-36- police rurale, temoin de cette coupable negligence, n'osa rien dire; Hi est evident que ma voix seule serait impuissante faire en- tendre raison a qui de droit. Mais, cc qui m'intfresse, c'est le uettoiemnent definitif de lout le grand canal, puisque du jour oif it entrera on service, je n'aurai pas beaucoup A fair pour me mettre eu jouissauce du petit canal de surabondance de Digneron, don't les mnurailles, quoique en rines dans certain endroits, peuvent se vYir cncole, dans d'autres, assez bien conserves, sur tout e1 parcours des habitations interm6diaires. Avec cette can de sur- abondance si precieuse, h6las! Digneron pourra bieut6t voir re- na tre son verger d'autrefois, qui fut, dans ancient n regime, le plus beau fleuron do sa couronne, ot cela, sans l'intervention de la plus mince bagnette de fie.-- VII On avail iixe an 5 frier 1878, le commencement du nettoyage du canal de la rive droite de la grande riviere. Ce jour-la, le Conseil U'arrondissement du Port-au-Prince eut tout P'honneur de :eLte prucieuse initiative. Donc, le 5 fIvrier 1878, tous los in- tr;'sses; proprietaires et ateliers, se servant de cette prise d'eau otaient.convoquns sur les lienx o~ gisait le mort h ddterrer.- Aiusi, je fus iidele au rendcz-vous, suivi de 80 cultivateurs de Digneroi, disposes a fire bravement leur devoir. Devant nous, je voyais quellues travailleurs epars, c'6taient les grants des autres habitations don't les cultivateurs brillaient par leur absence. Le conducteur 'des travaux clhoi par !e Conseil d'arrondisse- ment, se mit aussit6t on demeure de nous mnesurer notre tAche: ce qu'il fit de man;ire que les cubes de terre que nous avions A jeler an debtors se complaint par plusieurs milliers. Loin de les decourager, ce procded double au contraire le courage et l'activite de mes travailleurs. Un SAMBA vint enfin les 6lectriser, par ses chants enthousiastes, et les outils aidant, quatre jours d'un travail d'ler:culleles en rendirent maitres completement. Un hourrah uni- versel pousse par eux-nimmes et par tons les spectateurs joyeux, sa- lua leur su.ces inlesp)r6. Ce que voyant et de propos d6libere, Mon- sieur Aug,. Brouard, 'inspecteur, leur vota aux applaudissements de toute l'assistance, un bciuf et du tafia, pour ]es recompenser et c'etaitl justice, puisque le premier, I'atelier de Digneron avait en, tami cette vast entreprise avec un entrain et un courage peu: communs en pareil cas. .e m'en souviens encore jusqu'a cette l4en, re.- C'Utait r6ellemenlt beau de voir cette masse d'hommes, a la nuit tombalnte, regagrier aux flambeauxleur lointain foyer, suant sang et eau et [out converts de poussiere, et repktant h ttie-tte les refrains de leur SAMBA cheri, interrompu parfois par des vivats qh.ai leureux,