2-- Ce n'est pas nn rAve que je fqis 14 les yeux ouverts, c'est de. 1'histoire que je vous raconte, mes amis, et de la bone~ digne d'etre, imit6e par tons les peuples, quelle que soit leur origine, qui se tronvent places dans les mrqAes circonstances. Nlous' n'avons pas les capitaux d'une mere-patrie, ni cette 1lpre humane con- nue sons le nom d'esclavage, c'est vrai; ces deux atouts nous manquent, et, malgr6 cela, notre jen doit sfrement nous fair. gagner. Anjourd'hui St-Domingue est devenu Haiti, grace h Des- salines et A nos peres, cette Antille si riche nous appartient. Non. seulement nous l'ayions conquise en 1804, mais depnis 1825 et i838, no.s i'avoas ach.et6e. Qui nous empkche done de la cul- tiver convenablenent nons-nmmes, n'ayant pas peur de l'hydre colonial, reconnue Dien par Montezuma, et aui nous endort au lieu de nous tuer, quand sur nons elle darde ses rayons les plus chards, nkais d6pouill6s de tont venin g6ndralement quelconque. Si sa chaleur nous rend.dlords, elle fait toujours prosp6rer nos- cannes, nos cafiers, nos cotonniers, et tous les arbres et les v6g6- tanx qui font notre fortune, Nons pouvons done travailler nos terres sans danger. N'oubliez pas que le travail, quand if est sobre et assidu, pent se passer jusqu'a un certain point d.3 capitaux- N'oubliez pas qu'avec une bonne conduite, nous mariant jeunes, pour mieux yviter lea jeux du hasard, les bamboches et le liber- tinage, le travail bien calcul6 doit nous procurer quelques 6par- gnes, doli l'accum.ulation done naissance aux capitaux avec la paix et le temps. Ayanf cette conviction bien. sentie, nous pour- rons done nous mettre a 1'oenvre, c'est la seul qu'on connait l'ou- vrier. Cepedlant, e. perdons pus notre temps a bailler aux cor- peilles, car les Anglais, qui out plus d'exp6rience que nous dans la matiere disent avec raison : TIME IS MONEY. EP agissant ain- si avec beaucoup de raison et de sagesse, si nous ne devenons. pas princes, a qnpi bon, uous avons an moins la chance de con- qu6rir avec la beche, service par notre intelligence, de I'aisancc d'abord, et qui sait,ipeut-ftre, de la richesse ensuite. D'ailleurs, en prospkrant par notre travail et a la sueur de notre front, 6vi- vitant les charges publiques, et le tripotage d'un commerce illi-. qite, nous serons.fiers de nous-m6mes, et surtout dignes du res- pect et de l'estime des peuple qni nous frNquentent. Le bon La- F6ntaine, ce vicillard-pogte, qui n'ajamais menti, nous l'adja' dit,. 4ans nne de ses fables inimitables, le labojreur et ses enfants.:, TRAVAILLEZ, PRENEZ DE LA PEINE, C'EST LE FOND QUI MANQUE LE MOINS.