4 midi 762,4 minimum 22,9 Température) minimum 31.1 Moyenne diurne de la température 27,4 Le ciel a été un peunuageux dans lajour- née, presque couvert de bon matinet de- puis 7h du soir. Nuages inférieurs E.W. Pluie 49 h 25m ; total de l’eau regue: 14,3 + millim. Maximum de la vitesse du_ vent endant:a pluie, 8 métres par seconde. Le Parometre a peu varie. J. SCHERER Premiere Communion Belle cérémoniz religieuse ce matin 4 la Cathédrale 4 l’occasion de la premiére com- | munion de la premiére paroisse de Port-au- Prince. Prés de 250 enfants denos différentes: écoles se sont humblement approchés de fa. Sainte Table. La musique du Collége Lous. verture, récemment fondée, a joué tour 4 tour, pendant la solennité, les meillenrs morceaux de son repertoire. Tribunal de Cassation SecTION CIVILE Audience du Mardi, 14 Mai 1907 Présidence de Mr H. Lechaud. Le Tribunal prend siége 4 dix heures et demie du matin et prononce I’arrét suivant : Celui qui casse et annule le jugement du Tribunal de Commerce de Port-au-Prince rendu le 17 Mai 1906, entre Etienne fils et F. Herrmann & Co. Puis entend les affaires : — Adélia Joseph, contre Maltida Pierre Laurent ; — Caristide Chéry et consorts, contre F. Fleurio. Le Ministére Publie, Eug. Décatrel, dé- pose ses conclusions. Vu l’heure avancée le siege est levé. Fermeture de la malle Lesdépéches pour St Marc, Petit-Godve,: Gonaives, Port-de-Paix, Cap-Haitien, Pto4 Plata et St Thomas par le sjs «Caledonia.s Celles pour Inague, New-York et l’Eo- rope ( via-N. Y. ) par le sjs « Gracia» } Celles pour Petit-Goave, Jérémie,Goni¥ ves et Jacmel par le sjs « Valdivia » se- ront fermées ce soir4 4 heares précises. Port-au-Prince, le 16 Mai 1907. Mr Valery Archer Le sympathique directeur de la douané de Jérémie est en notre ville depuis hie ou il doit passer quelques jours, nous souhaitons la bienvenue.