Bambusa sp. = Bamou : feuilles senescentes. Coccolaba uvifera L. : Raisinier bord-de-mer feuilles senescentes; Coffea arabica L. : peau et pulpe de babies mires; Delonix regia (Bojer) Raf. = Flamboyant : gousses seches; Leucaena leucocephala (Lam.) De Wit = Monval: gous- ses seches avec graines; Musa acuminata = Bananier : feuilles senescentes et rachis d'inflorescenses; Pennisetum purpureum Schum. = Merker : feuilles vertes dessechees; Saccharum officinarum L. = canne a sucre : feuilles vertes dessechees; Swietenia mahogani (L.) Jacq. = Mahogani : feuilles senescentes et valves; Tabebuia pallida (Lindl.) Miers = Poirier-pays : feuilles senescentes; Terminalia catappa L. V1 Amandier : fueilles vertes dessechees et feuilles senescentes. 2. Residus derivant de l'activite industrielle. Bagasse de sucrerie de canne Chitine (BDH Chemical Ltd., Poole, England) Sciure de Bois rouge carapate (Amanoa caribaea Kr. et Urb.) 3. Composts et dechets divers. Compost d'herbes de gazon (melange de Axonopus com- presus, Desmodium annuum, Digitaria decumbens et Paspalum conjugatum, principalement). Fumier de Stylosanthes. Boues de stations d'epuration des eaux de Capesterre et Jarry (Guadeloupe) Melange bagasse + boues ou bagasse + ecume. Avant leur incorporation dans le sol, les materiaux organiques ont ete broyes et passes au tamis de mailles 2,5mm. Manipulation Dans des pots de 12 cm de diametre remplis au 3/4 avec du sable de riviere, on a apporte le sol natural amended (1% en poids) et contamine avec 10 sclerotes sur une epaisseur de 0,8 cm. pour le sol A et 1 cm pour le sol B (une couche de terre plus important peut diminuer le nombre de ces porpagules entrant en germination). Apres arrosage du sol a sa capacity de retention, les pots ont ete recouverts de sacs plastiques (afin de maintenir l'humidite du sol) et mis a incuber sous abri grillage (temperatures variant entire 22 la nuit et 31C la journey) pendant 15 jours a l'issue desquels 5 graines de Haricot (Phaseolus vulgaris L.) "Contender" y ont ete semees. Les pots ont ete ensuite transfers en chambre climatique (temperature de 30 2C) pour une period de 8 jours (Cette period correspond generalement i celle de la maturation de sclerotes neoformees.) au bout de laquelle les plantules attaquees par le mycellum de S. rolfsii ont ete compt&es. (Nous considerons que de telles plants sont condamnees car dans les conditions nor- males de culture il est rare que des plantules atteintes par le mycelium de S. rolfsii ne meurent pas par la suite.) On a pris soin d'eliminer les plantules atteintes au fur et a measure des attaques, afin d'eviter qu'elles ne servent de source d'inoculum supplemen- taire. Les pots temoins n'ont recu aucun amendment. Analyse des donn&es. Cinq repetitions ont ete effectuees pour chaque traitement. Le test de "t" de Student a eti utilise pour com- parer le temoin i chaque amendment. Incidence des amendments sur d'autres elments de la flore fongique phytopathogene. La presence d'autres champignons phytopathogenes telluriques (Macrophomina phaseolina, Pythium VOL. XX-PROCEEDINGS of the CARIBBEAN FOOD CROPS SOCIETY spp. et Rhizoctonia solani) a egalement ete recherchee par simple observation des symptomes caracteristiques. RESULTATS ET DISCUSSION Les effects de l'amendement du sol avec les different materiaux organiques sur la gravity des attaques de S. rolfsii figurent au Tableau 1. On peut noter que, comparativement aux temoins non amends, certain materiaux entrainent une reduction significative des mortalites des plantules de Haricot dans les deux sols. C'est le cas pour les graines d'A. merrillii, les feuilles senescentes d'A. altilis, C. uvifera et T. pallida, les gousses seches de D. regia, les rachis d'inflorescences de Bananier et les feuilles vertes dessech6es de Canne a sucre. D'autres ne sont interessants que pour l'un ou I'autre des deux sols: feuilles senescentes de Bananier et feuilles vertes dessechees de P. purpureum pour le sol ferrallitique; gousses seches et graines d'A. lebbeck, peau et pulpe de babies de C. arabica, feuilles senescentes de Bambusa sp. et de T. catappa, chitine et compost d'herbes pour le vertisol. On ne peut envisager l'utilisation de ces residus contre le S. rolfsii que s'ils n'entrainent pas la proliferation d'autres parasites. Le Tableau 2 resume l'effet des different materiaux organiques sur Macrophomina phaseolina, Pythium spp. et Rhizoctonia solani qui avec le S. rolfsii sont les principaux champignons pathogenes telluriques affectant le Haricot en Guadeloupe. Ainsi, on peut noter que l'incidence de M. phaseolina est nulle dans le sol fer- rallitique et que le R. solani ne sevit pas dans le vertisol, vraisemblablement du fait des faibles populations de ces parasites (ou de leur absence) dans I'une et I'autre des deux situations respec- tives. Dans le sol ferralitique, on note surtout la presence des Pythium et du R. solani qui ne produisent, cependant, des effects "alarmants" qu'avec des amendments non efficaces contre le S. rolfsii. Dans le vertisol, l'effect des Pythium est negligeable. Par contre le M. phaseolina sevit dans quelques situations oiu l'amende- ment du sol est interessant contre le S. rolfsii (feuilles senescentes d'A. altilis, de T. pallida et de T. catappa; compost d'herbes), bien que les degats observes soient moins important que ceux enregistres en sol non amended. Dans la present etude, deux contraintes ont ete mises en avant: les materiaux organiques devaient montrer une efficacite a faible dose (1% en poids, ce qui, dans le cas d'une utilisation pratique, contribuerait i reduir les frais de manutention) et agir dans les 15 premiers jours qui suivent leur incorporation dans le sol (afin de tenir compete de la rapidity des rotations sur une parcelle soumise i un maraichage intensify Les materiaux qui y satisfont sont, hormis la chitine, tous d'origine vegetable. I1 est probable que l'utilisation de doses plus importantes des autres residus et/ou leur incorpora- tion pendant plus longtemps dans le sol conduisent i une meilleure suppression du S. rolfsii comme le suggerent d'autres travaux (Kermarrec, 1984; Premalathadath, 1982). Parmi les residus vegetaux interessants contre le S. rolfsii, cer- tains contiennent des alcaloides pouvant etre directement toxiques pour le champignon. Sonoda (1978) signal que les saponines jouent ce r6le, encore que leur action soit tries fugace dans le sol. La decomposition des debris vegetaux dans le sol entraine aussi la liberation d'ammoniac toxique pour le S. rolfsii (Sonoda, 1977) ainsi que d'autres composes volatils induisant, dans un premier temps, la germination des sclerotes (Beute et Rodriguez-Kabana, 1979; Linderman et Gilbert, 1969) et facilitant ensuite la prolifera- tion de microorganisms lytiques (Linderman et Gilbert, 1973; 1975). Dans cette etude, la grande diversity des residus organiques permettant de contr6ler le S. rolfsii et le faith que certain d'entre eux ne sont efficaces que dans l'un ou l'autre sol, suggerent que le contr6le obtenu est plut6t le resultat de l'action de microorganisms antagonistes divers don't la proliferation serait in- duite par la decomposition de l'amendement. 297