- 7- beaux projects d'utilit6 general, F'academie et la fabrication dn sucre sous Boyer, les fermes modules sons Soulouque, la Ban- qne et l'exploitation des mines sons Domingue, les chemins de fer sons Boisrond-Canal, qui n'ont pas eu d'antre 6cueil que cet- te cause futile, double qu'elle est de sa compagne ins6para- ble, le defant de L'ESPRIT DE SUITE, qui lui-meme est si rare chez nons, et dans tous les pays comme le n6tre, oil la canicule rigne toujours en maitresse absolue. Serions-nous arrives an bout de nos miseres et de nos privations, quand on anrait r6par le bassin general de la Grande-Rivibre, ses canaux et ses annexes, quand on aurait fait les memes rd- parations en amount de toutes nos autres rivieres, quand on.an- rait cure toutes nos sources, et fore vingt pits art6siens dans toute 1'6tendue du Cul-de-Sac ? HMlas I non, tout ne serait pas encore pour le mieux dans la plus arros6e de nos planes. Seulement, an lieu de 18,000 carreaux de terre arrosables, nous en pourrions cultiver les 30,000 qu'elle posside, voilh tout. Nbs denrees n'auraient plus soif, mais il ne faut pas qne l'eau senle pour entreprendre et faire reussir une culture quelconque. La terre 6tant bonne et l'eau suffisante pour mettre ces deux dons naturels en valeur, nous aarions besoin d'inslruments aratoires, de charrettes a bascule, de chemins commodes, et surtout d'u- sines a vapeur fonctionnant dans le vide; sans quoi, la main d'oeuvre codterait trop cher, et le prix de revient des denrees obtenues trop cleve eL incapable de souLenir la concurrence sur les marches exterieurs, avec celui de leurs similaires des autres provenances, C'est 1a ce qni donne lieu, chez moi, a qnelque chose qui frise le decouragement. Alrts la charrue A vapeur, apr6s la machine a couper les can- nes, apres les tramways propres a transporter nos cannes du jar- din aux usires, apres enfin les moulins et les sucreries perfec- tionnees, il nous manquerait encore ,rois choses essentielles : lDes vois rapides de communication, 2 Des entrepots pour recueillir nos denr6es dans nos donanes, et 3oDes capitauxpour avoir toutes ces belles choses, sans l'intervcntion d'un miracle, on de P'usure quest aujourd'hui le vautour qui devore notrefoie come le Pro- m6thee des lemps modernes. Enfin, possedant ces matadors, ces gros atouts dans notre jeu, les cartes resteraien sans valeur ancu- ne dans nos mains, puisqu'h leur tour, les bras auraient brill6 par leur absence. A cetto here les rares habitants d'Haiti peuvent joner du baton sans craiule de lesser leurs voisins, puisqu'une fle qui pout longer i l'aise plusieurs millions d'ames, n'en posside