mellent i profit l'argent qu'ils y gagnent, pour ameliorer leur oulillage et rendre prospire la culture de leurs terres et 1'dle- vage de leurs bestiaux. Plaise h Dieu, et grace a la precieuse REVUE DES DEUX-MONDES, j'ai r6ussi, aprs une assez longue at- tento, h doubler mon Cap de Bonne- EspBrance. Un proces, s'il y en a, reste pendant entire monsieur Alexandre Bonneau et monsieur Emnile Montggut, mais j'anrai d6cidement raison de I'un par I'autre. Si, pourtant une cordiale entente ne venait pas a exister entire eux, et si, par impossible, ils avaient recourse a ma maniere de voir lh-dessus, je leur dirais, comme le rat de la fable ne craignant plus de tempkte, ni de la mer, ni de la ter- re, ni des homes. LES CLOSES D'ICI-BAS NE ME REGARDENT PLUS ! J'allais clore ici ce chapitre quand quelqu'un est venu me presenter un magnifique echantillon de Guano, qu'il pretend avoir retire d'un coin de notre grande terre. Est-ce, par hasard, une compensation que la Providence, dans sa sagesse, vuet nous offrir pour nous consoler de la perte de la Navase qui nous appartient, et qui, malgre nos recla- mations, ne nons est pas encore rendue. Quoi qu'il en soit, si la trouvaille de mou visiteur d'aujourd'hui est une chose siricuse, le jour oif elle serail mise en pleine exploitation serait une grande fete pour tous ces vegetaux pr6cieux qui croissent dans nos champs, la canne, le cafier, le cotonnier, 1'indigotier, etc Car nous ne partageons pas cette erreur de croire que nos terres south trop riches pour 6trefumbes; c'est comme si I'on disait d'un home bien portant et ayant de V'em- bonpoint meme, qu'il est trop gras pour avoir besoin de nour- riture. Et puis, cette trouvaille, tout en etant utile i notre agri- culture, qui n'aurail pas besoin d'aller jusque dans les para- ges de l'Amerique du sud pour se fournir du Guano a beaux deniers comptants; cette trouvaille, dis-je, serait une nouvelle source de richesses pour le pays, qu'il faudrait ajouter h taut d'autres. La decouverte d'une mine de Guano chez nous nous serait plus precieuse que celle d'une mine d'or, car l'une releverait anssit6t notre agriculture anemique, tandis que 1'autre ferait sans nul doute courir de grands risques h notre ind6pendance, en attirant dans notre ile, forcement envahie, tous les mnalheurs qui furent le partage du Mexique, notre valeureuse voisine. Songez done qu'avec le Guano, nous serious i tout jamais d6barrass6s de l'infertile jachkre, si laide au milieu de champs - 21 -