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boucan, les militaires menes par les sens et le bon
plaisir ?- Machey Henchatte, le colporteur de faus-
ses nouvelles ? Zoune, ne repr6sente-t-elle pas la
femme qui refuse sa main a l'un pour inieux offrir
son coeur A l'autre ?- Mme. Boyotte, Ve!llda Pitite-
Caille : ces ( femmes ordinaire ), favorishes par la
fortune et retombant dans leur piteux etat ?... Et
1'on se rappelle maintes ( fortunes de chez nous )!...
Mais, par sa faconde et son savoir-faire, Bou-
teneqre domine tons les personnages... M. Lheris-
son peut se vanter d'avoir cr66 un type qui restera
dans notre littlrature. Boulenigre, c'est l'homme
du bas people qui, ayant 6ete m16i i toules sores
d'inlrigues politiques, a pu s'elever au-dessus de sa
condition. II est avis6. 11 a cette sagesse que donne
la longue pralique des homnmes et des choses de son
pays. II sait habilement flatter la vanity des gens don't
il espere tirer quelque profit. 11 ne connait pas
le decouragement : quand les 6evnements ont brise
ses projects, il ne se plaint pas- it quoi sert de se
plaindre ?- il ne s'indigne pas, pourquoi inuti-
lement s'indigner ?-- mais il laisse passer I'orage
et attend tranquillemeni que les nuages aient dis-
paru. La patience r6sign6e, ne vaut-elle pas mieux
que force ni que rage ? C'est pour inspire A Elie-
zer Pitite-Caille cette sagesse qui permet de rester
toujours superieur aux evenements qu'il se r6pand
en propose nombreux et toujours savoureux. M. Jus-
tin Lherisson le fail s'exprimer en une langue on
pourrait dire mixte, car ce n'est pas le francais et
ce n'est pas non plus le creole. Boutenegre a fre-