-78- boucan, les militaires menes par les sens et le bon plaisir ?- Machey Henchatte, le colporteur de faus- ses nouvelles ? Zoune, ne repr6sente-t-elle pas la femme qui refuse sa main a l'un pour inieux offrir son coeur A l'autre ?- Mme. Boyotte, Ve!llda Pitite- Caille : ces ( femmes ordinaire ), favorishes par la fortune et retombant dans leur piteux etat ?... Et 1'on se rappelle maintes ( fortunes de chez nous )!... Mais, par sa faconde et son savoir-faire, Bou- teneqre domine tons les personnages... M. Lheris- son peut se vanter d'avoir cr66 un type qui restera dans notre littlrature. Boulenigre, c'est l'homme du bas people qui, ayant 6ete m16i i toules sores d'inlrigues politiques, a pu s'elever au-dessus de sa condition. II est avis6. 11 a cette sagesse que donne la longue pralique des homnmes et des choses de son pays. II sait habilement flatter la vanity des gens don't il espere tirer quelque profit. 11 ne connait pas le decouragement : quand les 6evnements ont brise ses projects, il ne se plaint pas- it quoi sert de se plaindre ?- il ne s'indigne pas, pourquoi inuti- lement s'indigner ?-- mais il laisse passer I'orage et attend tranquillemeni que les nuages aient dis- paru. La patience r6sign6e, ne vaut-elle pas mieux que force ni que rage ? C'est pour inspire A Elie- zer Pitite-Caille cette sagesse qui permet de rester toujours superieur aux evenements qu'il se r6pand en propose nombreux et toujours savoureux. M. Jus- tin Lherisson le fail s'exprimer en une langue on pourrait dire mixte, car ce n'est pas le francais et ce n'est pas non plus le creole. Boutenegre a fre-